publicité
haut
Accueil du site > Hors-séries > La consommation collaborative > Quand les projets fusent, le prêt solidaire prospère
Article Abonné
18-07-2014
Mots clés
Consommation Collaborative
France

Quand les projets fusent, le prêt solidaire prospère

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Quand les projets fusent, le prêt solidaire prospère
 
Pour créer son entreprise, on peut faire sans les banques. C’est l’idée d’Hellomerci, qui a permis en un an à plus de 100 entrepreneurs de se lancer.

Pour comprendre le rôle d’Hellomerci, rien de tel qu’une expérience. Le protocole ? Prendre rendez- vous avec son banquier, lui annoncer son intention de devenir apiculteur, demander 5 500 euros pour les ruches et les essaims, laisser décanter et observer son visage changer de couleur. A Grenoble, Rémi Sabonnadière, salarié du milieu associatif reconverti dans le miel de montagne, n’a même pas essayé. « Ça aurait pu marcher, nuance-t-il, mais je n’avais pas très envie de faire travailler les banques. »

Le jeune homme s’est donc tourné vers Hellomerci. Lancé en janvier 2013, le site permet à un projet de récolter entre 200 et 15 000 euros auprès de particuliers. « Ma collecte, prévue pour durer un mois, était bouclée en dix jours », se réjouit le nouvel apiculteur. Il a désormais trois ans pour rembourser famille, amis et même « un prêtre que je n’ai jamais rencontré et qui m’a prêté 700 euros ».

De la géo à l’agriculture bio

De même, dans l’Hérault, Nicolas Milhe vient de planter 1 200 fruitiers grâce aux 6 000 euros récoltés sur Hellomerci. Il y a un an, ce géographe abandonnait les cartes à usage militaire pour l’agriculture bio. « On est parti avec une mise de zéro, on a sollicité les banques pour s’installer en maraîchage, mais on a du se débrouiller seuls pour le verger. » Au total 35 prêteurs l’ont suivi. Aucun ne percevra d’intérêts. « Ce n’est pas le but du jeu », résume Vincent Ricordeau, le fondateur d’Hellomerci.

En ébullition dans leur start-up parisienne, l’entrepreneur et ses acolytes réinventent l’art de se passer de la finance. « Au début je me suis tourné vers Kisskissbankbank, explique Nicolas Milhe, mais mon projet ne collait pas. » Sur le mur où sont encadrés les réussites « Kisskiss », acteur du financement participatif (crowdfunding) depuis 2010, des photos d’albums musicaux, de webdocumentaires et d’autres « réalisations artistiques et créatives » se côtoient. « On recevait beaucoup de demandes en dehors de cette catégorie : ouvrir une pizzeria, devenir brasseur…, explique Vincent Ricordeau. Pour y répondre, on a fondé Hellomerci. »

Chatouiller le système

Sur ce site, le don a laissé place au « prêt solidaire ». Mais les fondateurs ont gardé la logique du tout ou rien : si le montant annoncé n’est pas atteint, chacun reprend ses billes. Hellomerci, finance donc rarement l’intégralité d’une micro-entreprise. « Attendez six mois ! Ce sera le rôle de notre prochaine plateforme, annonce l’entrepreneur. L’idée c’est d’augmenter notre impact sur l’économie réelle et de chatouiller un peu le système », poursuit-il.

Pour l’heure, le site sert surtout à compléter ou amorcer un financement. « Ça donne une mise de départ, une banque peut alors accepter un projet qu’elle avait refusé, c’est un joli pied de nez », s’amuse Vincent Ricordeau. Même si la sélection est drastique. Sur près de 1 400 projets déposés, 103 ont été sélectionnés. « La première année, notre principale priorité c’était d’éviter la casse », justifie le fondateur.

S’il n’avait pas été retenu, Rémi Sabonnadière se serait débrouillé. « Je pensais à un système de troc où j’aurais remboursé mes prêteurs en pots de miel, la logistique aurait été plus compliquée », concède-t-il. En passant par Hellomerci, il apprécie la communauté créée autour du projet. « Des collègues sont venus me dire “ C’est toi qui te lance dans l’apiculture  ? ” D’autres m’ont proposé un coup de main ou des conseils. » Mais le Grenoblois rêve d’un système plus local, sans 3 % à 6 % de commission. « Au lieu que tout soit géré au téléphone depuis Paris on devrait avoir des lieux associatifs où défendre son projet de vive voix, sur le modèle de la tontine africaine. »


Niveau : Averti
Chiffre d’affaires : 435 305 euroscollectés
Participants : 1967 prêteurs
Le + : Mise en valeur des projets, communauté animée
Le - : Absence de contact direct

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas