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4-09-2008

Le parapluie

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Matières toxiques, durée de vie ultralimitée, sans filière de recyclage… Il y a comme un pépin avec le parapluie. Qui semble imperméable à l’écologie.
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Des parapluies comme s’il en pleuvait. Chaque année en France, il s’écoule 10 à 12 millions de pépins. Le chiffre varie selon les sources qui, en l’absence d’étude précise, visent large. Difficile effectivement de compter les parapluies. D’autant plus qu’un quart d’entre eux environ shunte le passage en caisse. Ce sont les parapluies publicitaires, estampillés et offerts par les marques. Selon l’année, pluvieuse ou non, il faut encore ajouter ou soustraire un million de pépins mis en circulation.

Car les ventes de parapluies collent naturellement aux humeurs du baromètre. L’été dernier, leurs fabricants arboraient un large sourire alors que vacanciers, cafetiers et autres marchands de glace pleuraient sous les gouttes. Et, à en croire les climatologues, l’industrie du parapluie a encore de beaux jours devant elle dans l’hémisphère Nord. Car le changement climatique contribuerait à accentuer les tendances actuelles. Grosso modo, les régions pluvieuses, au Nord, verraient leurs précipitations augmenter alors que les régions arides, au Sud, s’étendraient.

Une bourrasque et ça trépasse

Mais les ventes ne dépendent pas seulement de la météo. Au Japon, ombrelles et parapluies sont des accessoires de mode et d’habillement traditionnels. Sur l’archipel où cohabitent 127 millions de personnes, 100 millions de parapluies sont vendus chaque année, notamment dans des distributeurs automatiques. Car, en seulement deux décennies, le scénario a changé. Un badaud se promène. Soudain, un cumulonimbus menace. Le passant, démuni, achète un pépin à 2 ou 3 euros au premier vendeur de rue venu. Emporté par une bourrasque, le parapluie à bas prix trépasse.

Dès lors, peut-on ranger le parapluie parmi les produits jetables ? Le mot est un peu fort, estime Marc Chevery du département déchets de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « On peut difficilement parler de produit jetable s’il ne s’agit pas d’un produit à usage unique. » Mais pour Rodolphe Thiam, gérant d’Ayrens, l’un des cinq derniers fabricants français de beaux parapluies, c’est pourtant le cas de la majorité des pièces qui circulent sur le marché. « Aujourd’hui, plus de 95 % des parapluies vendus en France sont fabriqués en Chine », explique-t- il. Depuis 1990 et la levée des quotas imposés à l’Asie sur les produits textiles, l’empire du Milieu « déverse en Europe ses produits à bas coût, de piètre qualité, qui se cassent au vent » et chargés de tonnes de CO2 liées à leur transport.

Direction la décharge ou l’incinérateur

Numéro un mondial du secteur, Isotoner, qui couvre 20 % à 25 % du marché français, se défend de faire du parapluie à bas coût. « Ce n’est pas notre stratégie, affirme Alexandre Mathieu, le directeur marketing de la société. C’est celle des importateurs qui vendent des parapluies sans marque, en grandes surfaces ou dans la rue. Nous cherchons à défendre un bon rapport qualité-prix. Un parapluie Isotoner est vendu entre 10 et 30 euros. Nous les testons et ils sont aussi résistants que ceux de la concurrence, même haut de gamme. »

Vient tout de même un jour où la baleine se brise. Le pépin file donc à la poubelle. Mais laquelle ? Les fabricants n’ont aucune obligation de retraiter leurs produits. Il n’existe donc pas de filière de recyclage, à l’exception de quelques rares réparateurs comme Pep’s à Paris qui offre une deuxième vie à 10 000 parapluies chaque année. Mais les millions de pépins bazardés par an en France rejoindront pour leur majorité, soit la décharge, soit l’incinérateur. Nylon, polyester et plastiques toxiques brûlent. L’aluminium et l’acier de l’armature, devenus des matériaux précieux avec la flambée des cours, sont, eux, récupérés. —


Comment s’abriter écolo ? Le parapluie écolo existe-t-il ? Oui et non. Oui, car il a été inventé. Non, parce qu’il n’est pas encore disponible en France. Crayella, c’est son nom, a été créé par la Nord-Américaine Erin MacDonald à l’occasion d’un concours organisé, en 2006, par le blog Treehugger et le magazine de mode ID. Il est constitué de polypropylène recyclé et recyclable. Toujours aux Etats-Unis, la marque Brelli propose, elle, un parapluie en bambou et en « bioplastique », biodégradable. Enfin, bonne nouvelle dans l’Hexagone, Isotoner propose depuis cet été des parapluies qui, à défaut d’être recyclables, sont fabriqués à 75 % avec des matériaux recyclés.

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  • Benjiart : Le parapluie

    Bonjour,

    Tout d’abord, merci pour cet excellent article qui fait réfléchir !
    Un complement par rapport aux parapluies recyclables : j’ai découvert récemment des parapluies jetables en carton, recyclés et recyclable.
    C’est pour du dépannage (quand on oublie son parapluie) et ca me semble bien mieux que les parapluies chinois qui durent très peu et qui ne sont pas recyclables. Leur site est www.kigo.fr
    Qu’en pensez vous ?

    11.12 à 13h21 - Répondre - Alerter
  • Pour apporter un complément d’information, sachez qu’un modèle de parapluie écolo pour entreprises existe désormais (et même en France). Vu ici (parapluie publicitaire), ce parapluie publicitaire est en PET recyclé et en bambou. Et oui, il même le plastique recyclé et un manche en bambou. Les entreprises n’ont plus d’excuse pour ne pas communiquer avec un parapluie écolo !

    Voir en ligne : parapluie publicitaire

    18.12 à 11h55 - Répondre - Alerter
  • Moulinier Sarah : Le parapluie

    Bonjour, voilà je suis étudiante en DUT Technique de commercialisation à Bordeaux.Dans projet on doit créer virtuellement un produit et j’ai choisis le paraplui ; votre article ma grandement aider. J’aurais aimer que vous m’indiquiez, si possible, des sites relatif à ce marché. Merci de votre attention.

    12.11 à 13h39 - Répondre - Alerter
    • JeanYves : Le parapluie

      Les vrais parapluies ecolo et très beaux cela existe, allez voir les parapluies heurtault

      Michel Heurtault est artisan créateur de parapluies et d’ombrelles fabriqués 100% avec des matériaux biodégradables.

      9.10 à 16h12 - Répondre - Alerter
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