publicité
haut
Accueil du site > Actu > Santé > Mal pub ?
Article Abonné

Mal pub ?

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
Pour lutter contre le surpoids des plus jeunes, des messages de santé publique s'invitent dans les réclames.
SUR LE MÊME SUJET

"Pour votre santé, mangez cinq fruits et légumes par jour", "Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas"... Ceci n’est pas un message de votre médecin. Mais l’une des petites révolutions attendues au rayon des publicités l’an prochain. Car à partir du 1e février 2007, toutes les réclames pour des boissons sucrées ou des produits alimentaires diffusées dans les médias et les brochures de grande distribution devraient comporter des recommandations écrites de ce type.

Une nouveauté accouchée dans la douleur. Car la loi date - déjà - du 9 août 2004. Pourquoi ce délai  ? En raison du lobby agroalimentaire, qui a parfois fait blocus "sur les choix des mots pour composer les messages sanitaires", souligne une source proche du dossier. De fait, les industriels, via l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), ont fait la fine bouche sur la taille du bandeau contenant le message sanitaire. Au final, il pourrait être réduit de 30 à seulement 8 % de l’écran. Assouplissement aussi pour les annonceurs qui refusent d’insérer un message sanitaire dans leurs publicités et qui tombent sous le coup de pénalités. Après d’intenses discussions avec l’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, ils ont obtenu de réduire ces amendes de 5 à 1,5 % de leurs investissements globaux annuels bruts. Et ce n’est pas tout. Le décret d’application de cette mesure, rédigé collectivement par quatre ministères, n’est pas encore passé devant le Conseil d’Etat. "En raison de blocages au plan européen, sur des questions de droit de la concurrence pour les publicités télévisées", aurait justifié le ministre de la Santé Xavier Bertrand face aux députés, le 2 novembre, selon le député socialiste Gérard Bapt. Et le flou demeure "sur les questions de la taille du texte et son contenu", insiste Gérard Bapt. L’échéance de 2007, elle, s’approche.

Du gras plein les mirettes

Pendant ce temps, nutritionnistes et médecins commencent à s’inquiéter fortement de l’obésité galopante chez les enfants. De 10 à 12,5 % des 5-12 ans souffrent de la maladie. L’obésité atteint même un pic chez les enfants de 8 ans touchés à 19 % par le fléau. Les industriels, dont les publicités télévisées influencent directement les comportements alimen-taires, se trouvent donc en première ligne. Une étude de l’UFC-Que choisir, publiée fin septembre (lire p. 9), montre que les publicités pour enfants diffusées entre deux dessins animés privilégient les produits laitiers sucrés et les fromages fondus gras. Sur les 217 spots télévisés passés au crible, 89 % promeuvent des produits "sans intérêt nutritionnel". Le sondage effectué auprès des familles montre par ailleurs que les jeunes téléphages sont directement prescripteurs d’achats auprès de leurs parents - ce qui se reflète dans le contenu de leurs placards.

Or, 60 % de leurs produits préférés sont trop sucrés ou trop gras  ! L’industrie agroalimentaire est pourtant soumise à quelques règles, encadrant notamment ses publicités à destination des enfants. Le Bureau de vérification de la publicité (BVP) a ainsi publié, en 2003 puis 2005, des recommandations sur le sujet. Celles-ci interdisent la représentation de modes de comportement comme la consommation excessive, le grignotage tout au long de la journée ou associé à des loisirs sédentaires. Mais le BVP est bien en peine de faire appliquer ses directives. L’unique risque de sanction pour les membres mauvais élèves étant... la radiation. Même si "nous possédons un droit de regard sur la publicité télévisée, nous n’avons pas relevé d’excès", défend du reste Joseph Besnaïnou, son directeur général.

Régime allégé en cours ?

Une charte entre le gouvernement et les industries agroalimentaires devrait par ailleurs être signée en 2007. Les industriels s’engageraient à "fabriquer plus équilibré". Reste que "cette charte ne fixera pas d’obligations, et pourrait se contenter de déclarations de bonnes intentions des industriels", pointe Alain Bazot, président de l’UFC-Que choisir. Du coup, l’association mène un lobbying intense. Elle vise les parlementaires européens pour que le projet de directive "Télévision sans frontières", assouplissant le cadre de la publicité télévisée, puisse inclure des mesures pour encadrer davantage la publicité télévisée destinée aux têtes blondes de l’Union. Discussion en décembre.

ARTICLES LIES

- Manger maigre peut rapporter gros !

- A la poursuite de la pilule miracle

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas