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17-02-2005
Mots clés
Société
France

"CLP" comme Correspondant Local de Précarité

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De l'art d'employer de vrais journalistes pas chers et corvéables à merci sous un faux statut de correspondant local amateur.
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Le pot de départ à la retraite du capitaine des pompiers, l’installation d’un nouveau boucher ou bien l’élection de miss Camembert... Autant d’événements relayés par des journalistes occasionnels qu’on appelle correspondants locaux de presse : les CLP, dans le jargon de la presse régionale. Traditionnellement, ces derniers sont instituteurs, curés ou élus locaux. Les journaux les rémunèrent en honoraires pour chaque prestation effectuée, comme des travailleurs indépendants classiques. Avantage pour l’employeur : il ne paie pas de cotisation sociale. Dès lors, la tentation est grande de faire travailler de vrais journalistes sous un statut de CLP... "Les rédactions régionales emploient des milliers de journalistes à plein temps en tant que CLP, en toute illégalité", dénonce Myriam Guillemaud, responsable du pôle pigistes du Syndicat national des journalistes. Le Syndicat de la presse quotidienne régionale évalue le nombre de CLP à 25 000. Sans toutefois distinguer les vrais correspondants des journalistes déguisés.

Corvéable à merci

Paul Jegat fut l’un d’entre eux. Treize ans après son licenciement par le Télégramme de Brest, il garde un souvenir cuisant de son expérience de correspondant local à Auray, dans le Morbihan. Paul Jegat assumait en solitaire la charge de la locale, il devait produire une page par jour, 7 jours sur 7, toute l’année. "Je suis resté trois ans sans prendre un seul jour de congé", explique-t-il. Tout ça pour 4 500 francs de l’époque, soit deux à trois fois moins qu’un journaliste en poste. Jusqu’au jour où il a eu envie d’officialiser sa situation de journaliste professionnel, en demandant sa carte de presse. Erreur funeste. 24 heures à peine après avoir informé son rédacteur en chef qu’il avait obtenu le précieux sésame, il était viré. S’il a fait son deuil du Télégramme, Paul Jegat n’en finit pas de payer pour son acte de rébellion. "En brisant la loi du silence, je me suis grillé auprès de la profession, c’est ce qu’on m’a fait comprendre lorsque j’ai postulé auprès du grand concurrent Ouest-France". Aujourd’hui rédacteur en chef du Paysan morbihannais, Paul Jegat sait qu’il ne fera jamais carrière dans la "grande presse" régionale.

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