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Marie-George Buffet (PCF)

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"Marquer un coup d'arrêt aux déréglementations sociales"
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Terra economica - Peut-on, selon vous, parler d’une "vague de délocalisations" ou bien n’est-ce qu’un épiphénomène ?

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Crédit : DR.

Les délocalisations sont un phénomène structurant des grandes évolutions économiques de ces vingt dernières années. Le processus est simple : les systèmes économiques nationaux ont connu un vaste mouvement d’intégration mondiale, les règles de circulation du capital sont tombés une à une ; la recherche d’une main-d’œuvre à bon marché s’est accélérée entraînant des dizaines de milliers de délocalisations et destructions d’emploi. C’est particulièrement vrai dans le domaine industriel et textile où les pays émergeants ont fourni cette main-d’œuvre bon marché. Ce phénomène a eu pour conséquence une pression très forte sur les salaires. La concurrence de fait entre travailleurs des différents continents, ainsi que le niveau de chômage, a conduit à faire régresser de plus de dix points la part des salaires dans les richesses produites. Cinq millions d’emplois sont menacés en Europe par les délocalisations dans les secteurs traditionnels tels que l’habillement, le jouet, l’électronique, mais aussi dans les services informatiques ou l’agriculture. Les députés communistes ont d’ailleurs déposé une proposition de loi contre les délocalisations.

TE - Les "professionnels des délocalisations" que nous avons rencontrés jugent ce phénomène inéluctable et portent un regard sévère sur les hommes politiques qui "s’y opposeraient" d’une façon ou d’une autre. Les élus doivent-ils se saisir de cette question ? Le peuvent-ils ?

D’abord, je pense que l’on gagnerait beaucoup plus à écouter davantage les salariés que ces experts ès libéralisme. Les hommes et femmes politiques ont un devoir de courage face à l’argent et à la tentation de réduire le champ de l’action publique à la gestion sociale des conséquences économiques du capitalisme. On voit bien dans de grands domaines - rail, aéronautique, énergie - que la puissance publique peut être un outil au service du développement industriel et humain. Donc oui, les élus du peuple ont la capacité s’ils le veulent de lutter contre les dérives du capitalisme mondialisé. Qui ignore que la généralisation de la sous-traitance délocalisée en matière de textile génère l’exploitation d’enfants ? Qui ignore les conséquences absurdes et polluantes de ces délocalisations en matière de transports ? Doit-on renoncer à agir ?

TE - Quelles sont les pistes que vous proposez ?

L’Union européenne a un rôle majeur à jouer. Fonder l’Union européenne sur la totale liberté de circulation des capitaux a favorisé la guerre économique, avec des délocalisations et des importations sauvages. Il faut donc réorienter profondément les objectifs des institutions financières européennes. Actuellement, celles-ci jouent contre l’emploi. Ensuite, je pense qu’il faut marquer un coup d’arrêt aux déréglementations sociales. Le dumping social nous entraîne dans une spirale régressive. Nous demandons que le traité européen affirme le principe intangible de l’harmonisation par le haut des systèmes sociaux, pour combler les différentiels sociaux et salariaux. Ensuite, nous proposons que tout accord international comporte une clause de garantie sociale en fonction des normes de l’Organisation internationale du travail. Cette clause pourrait être articulée avec des pénalités financières sur les produits réexportés vers l’Union européenne par des groupes délocalisés dans des pays à bas salaires. Le produit de ce prélèvement pourrait contribuer à financer des projets de développement au profit de ces populations sous-payées. Enfin, il est nécessaire de maîtriser les mouvements de capitaux. Cela nécessite une législation adaptée.

...retour à l’article : Les politiques reprennent la main

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