Si les substances dopantes ont pour l’heure utilisé des véhicules tels que les aliments, les stimulants, puis les hormones, tout autorise à croire que les prochaines années seront celles des gènes. Agir au niveau de l’ADN, construire ou reconstruire un corps selon des canons génétiques préalablement choisis. Pourquoi pas ? Peut-on imaginer par exemple des chirurgiens remplacer des gènes déficients, introduire des gènes d’animaux ?
Si le scénario est encore improbable - heureusement limité par un code déontologique et éthique - certaines pratiques comme la multiplication de cellules naturelles in vitro ont déjà cours. Plus fort encore : le prélèvement d’un tissu de tendon, d’un muscle et sa prolifération artificielle in vitro a peut-être déjà dépassé le stade de l’expérimentation...
"Si on leur disait de boire de l’essence, ils le feraient"
Interrogé sur le sujet, et sur les nouvelles substances utilisées, le docteur Patrick Laure, chercheur associé au Centre de recherche en sciences du sport, répond très innocemment : "mais on n’en sait rien ! Vous savez, les bons produits sont ceux que l’on ne peut pas encore détecter. Certains médicaments ne sont même pas en phase de tests cliniques, on ne les trouve pas sur le marché."
Si les projections dans le futur semblent plutôt effrayantes, certaines en cours ne sont guère plus rassurantes. Selon Dorian Martinez, psychologue au Numéro vert Ecoute Dopage, parmi les sportifs les plus inconscients figurent au premier rang, et sans discussion les adeptes de la musculation. "On a un vétérinaire, consultant chez nous car dans le culturisme, certains n’hésitent pas à avaler des produits pour les animaux. Je pense que si on leur disait de boire un litre d’essence, ils le feraient..."
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