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20-04-2009
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Interview

Cinéma : Arthus-Bertrand met le paquet

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Cinéma : Arthus-Bertrand met le paquet
 
Le 5 juin prochain, à l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, sort, à la fois au cinéma, en DVD, à la télévision, sur Internet et sur les cinq continents, Home, un documentaire réalisé par Yann Arthus-Bertrand. Objectif pour le photographe : agiter les consciences du plus grand nombre à travers ce film très ambitieux, entièrement tourné du ciel et diffusé gratuitement ou à prix coûtant. Entretien.
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- Combien de temps a duré le tournage ?

Nous avons tourné, à deux équipes à la fois, pendant un an et demi. Nous étions une quinzaine de personnes, ce qui est vraiment très peu par rapport au cinéma.

- Comment avez-vous convaincu Luc Besson et François-Henri Pinault de produire, pour l’un, et de financer, pour l’autre, ce film ?

Je suis allé voir Luc Besson avec une page où nous avions écrit, en 10 lignes, les grandes intentions du projet. Il a dit oui et c’est lui, ensuite, qui a convaincu François-Henri Pinault. Dans ces dix lignes, on avait juste écrit que nous voulions expliquer l’histoire fantastique de la vie. Avec, d’abord, une partie consacrée à son arrivée sur Terre, puis une autre qui montre comment l’homme a colonisé la planète à travers l’agriculture jusqu’à la déstabilisation de ce fragile équilibre. On va vers un monde inconnu. La fin du film est, du coup, assez lourde. On sort abattus et cela fait réfléchir. Les gens pleurent carrément. Dans le film, on dit beaucoup de choses que moi je connais maintenant par coeur mais que les gens ne savent pas. C’est un très beau documentaire. On y parle avec poésie de la beauté de la Terre et on dit les choses : le Groenland, la déforestation, l’huile de palme...

- Comment gérez-vous le fait de devoir vous associer avec un grand groupe comme PPR, qui appartient à l’industrie du luxe, laquelle n’est pas forcément toujours très cohérente en matière de développement durable ?

Je le gère très bien. Quand quelqu’un est assez généreux pour vous donner 10 millions d’euros pour faire un film, je le respecte. Et finalement, c’est plus dangereux pour eux que pour moi puisque si, ensuite, ils ont des actions mauvaises pour l’environnement, on risque fortement de leur tomber dessus.

- Vous annoncez que les émissions liées à la réalisation de Home sont compensées. Avec quel budget et via quel projet ?

Ça tourne autour de 20 000 euros. Il y a différents projets dont celui, en Inde, d’une usine qui fait de l’énergie à partir d’excréments. C’est Action Carbone [programme de compensation carbone créé par le photographe en 2006, ndlr.] qui s’en occupe. Forcément, nous sommes les meilleurs et on ne travaille qu’avec des ONG ! On compense tout, les billets d’avion, l’hélicoptère, etc. Et vous savez, ce n’est pas l’hélicoptère qui pèse le plus sur le bilan. Un vol vers l’Afrique du Sud, c’est 600 litres de kérosène par personne alors que l’hélico consomme 200 litres à l’heure. Et nous sommes allés dans 54 pays en tout pour, au final, 500 heures de rush.

- Avez-vous poussé le concept "tout gratuit" du film jusqu’à ne pas vous rémunérer ?

J’aurai payé pour faire ce film. Il n’y a pas de profit, les bénéfices seront reversés à mon association, GoodPlanet. Nous sommes encore en discussion avec les salles de ciné pour que ce soit gratuit en salles. Le même jour que la sortie au cinéma, il passera à la télévision, mais dans une version plus courte, parce que deux heures, c’était trop long. Il sera également en HD sur Internet et sortira le même jour en DVD à prix coûtant. De nombreuses grandes villes mondiales ont déjà prévu de le diffuser sur grands écrans, Mexico, New York, Paris sur le Champ de Mars, etc. Nous voulons vraiment donner ce film au monde entier. Il est traduit dans 14 langues. D’ailleurs, c’est Glenn Close qui fait la voix off de la version anglaise.

- Des films comme celui d’Al Gore, Une vérité qui dérange, ou La 11e heure de Di Caprio ont déjà tiré la sonnette d’alarme. Le temps de la prise de conscience n’est-il pas dépassé ? Proposez-vous des solutions concrètes dans votre film ?

Malgré ce qui a déjà été fait, les gens ne savent pas ou peu, ou ne veulent pas croire ce qu’ils savent. Il faut répéter. Le film, très profond, est une vraie leçon de choses. Il n’y a pas de grande partie consacrée à des solutions, mais on ne peut pas faire passer tous les messages dans un film. De toute façon, on sait bien ce qu’il faut faire : vivre mieux avec moins.

- Vous avez lancé, début avril, le site www.goodplanet.info. Pourquoi ce nouveau projet ?

Ça fait dix ans que j’y pense. Avant, j’étais abonné à la publication annuelle du Worldwatch Institute, l’Etat de la planète. Je trouvais ça formidable. J’avais envie de faire une base d’infos sur l’état du monde écologique. Pour la semaine du développement durable, mon association a lancé ce site, goodplanet.info, où il y a plus de 2000 pages Internet de textes de référence validés par des scientifiques, des débats et des éditoriaux des plus grands spécialistes, etc. En anglais et en français, le site a but d’aider chacun à comprendre l’environnement et ses enjeux.

A lire aussi dans Terra eco :
- Le portrait de Yann Arthus-Bertrand : "6 milliards d’autres et lui et lui et lui..."

Aller plus loin : Le film sera diffusé sur France 2 à 20h35 vendredi 5 juin.
- Le site goodplanet.info
- Le site de Home
- Voir la bande annonce de Home :

Sources de cet article

Photo : © Thomas Sorrentino

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