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27-05-2004
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Social

Un autre patronat est possible

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Qu'est-ce qui est français, rempli de patrons et qui veut remettre l'économie à l'endroit, au service de l'homme ? Réponse : le Centre des jeunes dirigeants. Son président Sylvain Breuzard applique dans son entreprise des principes opposés à la logique de profit à court terme.
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Le Centre des jeunes dirigeants (CJD) n’en finit pas de cultiver sa différence. Pendant que le mouvement des entreprises de France (Medef) exige sur un mode obsessionnel la fin des 35 heures, les jeunes dirigeants rêvent d’entreprises désirables... En guise de thème phare à l’affiche de leur prochain congrès, qui se tiendra à Poitiers du 17 au 19 juin. Entre le petit CJD (2400 adhérents, pour l’essentiel des PME) et le puissant Medef, le décalage ne date pas d’hier.

"Votre attitude est d’un autre temps"

"Mettre en œuvre une économie au service de l’homme", telle est la devise que se choisit dès sa création en 1938 le Centre des jeunes patrons, devenu Centre des jeunes dirigeants trente ans plus tard. Une vision de l’entreprise aux antipodes d’un patronat obsédé par la défense d’intérêts catégoriels. Témoin de ce choc des cultures, la manière dont le président du CJD interpella le patron des patrons, Ernest-Antoine Seillère, lors d’une rencontre au sommet. "Votre attitude conflictuelle est d’un autre temps, vous n’avez pas intégré les enjeux du XXIe siècle". Et toc.

Osez le bonheur !

Pas rancunier, EAS reconnaît volontiers au CJD le statut de "laboratoire patronal". Car s’ils ne négocient pas d’accords avec les syndicats de salariés, les jeunes dirigeants cherchent "à promouvoir des idées nouvelles et à accompagner tout dirigeant conscient de ses responsabilités envers l’entreprise, les hommes et les femmes qui la composent et de la société dans laquelle il s’inscrit", comme le proclame le site internet du CJD. "Manifeste pour la responsabilité sociale des cadres", "Osez le bonheur : le livre bleu de l’entreprise", "Entreprises et administrations : passer de la défiance à la confiance"... Autant d’exemples de dossiers brûlants sur lesquels les jeunes patrons font entendre leur petite musique. En ayant à chaque fois le souci d’illustrer la théorie par leur pratique de dirigeants d’entreprise.

Crise existentielle

Au premier rang desquels le président sortant, dont le parcours est emblématique de l’esprit CJD. Après neuf ans passés comme ingénieur technico-commercial dans de grandes sociétés informatiques, Sylvain Breuzard traverse une crise d’angoisse existentielle. "Je gagnais très bien ma vie, mais je me disais : à quoi bon chercher à gagner toujours plus ?", raconte ce fils d’instituteurs. Cette quête de sens le pousse à créer en 1994 Norsys, une société de services informatiques implantée dans le Nord.

Réunion sans patron

Sylvain Breuzard s’attache à y traduire le concept de "performance globale", "une démarche entrepreneuriale fondée sur des actions cohérentes à moyen et long terme plutôt que sur une maximisation des profits à court terme. En cela, elle relève d’une autre vision de la globalisation que celle qui prédomine actuellement" (1). Chez Norsys, l’ensemble des 150 salariés peuvent participer à l’élaboration de la stratégie de l’entreprise, habituellement domaine réservé des principaux cadres dirigeants. Pendant deux jours, managers et ingénieurs de base s’enferment pour rédiger librement - sans le patron - un canevas de propositions fixant le cap pour les trois ans à venir.

Entreprise alter-libérale

Sylvain Breuzard a par ailleurs conçu une authentique université d’entreprise, "ouverte à tous et non réservée aux cadres à haut potentiel comme dans les grandes entreprises", précise-t-il. Objectif : "Allier une finalité économique en augmentant la valeur ajoutée de nos prestations par des plans de formation et de recherche, à une finalité sociale, en favorisant l’épanouissement et l’employabilité des salariés". En 2003, les trois quarts des salariés se sont formés via cette université. Autre originalité pour une entreprise de taille moyenne comme Norsys : trois salariés chercheurs travaillent sur des programmes de recherche en partenariat avec deux laboratoires universitaires du Nord/Pas-de-Calais. Le 19 juin prochain, Sylvain Breuzard passera la main à sa successeure, Françoise Cocuelle. Non sans avoir présenté un livre bilan de son mandat. Son titre ? "Pour une entreprise alterlibérale".

(1) extrait de la "Charte du bien entreprendre 2004" du CJD.

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