Près d’un tiers du territoire espagnol serait en voie de désertification. Problème : plus de la moitié de sa population vit le long des côtes. Or, ces régions sont les moins arrosées par les pluies du pays et les plus visitées par les 50 millions de touristes qui débarquent chaque année. Enfin, dernier élément qui plombe les statistiques espagnoles : Valence et Murcie, deux des provinces les moins humides du pays, exportent plus des deux tiers de la production agricole !
Pour sortir de l’impasse, le gouvernement précédent, dirigé par José Maria Aznar, avait prévu des travaux titanesques en détournant le cours de l’Erbre, afin d’approvisionner les provinces voisines. La population, puis l’Union européenne ont remisé le projet au placard.
Du coup, l’Espagne doit jouer d’inventivité. José Luis Zapatero, dans son plan baptisé Agua, a annoncé la
- Au Moyen-Orient, il faut aussi faire face aux pénuries et mettre en place de nouveaux projets d’assainissement. (Photo : Thomas Sennett)
construction de quinze usines de dessalinisation d’eau de mer (l’Espagne, pionnière et n°1 en Europe en compte déjà une centaine [1]). Il a aussi prévu un recyclage systématique des eaux usées, invité les agriculteurs à optimiser leur consommation en modernisant leurs infrastructures. Ce programme a un coût. Le gouvernement Zapatero, qui a prévu de débourser 3,9 milliards d’euros (dont 1,26 financé par Bruxelles), fait appel à la responsabilité collective : les consommateurs devraient sentir passer la facture.
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