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25-09-2014
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Nos révélations face aux pressions de la conseillère scientifique en chef de Bruxelles

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Nos révélations face aux pressions de la conseillère scientifique en chef de Bruxelles
(Crédit photo : What's Up Films)
 
Mise en cause dans la bataille autour de la réglementation sur les perturbateurs endocriniens, Anne Glover, conseillère scientifique auprès du président de la Commission européenne, a envoyé un curieux e-mail à des ONG et des journalistes, dont notre collaboratrice, Stéphane Horel.
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Mis à jour le 14 novembre Pour les ONG, la bataille est gagnée : le poste d’Anne Glover, conseillère scientifique auprès du président de la Commission européenne, ne sera pas conservé, a-t-on appris ce jeudi. Depuis sa nomination, en 2012, ses déclarations irritaient les militants anti-OGM et ceux qui plaident pour une réglementation courageuse sur les perturbateurs endocriniens. Ses méthodes étaient également « particulières » (Voir ci-dessous les pressions dont elle a été l’auteure sur notre collaboratrice Stéphane Horel). Mais c’est l’existence même de son poste qui était contestée par les ONG, qui y voyaient le risque d’une pensée unique en matière de science dans l’Union. Le nouveau président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a tranché en leur faveur.

A la suite de la diffusion du documentaire sur la bataille à la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens, Endoc(t)rinement (France 5 août 2014), dont je suis la réalisatrice, – je signe aussi l’enquête parue dans le numéro d’octobre 2014 de Terra eco (« Petits arrangements bruxellois entre amis du bisphénol A ») – j’ai reçu un curieux e-mail d’Anne Glover (reproduit à la fin de cet article), la conseillère scientifique principale auprès du président de la Commission, José Manuel Barroso.

Dans ce message daté du 12 septembre 2014, Anne Glover exprime un mécontentement certain et demande que « les allégations erronées » la concernant soient « retirées ». Cette demande expresse s’adresse aussi à d’autres journalistes, dont Stéphane Foucart du Monde et Magali Reinert, de Novethic, mentionnée à la fin du courrier électronique. Tous deux ont récemment écrit à propos d’Anne Glover. Retrouvez l’article du premier ici et celui de la seconde ici.

Si la liste des destinataires compte aussi des représentants de trois ONG (Greenpeace, Corporate Europe Observatory et Pan-Europe), c’est sans doute parce que celles-ci ont ouvertement critiqué, non pas Anne Glover, mais l’existence même de son poste. Elles faisaient partie des neuf organisations qui ont demandé au nouveau président de la Commission, Jean-Claude Juncker, de le supprimer. « Le poste de conseiller scientifique principal est problématique en soi car il concentre trop d’influence entre les mains d’une seule personne et sape la recherche scientifique de fond menée par ou pour les directions générales de la Commission pendant l’élaboration de politiques », écrivaient-elles le 22 juillet 2014 (un appel renouvelé le 19 août par 28 ONG). Leur lettre avait été accueillie par un tir de barrage, mené principalement par Sense about science. Cette organisation britannique revendique aujourd’hui les signatures de 773 personnes issues de 40 organisations pour le maintien du poste. A ce jour, Jean-Claude Juncker ne s’est pas prononcé.

E-mail Anne Glover by Terra_eco

E-mail de Anne Glover, conseillère scientifique principale du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à des journalistes et à des ONG

Traduction des passages surlignés

« Bonjour à tous, Je vous écris afin de rectifier les informations concernant mon rôle dans la révision de la législation sur les perturbateurs endocriniens (PE) par la Commission, dans la mesure où vous avez soit élaboré soit rapporté des commentaires trompeurs en ce qui concerne mon implication sur cette question.

En particulier, vous avez affirmé que j’étais responsable d’un retard pris par la Commission dans ses activités sur ce dossier. Ce n’est pas le cas et je n’ai de rôle formel dans aucun processus d’élaboration de politique publique à la Commission. »

« Le journalisme et le militantisme de qualité reposent sur une investigation et un traitement consciencieux des faits, quand bien même ils vont à l’encontre d’une idéologie préconçue. En traitant ou en commentant cette question, vous avez failli, et je vous demande de retirer les allégations que vous avez avancées. Veuillez également me fournir les éléments sur lesquels vous vous fondez pour publier vos allégations erronées. »

Ce mail fait suite aux polémiques sur le rôle de Anne Glover dans les travaux portant sur la réglementation sur les perturbateurs endocriniens à la Commission européenne, rôle détaillé dans cet article. Il y est notamment fait mention d’une note que Anne Glover a envoyée à Karl Falkenberg, directeur de la direction générale Environnement de la Commission (révélée par Terra eco), note également envoyée au sommet de la Commission : au chef de cabinet de José Manuel Barroso et à la secrétaire générale Catherine Day.


Un poste à l’anglo-saxonne

Le poste de conseiller scientifique principal auprès du président de la Commission européenne a été créé par José Manuel Barroso en décembre 2011. Il s’inspire d’un modèle typiquement anglo-saxon : en Grande-Bretagne, tous les ministères sont équipés de Chief scientific advisers, eux-mêmes chapeautés par un grand chef de la science auprès du gouvernement. Nommée par le président de la Commission européenne, Anne Glover était d’ailleurs Chief scientific adviser de l’Ecosse depuis 2006. Professeur de biologie moléculaire et cellulaire à l’université d’Aberdeen, elle devait donc « fournir, à la demande du président, des conseils d’expert indépendant sur toute question liée à la science, à la technologie ou à l’innovation », ainsi que l’explicite son mandat.



- A lire aussi sur Terraeco.net : l’enquête de Stéphane Horel, « Petits arrangements bruxellois entre amis du bisphénol A »

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