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29-03-2007
Mots clés
Technologie
Afrique

Opération don et lumière

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Sous l'impulsion de deux ONG, des écoles sud-africaines ont été raccordées au réseau d'électricité.
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De nos souvenirs de petite école, on oublie généralement la bienveillante Fée Electricité. Les journées écourtées faute de lumière, les élèves de la Vallée des mille collines les connaissent pourtant bien. Enfin, les connaissaient. Car depuis quelques mois, ils sont enfin raccordés au réseau du pays [1]. La prise de contact entre l’association locale The Valley Trust (TVT) et Electriciens sans frontières (ESF) remonte à 1997. TVT cherche alors un partenaire pour électrifier les écoles d’une région montagneuse fortement touchée par le chômage et le sida. Le réseau électrique est arrivé depuis peu, mais s’interrompt au seuil des huttes rondes. Chaque foyer a en effet reçu du gouvernement Mandela son compteur, deux prises et sa lampe… non raccordés.

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L’une des écoles de la Vallée des mille collines raccordées par ESF. (Crédit : ESF - Rhône-Alpes)

« Avec les prix pratiqués par les électriciens, le raccordement coûtait trop cher », explique Laurent Museau, ingénieur et membre de la section Rhône-alpine d’ESF, qui accepte de prendre en charge le projet à part égale avec TVT. Avec trois collègues, il débarque en novembre 1999 en zone zouloue où, jusqu’à l’abolition du régime d’apartheid, les blancs se faisaient rares.

Ne pas faire fondre les compteurs

« Nous savions que nous trouverions tout sur place, et qui plus est du matériel aux normes du pays », précise celui qui sera désigné chef de projet de la première mission. Les apprentis sont vite imposés par les chefs tribaux, qui comprennent qu’en formant leurs jeunes, « c’est toute la communauté qui en profite ». Seconde étape, l’achat du matériel. « Même si certains étaient déjà allés en ville, le fait d’être reçus à table pour parler affaires était nouveau », explique Laurent Museau. Chaque apprenti repart avec sa propre caisse à outils, qu’il autofinance à hauteur de 20 % de retenue sur son salaire. Le matériel plus important – échelle, perceuse – est confié à l’association TVT : les apprentis peuvent en disposer pour réaliser des tâches personnelles. « On leur a par ailleurs appris à établir un devis pour se faire payer… Ils ont réalisé qu’ils avaient un business entre les mains ! »

TVT, l’association locale, a tout de suite centré sa demande sur les écoles. En effet, « les directeurs d’école avaient fait savoir qu’ils pourraient utiliser des ordinateurs, une photocopieuse, un magnétoscope… Et puis, l’école est un lieu public dans lequel on peut assurer la formation des adultes après la classe, informer sur le sida, la micro-agriculture, autant d’actions qu’assurait TVT sans l’électricité mais qui s’en trouvent facilitées. Ces établissements servent aussi de bureau de vote aussi, de salle des fêtes… », conclut Laurent Museau avant d’ajouter que « là où il y a de la lumière, les gens se sentent en sécurité ». Toutes les installations sont équipées en basse consommation, histoire de ne pas faire disjoncter les compteurs, mais aussi pour ne pas alourdir les factures, même si sur place, les mauvais payeurs n’existent pas. « La facture d’électricité se règle à l’avance, on achète un code à l’épicerie que l’on tape sur son compteur, comme un parcmètre. »

De 1998 à 2006, six missions se sont succédé, apportant l’électricité dans 1 033 classes et diplômant, au fil des chantiers, 29 apprentis. « L’un d’eux a créé son entreprise, deux autres sont électriciens. Cette formation, constitue un formidable tremplin pour les individus et la région », se félicite Laurent Museau. Sa mission touchant à sa fin dans la Vallée des mille collines, ESF se tourne déjà vers un ancien bantoustan – zone autrefois réservée aux populations noires – difficile d’accès, car situé en zone montagneuse.

[1] En Afrique du Sud, l’énergie est produite à 95 % par la société publique Eskom, à partir du charbon (89 %) et du nucléaire (une seule centrale actuellement)

Sources de cet article

Electriciens sans frontières (ESF)

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