Viviane fait des expériences |
Par Viviane |
Viviane n’achète pas de produits fabriqués en Chine : épisode 3 ! |
Hello amis lecteurs responsables et un peu moins,
Aujourd’hui, je vais vous conter mes aventures pour trouver les informations sur la provenance des produits.
Mais tout d’abord, je dois vous avouer quelque chose… mais ne le répétez à personne : j’ai fait une grosse, une énorme erreur de débutante… Comme vous le savez, c’est la période des soldes et il y a quelques jours, juste avant qu’elles ne commencent, je suis allée chez Promod (quoi ? On a le droit de citer les marques, non ? On n’est pas à la télé ;-)). Je ne suis pas fashion victim pour un sou mais bizarrement, en ce moment, je croise plein de petites choses qui me murmurent doucement à l’oreille : « Achète-moi, achète-moi, achète-moi !!!… » Et oui, je le redis : ce n’est pas facile de changer ses habitudes de consommation, d’où l’idée de faire cette expérience et de la partager avec vous.
Donc, en bonne consommatrice et fière de mes -30% avant les soldes (le rêve de beaucoup d’entre nous, ne soyez pas de mauvaise foi !! ;-)), j’ai oublié de regarder les étiquettes… Bouh, bouh, bouh… Oui vous avez le droit ! Il faut dire qu’avant, ma seule préoccupation était de savoir si j’avais vraiment besoin de ce petit T-shirt même si quand même, il n’y a que ce gris pour aller avec mon pantalon noir… Bref, de retour à la maison, j’y pense et je regarde les étiquettes : un pull fait au Bangladesh, un T-shirt en Tunisie et une veste… aaaah, en Chine ! Re-bouh ! Mais je me dis que je ne m’en tire pas si mal que ça et qu’au niveau textile, ce n’est peut-être pas si difficile de trouver des affaires non fabriquées en Chine. Pour exemple, la semaine précédente, j’avais acheté dans ce même magasin un débardeur fabriqué en Tunisie et pendant les soldes, une jupe « made in Népal » et un haut « made in UE » ont réussi sournoisement à me séduire. Evidemment, il reste à savoir quelle étape a réellement été faite dans le pays indiqué et quel voyage va-t-on faire si on remonte la chaine jusqu’à la matière première.
Mais revenons à nos moutons : la disponibilité de l’information. Tout d’abord, il faut savoir qu’en plus du « made in China », il existe aussi le « made in PRC » pour Popular Republic of China ou RPC pour les français (République populaire de Chine). A savoir, car certains se sont fait avoir.
Ensuite, il faut trouver l’information. Certaines entreprises ne mettent rien. D’autres mettent uniquement le numéro ou l’adresse du service consommateur, d’autres mettent le pays où le produit est fabriqué (en tout honnêteté ou non, mais il est difficile de le savoir).
J’avais pris le parti de me permettre d’acheter, si ce n’était pas fabriqué en Chine mais aussi, si l’information était manquante, MAIS de me renseigner autant que possible après pour connaitre la provenance.
Alors voici quelques exemples de mes recherches.
Tout d’abord, je souhaite revenir sur un produit de la marque SIGG qui m’a été offert. Sur l’emballage, il était écrit « made responsibly in China ». Après avoir cherché en vain, une explication sur leur site Internet, j’ai dû me résoudre à écrire au service client qui m’a très gentiment et très rapidement répondu. Vraisemblablement, ils ont signé des accords avec leurs producteurs chinois pour qu’ils respectent les droits de l’homme (qu’ils vérifient par des visites sur place) et font réaliser des audits sociaux par des spécialistes externes. Je ne sais pas vraiment quoi en penser. C’est toujours mieux que beaucoup d’autres en tout cas.
Je vais maintenant vous raconter mon aventure (inachevée aujourd’hui) avec l’enseigne de grande distrib’ des citadins : j’ai nommé Monoprix. J’y ai acheté il y a un mois (au début de mon expérience) un gilet. Sur l’étiquette, pas de provenance mais le numéro du service consommateur (après avoir regardé plusieurs étiquettes dans le magasin, j’ai l’impression que c’est le parti pris de l’enseigne : mettre le numéro du service conso et c’est tout, pour les produits de la marque distributeur…). Edition limitée de Noël, l’objet ressemble en tous points à ce que je recherche depuis longtemps : un bon gilet chaud et douillet pour hiver rigoureux (et économie de chauffage à la maison ;)). Le temps de me renseigner sur son pays d’origine, il ne se fera plus, donc je craque !
En rentrant chez moi, j’appelle le service consommateur. La personne à l’autre bout, très aimable, prend mes coordonnées, la référence et ma question : elle fera suivre au service Achat qui me rappellera pour me donner la réponse. Deux semaines plus tard, sans réponse (mais le gilet bien rentabilisé ;-), je rappelle : votre question a été transmise à l’expert par le service Achat. Traduction : ils ont demandé au fournisseur et attendent la réponse. Le service Achat ne sait donc pas où sont fabriqués leurs produits ? Ou vont-ils me donner une réponse très complète avec non seulement l’endroit où ledit gilet a été tricoté mais également la provenance des fibres ??!! Suite au prochain numéro en tout cas, car à l’heure où j’écris, un mois après ma demande, j’attends toujours qu’on me rappelle :-)
Autre exemple : un achat de serviettes en papier dont la provenance n’est pas précisée sur le paquet. Je cherche le nom de l’entreprise qui les commercialise et les contacte via leur site Internet. Persuadée qu’on va me répondre qu’elles proviennent de Chine (ne me demandez pas pourquoi) la réponse, le lendemain (quelle rapidité), me contredit : produites dans leur usine en Belgique. « Mais pourquoi me demandez-vous cela ? Y a-t-il eu un problème ? » En tout cas, une entreprise soucieuse de la qualité de ses produits et de la satisfaction de ses clients.
En magasin, nous avons parfois la possibilité de connaitre la provenance avant d’acheter. Mais qu’en est-il d’Internet ?
Une soirée déguisée de prévue, une envie d’explorer les années folles, je pars à la recherche d’un boa et d’un porte-cigarettes. Le meilleur moyen de ne pas acheter chinois : ne pas acheter tout court ! Je demande à mon entourage mais personne ne possède ça. Je pars donc à la recherche du graal dans les magasins du coin : « made in China », « made in China », « made in China »… Je me replie sur Internet pour voir si j’ai d’autres options : je me rends compte qu’à part les sites clairement engagés qui affichent en première page « fabriqué en France » ou des sites de commerce équitable qui expliquent où sont fabriqués leurs produits, l’info sur la provenance est encore plus difficile à trouver sur le Net. Pas d’infos, je me permets d’acheter ? J’écris d’abord à 2 ou 3 sites pour me renseigner. Voici la réponse qui m’a interpellée : « Bonjour, nous n’avons malheureusement pas la possibilité de vérifier cette information. Cependant, la plupart des articles de fête viennent d’Asie. Cordialement, le service client. »
Si l’information est souvent difficile à obtenir pour une simple citoyenne, cela ne semble pas non plus évident pour les entreprises qui vendent les produits. Mais alors qui possède cette information ? Combien d’intermédiaires avant que certains produits n’arrivent dans nos maisons ? Comment évaluer l’impact des produits sur l’environnement quand on ne peut même pas savoir d’où ils viennent ? Et quelles obligations légales dans tout ça ? J’essaierai de répondre au moins à la dernière question dans un prochain post.
A bientôt.
V.
Une simple citoyenne qui veut comprendre les choix qui s’offrent à elle en matière de consommation. |
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