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27-10-2005
Mots clés
Société
Asie Et Océanie

Restauration franco-chinoise

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Après la tourmente maoïste, la frénésie moderniste. Le béton noie les vestiges du patrimoine architectural chinois. Mais à cent kilomètres de la capitale, un village d'irréductibles résiste - avec l'aide d'un jeune architecte français.
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C’est au fond d’une vallée que le petit village de Zhenbiancheng se love entre ses murs d’enceinte. Ancien avant-poste fortifié des empereurs Ming, la localité est devenue agricole tout en conservant son caractère original. Les maisons de briques gris-clair, aux couleurs de la terre alentour, sont coiffées de toits de tuiles à la forme typiquement chinoise. Après avoir moulu le grain à la pierre, écouté les slogans du parti diffusés par haut-parleurs, il est temps de se coucher sur le "kang", ce lit de briques réfractaires qu’un petit feu de bois garde chaud toute la nuit.

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Emmanuel Breffeil, l’architecte français

Face à Pékin l’ultramoderne, le village semble droit sorti d’un autre temps. Et faire en sorte qu’il ne disparaisse pas dans le flot d’exode rural n’est pas une mince affaire. C’est néanmoins le pari des 900 habitants et d’un jeune architecte français, Emmanuel Breffeil, qui travaille depuis sept ans en collaboration avec les villageois.

Tourisme contre exode rural

En 1998, Emmanuel entreprend la restauration d’une des habitations, qu’il modernise et rend plus confortable en se basant sur les techniques de construction et les matériaux traditionnels. L’idée est de proposer une maison pilote. La sauce prend avec la population et le niveau de vie s’améliore sans que les villageois n’aient trop à dépenser. Tous les matériaux nécessaires se trouvent à proximité.

Quand Emmanuel quitte la Chine pour remplir ses obligations militaires en France, l’impulsion est donnée. La maison pilote est reconvertie en gîte touristique, pour le plus grand plaisir des "expats" pékinois. Le débouché économique est trouvé. La petite ressource financière alimente d’autres projets de développement et d’infrastructures dans le village.

Fort de ses atouts de village historique, Zhenbiancheng poursuit sur sa lancée avec le soutien des autorités locales. En moins de six ans, un système hydraulique rudimentaire, l’électricité et la télévision sont installés. L’opérateur China mobile va jusqu’à proposer gratuitement un relais pour les portables, flairant le potentiel touristique de la zone.

Bien que ne dégageant pas plus de 300 à 400 euros par an de revenus agricoles, les habitants accèdent quasiment tous à ce nouveau confort de vie grâce aux subventions de l’Etat et à la solidarité interne. Chacun a sa petite antenne satellite, de l’eau quatre heures par jour et assez d’électricité pour jouer au mah-jong toute la nuit en buvant un peu de Baiju, le tord-boyaux national. Pour le maire du village, "le niveau de vie du village a vraiment augmenté rapidement".

Laideur du "façon-moderne

Tout n’est pourtant pas rose à Zhenbiancheng. Certains villageois envisagent ainsi de raser leur ancienne maison pour en construire une, plus moderne, pour un coût souvent inférieur à celui d’une restauration.

C’est d’ailleurs ce qui se passe le plus souvent dans le reste de la Chine, où développement rime avec béton et charpente métallique. Dans les campagnes, des villages entiers sont détruits et reconstruits "façon moderne" avec, au passage, perte du patrimoine culturel et des modes de vie locaux. Une villageoise explique cependant : "Je trouve Pékin très laide. Je n’y suis allée qu’une fois dans ma vie, il y a vingt ans, mais ce que j’en vois à la télé ne me plait pas du tout. J’espère que le village ne ressemblera jamais à ça !"

Bien sûr, tous les villages chinois ne datent pas de l’époque Ming, et tous ne sont pas proches d’une métropole telle que Pékin, avec ses nouveaux riches urbains avides de nature et de tradition. Il n’empêche : l’expérience de développement atypique menée à Zhenbiancheng ouvre de nouveaux horizons aux campagnes chinoises, où vit 70% de la population du pays.

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