Qu’y a-t-il de commun entre un frigo, une télé, un préservatif et un coupe-ongles ? A priori, pas grand chose. Et pourtant… Impossible de trouver l’un de ces trois objets made in France. Alors, pendant un an, Benjamin Carle s’est coupé les ongles avec un couteau, a regardé autre chose que son petit écran et a entreposé ses aliments frais sur son mini balcon. Mais pourquoi s’imposer toutes ces difficultés ? Parce que Benjamin Carle est journaliste pour Canal+ et a décidé de vivre neuf mois 100% made in France pour « sauver l’économie française et les emplois ».
De la bière belge à ses baskets anglaises, de son jean thaïlandais à ses meubles chinois, tout ou presque dans la vie de ce journaliste vient d’ailleurs. « Je suis un enfant de la mondialisation, en vingt-cinq ans j’ai consommé des biens de plus de pays que je n’en visiterai jamais », explique-t-il dès le début du documentaire, peu avant qu’un expert ne lui indique que moins de 4,5% de la valeur globale des biens (y compris vêtements, alimentation, etc.) de son appartement sont français. Les règles de cet année 100% française ? Consommer uniquement des produits bleu-blanc-rouge, musique – même Michel Sardou (!) – et films compris, et éviter tout contact avec des produits étrangers. Le tout en gagnant 1 800 euros nets par mois, à Paris.
Un million de salariés du textile en 1980, 100 000 aujourd’hui
Et la tâche, va, comme prévu, se révéler rude et la vie devenir « très compliquée ». Benjamin commence par vider son appartement et se retrouve démuni avec un siège, une table basse, quelques fringues et trois aliments. Il va falloir alors, point par point, domaine par domaine, remeubler son appart, se nourrir, se rhabiller…C’est là qu’il s’aperçoit que beaucoup d’industries ont déserté la France. Si les salariés du textile étaient un million en 1980, ils ne sont aujourd’hui plus que 100 000. Donc forcément, quand il se rachète un slip, des chaussettes, des espadrilles et un T-shirt, le prix n’est pas tout à fait le même que pour des fringues chinoises ou bangladaises… Pour manger, le temps que passe le journaliste dans les rayons des supermarchés va doubler, car il faut scruter les étiquettes à la recherche des labels du type « Origine France garantie », « Indication géographique protégée », « Label rouge »…
Télés, ordis, frigos : pas de « made in France »
Mais c’est sans doute pour se meubler que le défi est le plus fou. C’est simple. Pour l’électronique (les télés, les ordis), on peut tout simplement zapper l’idée de trouver du français – sauf cette tablette. L’électroménager tire également un peu la langue. Pas de frigo français mais encore quelques machines à laver à chargement par le dessus.
Bref, un documentaire intéressant – et drôle – qui navigue entre interviews, données économiques et reportages avec les derniers salariés du made in France. Où l’on apprend que dans l’Hexagone, il ne reste qu’une entreprise produisant des brosses à dents, ou encore que nous ne produisons plus que des rasoirs une lame jetables…. Et qui donne envie de se (re)mettre à consommer bleu-blanc-rouge !
Visionnez la bande-annonce :
« Made in France. L’année où j’ai vécu 100% français ». A voir demain mercredi 19 mars sur Canal + à 20h50
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