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6-01-2005
Mots clés
Environnement
Asie Et Océanie

Vert clair et péril jaune

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Croissance économique explosive, capitalisme sauvage et pouvoirs publics pas toujours compréhensifs, font de la mission de Sze Pangcheung une gageure. Directeur du bureau de Greenpeace à Pékin, il tente d'inocculer le virus du développement durable.
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Perché au dixième étage d’une des tours ultra-modernes du quartier des ambassades, le bureau pékinois de Greenpeace baigne dans la couche blanchâtre de pollution caractéristique de la capitale chinoise. Formée il y a trois ans, l’équipe du bureau ne cesse de s’étoffer à mesure que Greenpeace bascule ses activités de Hongkong, vers la partie continentale de la République populaire. Sze Pangcheung est originaire de l’ancienne colonie britannique. Agé de 30 ans, arborant un look décontracté jean-basket, il dirige 7 personnes à Pékin et coordonne les actions des bureaux des autres provinces.

En fait Sze s’est formé à l’activisme à Hongkong, en travaillant pour les réseaux associatifs étudiants et les syndicats de travailleurs. Simple militant, il s’est un jour porté volontaire pour participer à une action internationale de Greenpeace en Amazonie, et représenter la Chine sur place. Après avoir manifesté un mois durant avec les Indiens, contre la destruction de la forêt, il s’engage pour de bon dans l’organisation. "A Hongkong, j’avais l’impression de tourner en rond, je m’ennuyais. En Amazonie, j’ai travaillé avec des gens du monde entier et j’ai pu apprécier la qualité des actions de Greenpeace. Au retour, j’ai accepté le challenge de créer et diriger un bureau".

La Chine a loupé la vague écolo

Développer la conscience écologique en Chine... Pas simple. Pour Sze, la relation des Chinois à leur environnement est assez proche de celle des Occidentaux, notamment pour les urbains : un détachement complet de la nature. Une différence cependant : "La Chine a totalement loupé la vague des mouvements écologistes des années 80, ce qui rend notre travail encore plus difficile. L’opinion publique commence tout juste à s’intéresser aux questions environnementales". Dans les zones rurales où vit 70% de la population, la relation avec la nature est plus forte. Toutefois, les paysans ne possèdent pas la terre qu’ils exploitent et peuvent être expulsés à tout moment. Conséquence, ils n’hésitent pas à recourir à des méthodes polluantes pour augmenter la production à court terme.

Sur la forme, l’organisation se heurte aussi à quelques obstacles. Premier d’entre eux : il est impossible de communiquer sur tout le territoire pour toucher la population dans son ensemble. Seul l’Etat en a aujourd’hui les capacités. Exclues aussi, les actions coups de poing, dont est coutumière l’organisation, ainsi que les manifestations de rue. "Aucun média n’attend de nous des actions musclées et revendicatives. Non seulement notre bureau serait fermé mais le journal qui relayerait l’information aussi !"

Quand Greenepace fait du "soft"

Pour Sze et ses ouailles, il s’agit d’inventer une autre manière de toucher le public, en touchant en priorité la population urbaine éduquée et en essayant d’influencer les élites au pouvoir par le biais de campagnes d’information. Par exemple, lancer une guide des produits OGM en partenariat avec les distributeurs, mettre en place un réseau de consommateurs ou encore publier un rapport sur le recyclage des déchets électroniques. Mais la méthode "soft" a ses limites. "Pour l’instant, nous ne travaillons pratiquement pas sur les sujets qui intéressent le plus le public ! La désertification, la déforestation, l’eau ou l’énergie sont des sujets que nous devrons traiter mais nous manquons d’expérience et certains domaines comme l’énergie sont très sensibles pour le gouvernement".

Depuis quelques semaines, le bureau de Pékin a tout de même initié une première : sillonner en bus la province rizicole du Yunnan, pour appuyer une campagne d’information sur la culture du riz OGM. L’idée est à la fois de défendre la qualité de l’agriculture traditionnelle chinoise, sa biodiversité mais aussi de promouvoir un modèle alternatif de développement pour la Chine. "Si nous continuons notre développement au rythme actuel sans prendre en compte l’environnement, c’est le monde entier qui est en danger !, prévient Sze. Nous devons conserver une agriculture basée essentiellement sur la main-d’œuvre, sous peine de faire exploser le chômage rural et mettre en péril la croissance économique". Selon Sze Pangcheung, le gouvernement ne serait pas insensible à ce type d’argument. "D’une certaine manière la Chine n’a pas le choix".

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