Un jour, peut-être, nous ferons construire, voire même nous construirons notre cabane écologique... Mais pour l’instant, entre les nécessités concrètes de nos boulots respectifs, le flou plus ou moins artistique de nos avenirs professionnels et nos ressources faibles couplées à un refus de se soumettre aux banques, l’accès à la propriété n’est pas une question d’actualité. Nous louons donc. Et cet automne, nous devions changer de maison, trop à l’étroit dans notre "1 pièce", trop éloignés de nos lieux de travail (40 minutes pour Jeanne, 1 heure pour moi, en voiture...). Nous avons donc cherché un logement une partie de l’été, et l’écologie rentrait dans nos critères. Nous voulions nous rapprocher d’une gare afin de pouvoir renoncer à une de nos deux voitures. Nous souhaitions aussi la tranquillité, la nature, le confort, une isolation et un chauffage économiques et écologiques, une maison de caractère, un jardin pour faire un potager, des salles de spectacle et cinés pas trop loin, de la place... le tout pour un loyer modéré. C’était, autrement dit, mission impossible.

Mais nous avons tout de même réussi à réunir quelques critères :

• la localisation, d’abord, qui était notre principale préoccupation. Jeanne est à une dizaine de minutes de son hôpital, et moi à un petit quart d’heure de la gare en vélo. J’ai donc dit au revoir à ma voiture, sans regret. On espère que la hausse du budget logement sera compensée par la baisse de celui de la voiture. J’en profite pour valider ma mission d’ambassadeur de novembre d’un coup de pédale !
• la taille. La maison est grande, presque trop, mais j’ai besoin d’un bureau vu que je travaille souvent chez moi, et nous pourrons héberger les copains.
• L’isolation thermique est correcte, puisqu’il y a du double vitrage. Heureusement, parce que côté chauffage... c’est du fioul. Un peu les boules de se doucher au pétrole. Du coup, on met la température au minimum et on programme le thermostat histoire de ne pas chauffer quand on n’est pas là. Pour l’électricité, on est passé chez enercoop. Et puis on va essayer d’apprivoiser la cheminée. L’isolation phonique n’est pas terrible par contre, du moins à l’intérieur (simple parquet), mais bon, on est deux et on est amoureux, alors c’est moins grave...
• Le coin est tranquille, même si c’est un peu "pavillonnaire". En même temps, difficile d’être vraiment isolés à proximité d’une gare, depuis que les plus petites ont été sacrifiées sur l’autel de la rentabilité. La zone commerciale n’est pas loin, mais la nature non plus, il suffit donc de partir du bon côté pour les ballades.
• Il y a un petit jardin, mais il va quand-même falloir qu’on fasse le deuil du potager dont je vous parlais le mois dernier. On plantera sûrement quelques légumes, mais pas de jardin d’hiver en perspective, il faut préparer le terrain, et là, hélas, on n’a pas l’espace, nile temps de lancer la machine.

Bref, on a accepté, provisoirement, un compromis, et on commence à se sentir bien chez nous, comme nos plantes qui semblent se remettre progressivement du stress dû au déménagement. Mais on sait qu’on ne fera pas notre vie ici et on continue à réfléchir, histoire d’être toujours plus cohérents avec nos envies et les nécessités, économiques autant qu’écologiques. En attendant la prochaine étape, on va essayer d’être bien où on est, et de se constituer un petit réseau de fournisseurs, histoire de ne pas succomber à la tentation des supermarchés qui se sont dangereusement rapprochés de nous...