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3-06-2010
Mots clés
Social
France

Robert, 71 ans, et Jean-Marie, 78 ans : « On était les enfants de la ferme, pas des employés »

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Robert, 71 ans, et Jean-Marie, 78 ans : « On était les enfants de la ferme, pas des employés »
(Crédit photo : four4dots - Flickr)
 
Ils touchent aujourd'hui une toute petite retraite. Robert et Jean-Marie sont deux frères, anciens agriculteurs en Picardie. Longtemps employés dans l'exploitation familiale, ils ont commencé à cotiser très tard.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Au téléphone, la voix est rugueuse, marquée d’un fort accent picard. C’est Robert, 71 ans, qui parle. Jean-Marie, de sept ans son aîné, commente dans le lointain de la pièce. « Deux frères célibataires », comme ils se décrivent. Ces deux-là ont longtemps été agriculteurs dans leur ferme, à une quinzaine de kilomètres de Saint-Quentin (Aisne). Ils y cultivaient des céréales et de la betterave sur 40 hectares, élevaient 25 vaches laitières aussi. Il y a une dizaine d’années pour Robert, un peu plus pour Jean-Marie, les deux hommes ont pris leur retraite. Et touché, leur pécule. 622 euros pour l’un. 636 pour l’autre.

« C’est peut-être difficile à expliquer à quelqu’un qui n’est pas d’ici, souffle Robert. Mais comme on était célibataires, on est longtemps resté avec nos parents. On était ce qu’on appelle “une aide familiale”. En fait, comme on était les enfants de la ferme, on ne touchait pas de salaire. » Pas de points retraite non plus. Jusqu’au départ des parents à la fin des années 70 et la reprise de l’exploitation à leur compte. Robert avait déjà presque une quarantaine d’années. Trop tard sans doute pour préparer décemment ses vieux jours.

Alors aujourd’hui ? « Vous savez, on se contente de ce qu’on a », explique Robert. « Notre mère disait toujours “Ne regardez pas ceux qui sont mieux mais ceux qui sont pire que vous”. On n’est pas là pour se plaindre. » Leur quotidien, les deux frères l’améliorent des fruits et des légumes qu’ils cultivent, des volailles qu’ils élèvent. « On vit beaucoup d’auto-production », confie Robert. On achète quand même des choses au supermarché. Il faut pas exagérer. » Leur grosse dépense ? Le fioul, qui sert à chauffer la maison familiale de cinq pièces dont ils sont propriétaires. Mais le restaurant, « on ne connaît pas ». Sauf quand le club des anciens agriculteurs organise une petite sortie. Les vacances ? Un voyage de cinq jours à Lourdes, chaque année en juillet. « Ça va faire la cinquième année qu’on y va », souligne Robert. « C’est du tourisme catholique », rigole Jean-Marie en arrière-plan.

Pourtant les deux hommes ont trimé pendant leurs années de labeur. Soixante à soixante-dix heures par semaine, 365 jours par an, élevage oblige. « On commençait à 6h30 par la traite, on cassait la croûte vers 9h30 avant d’aller travailler aux champs. On déjeunait puis on repartait. Et après le goûter de 17h, on retournait s’occuper des bêtes jusqu’à 19h30. » Des regrets ? « Non, c’est quelque chose qu’on aimait. Une passion, disons. »


LE PORTE-MONNAIE DE ROBERT ET JEAN-MARIE

- Retraite 622 euros et 636 euros par mois

- Revenu terrien 1500 à 2000 euros par an.

- Loyer zéro (ils sont propriétaires).

- Leur petit luxe Un pèlerinage à Lourdes chaque année. 400 euros par tête.

Retrouvez le palmarès des plus petites retraites de France ici

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  • agriculteur retraites morbihan 17.5 annees chef exploitation +aide familial 740 euros mois 28 mois algerie sans salaire liberte egalite fraternite ça gronde dans les campagnes on a rien a perdre avec marine le pen comme en algerie les petits vont gagner

    21.07 à 12h08 - Répondre - Alerter
  • La législation sociale agricole est complexe mais elle a le mérite d’exister, fruit de la lutte sociale des jeunes ruraux dans les années 60 et des fermiers et ouvriers agricoles dans les années 30.
    Des dispositions n’existent-elles pas pour calculer un "salaire différé" sur l’héritage des parents (en cas de partage -ou non- avec des héritiers non agriculteurs) pour les aides familiaux agricoles, ce qui peut servir d’assiette de cotisation retraite à la MSA et est déductible des impôts (droits de mutation sur le patrimoine) sur la transmission de l’héritage ? Le salaire différé étant protégé en droit, il est exclu de l’assiette d’imposition.
    Le cas présent n’est pas assez précis pour pouvoir le dire (ils touchent le minimum vieillesse ou la retraite agricole de base ?) mais l’aide juridique est accessible et les droits sont rétroactifs (jurisprudence). (affaire vécue lors d’un héritage dans ma famille, 40 ans après les faits d’aide familiale pour certains enfants).

    4.06 à 10h45 - Répondre - Alerter
  • ils font honneur à la France ces smicards de l’agriculture ! ils n’ont rien a voir avec certains de ces chasseurs de primes qui se disent exploitants agricoles ! ces exploitants agricoles qui en ont poussé à la mondialisation et aujourd’hui en sont aussi les victimes et souhaitent que leurs productions soient épargnées... trop tard ! ils demandent des aides à l’état, à l’Europe pour continuer à mettre des engrais, produits de traitements, maltraiter les terres qui leur sont confiées, investir ou renouveler sans cesse dans des matériels de plus en plus gros et sophistiqués, à s’agrandir, à réduire le personnel, à installer leurs enfants sur de nouvelles fermes,etc... ils n’ont plus l’amour de leur métier bien fait et des bons produits mais celui de l’argent vite gagné comme les banquiers... leurs excès et leur gourmandise conduisent à des prix de revient de leurs productions trop élevés ! on les voit ces exploitants avec leurs tracteurs qui défilent pour la sauvegarde de leurs privilèges dès qu’un grain de sable bloque la machine à cash ! ils ont imaginé que la mondialisation leur permettrait de vendre plus et plus cher à l’export mais ce sont les Français qui importent les produits étrangers et ne veulent plus des produits fabriqués par nos exploitants agricoles ! trop cher ! il est temps que nos agriculteurs se prennent réellement en charge et n’oublient pas qu’ils travaillent pour les Français !

    4.06 à 09h56 - Répondre - Alerter
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