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4-09-2008

Le banquier des choses sales

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Dès les années 1970, Somthai Wongchaoren a eu l’intuition que les déchets valent de l’or. Depuis, il a construit un empire du recyclage qui compte 600 franchises dans le pays.
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Somthai Wongchaoren ignore ce que peut signifier l’expression « épuisement des ressources ». Ce chef d’entreprise ne cesse de le répéter : il est assis sur une « mine urbaine » de déchets. Cette mine sans fond lui permet de faire tourner à plein régime son usine de tri sélectif et de recyclage, la plus grande du pays. Le filon est situé à Phitsanulok, dans le nord de la Thaïlande. Son slogan : « Les déchets, c’est de l’or. » Les 250 employés de l’entreprise y trient et recyclent les emballages, le papier, l’aluminium, le matériel électronique, les eaux usées et même les écorces de noix de coco. L’usine compte 600 franchises en Thaïlande, deux au Laos et bientôt une en Malaisie.

Rien ne prédestinait pourtant Somthai Wongchaoren à se convertir en magnat du recyclage. Au milieu des années 1970, il enchaîne à 20 ans les petits boulots de maraîcher ou de marchand de journaux, sans grand succès. Puis une intuition. « Je me suis dit : pourquoi ne pas faire des affaires avec des choses “ sales ” ? » raconte-t-il en souriant. Au volant de son pick-up, le jeune homme sillonne sa région pour convaincre les habitants de lui vendre leurs déchets qu’il facture ensuite aux marchands chinois spécialisés.

Ordures contre oeufs et bonbons

« Au départ, les gens étaient intimidés, ils se sentaient honteux de s’intéresser aux déchets », se remémore le quinquagénaire. Il bouscule alors sa stratégie : « Je leur ai proposé d’échanger leurs ordures contre des oeufs, des ustensiles de cuisine, des bonbons. Du coup, ils se sont mis à considérer les déchets comme des biens utiles. Et ils ont tous voulu me les vendre. » La microentreprise grossit alors très rapidement. Somthai Wongcharoen apprend sur le tas, met au point lui-même les machines de son usine.

Le chef d’entreprise continue son travail de sensibilisation, intervient dans les écoles, organise des ateliers. « J’ai réalisé que les ordures étaient partout. Il fallait donc faire prendre conscience à tous de leur valeur. » Il lance la première « banque de déchets » de Thaïlande. Les écoliers peuvent y échanger bouteilles et emballages contre un peu d’argent. « Une grande partie des 900 000 habitants de Phitsanulok savent désormais trier les déchets, se réjouit Somthai Wongcharoen. Nous leur distribuons des tracts avec le prix de rachat. » L’homme a remplacé le pick-up des débuts par une grosse voiture allemande. Mais il s’arrête encore souvent au milieu de la rue pour ramasser ce qui peut être recyclé. —

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