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Le bout du tunnel à Fukushima ?

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Le bout du tunnel à Fukushima ?
 
Onze jours après le séisme de Sendai, le Japon - et le monde - restent sous la menace d'un accident nucléaire majeur. Le fil des événements.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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(Dernière mise à jour - Lundi 21 mars, 18h30)

Lundi 21 mars

- Situation à la centrale de Fukushima-Daiichi  : le réacteur 3 inquiète toujours, de la fumée noire s’en est à nouveau échappée lundi matin (vour la vidéo ci-dessous) entraînant l’évacuation d’une partie du personnel mobilisé sur place. L’agence de sûreté nucléaire japonaise affirme que le niveau de radioactivité est rester stable. L’arrosage se poursuit sur les réacteurs 3 et 4.

Mais il y a aussi du progrès : Tepco a rétabli l’électricité et réussi à relancer la pompe de refroidissement des réacteurs 5 et 6. "Nous ne sommes pas encore sortis de la crise, mais nous entrevoyons la lumière au bout du tunnel" a déclaré le premier ministre japonais Naoto Kan. Même optimisme très mesuré côté AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique) : sans minimiser le "sérieux de la situation, son directeur, Yukiya Amano, assure n’avoir "aucun doute" sur le fait que "la crise sera surmontée efficacement". Bill Borchardt, directeur des opérations de la Commission américaine de régulation nucléaire évoque des "premiers signes positifs" et une "situation sur le point de se stabiliser" à Fukushima.

- Radioactivité : A 11 heure ce lundi matin le CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) publiait un bulletin d’alerte, "les vents repoussent les masses d’air contaminé vers les zones habitées". En ce qui concerne la contamination de la chaîne alimentaire, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) se dit préoccupée mais souligne "qu’une exposition de courte durée aux niveaux de radiations relevés sur les épinards contaminés ne pose pas de risque pour la santé à court terme". l’OMS estime que les autorités japonaises ont réagi de façon appropriée.

- Bilan du séisme : toujours provisoire, il s’élève à 21 500 morts et disparus, dont 8 649 décès confirmés par la police japonaise.

- Répercussions économiques : la Banque mondiale a estimé que les conséquences du séisme pourrait coûter à l’économie japonaise 235 milliards de dollars (165 milliards d’euros), soit 4% de la production nationale du pays. Elle prévoit un ralentissement "temporaire" de la croissance de l’économie japonaise, avec une reprise "dès l’été". Même son de cloche du côté de la Banque centrale européenne, son directeur, Jean-Claude Trichet, évoquant une probable "baisse importante des activités" au Japon.

- Répercussions politiques : "Nous voulons tous la sécurité la plus élevée possible, et même au-delà de l’Union européenne", a déclaré à Bruxelles le commissaire européen à l’énergie, plaidant pour "étendre auprès de nos voisins majeurs", comme la Suisse, la Turquie ou l’Ukraine, les normes élevées de sécurité que vise l’UE. En France deux sondages ont été publiés lundi, avec des résultats contradictoires : selon le premier, réalisé par l’Ifop à la demande d’EELV (Europe Ecologie Les Verts), 70% des Français se déclarent favorables à la sortie du nucléaire ; selon le second, réalisé par TNS Sofres à la demande d’EDF (et publié par le quotidien Les Echos), une majorité de Français (55%) ne serait pas favorable à "la demande des écologistes d’abandonner la production d’électricité nucléaire en France".


Samedi 19 et dimanche 20 mars

Dimanche 20 mars, 15h

Quelques améliorations sur le front des opérations à Fukushima-Daïchi : l’électricité dans le réacteur 2 a été rétablie par Tepco, l’exploitant de la centrale, qui procède aux ultimes contrôles techniques avant de tenter de relancer les systèmes de refroidissement. Si l’opération fonctionne, elle sera menée dans la foulée sur le réacteur 1. En revanche, rétablir le courant sur les réacteur 3 et 4 pourrait encore prendre plusieurs jours. Ces deux réacteurs sont toujours arrosés en continu par des canons à eau pour limiter leur surchauffe et de l’eau a été introduite avec succès dans le réacteur 4, pour la première fois depuis le séisme. Le toits des réacteurs 5 et 6 ont été percés pour éviter des explosions sous l’effet d’une trop forte pression.

- une vidéo de la chaîne japonaise NHK montrant les pompiers tentant de refroidir le réacteur n°3 avec des canons à eau, samedi après midi.

Mais rien n’est encore sous contrôle : "Depuis plusieurs jours, il n’y a pas eu d’évolution significative au plan technique. Les rejets radioactifs se poursuivent, en particulier en raison d’opérations de décompression volontaire des enceintes de confinement", estime l’ASN (L’autorité française de sûreté nucléaire) dans son dernier communiqué dimanche après-midi.

Radioactivité : des traces d’iode radioactif ont été trouvées dans l’eau du robinet à Tokyo, et des taux de radioactivité significatifs relevés dans des pousses d’épinard et du lait dans la région de Fukushima. Ces niveaux de contamination ne sont pas dangereux pour la santé assure le gouvernement japonais. Ce n’est pas l’avis du CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité), qui considère que des mesures de protection s’imposent, en particulier pour les enfants en bas âge.

- sur cette carte, les niveaux de radiation relevés dans différentes régions du Japon (d’après le Nuclear Safety Technology Center) :

- voir aussi la modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans l’atmosphère à l’échelle globale, selon l’IRSN (Insititut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et Météo France.


Vendredi 18 mars, 21h00 :

Un câble électrique est dorénavant branché à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, il pourrait permettre de relancer les circuits de refroidissement, d’abord dans le réacteur 2, puis le 1. C’est toujours le n°3 qui inquiète le plus les autorités. Les pompiers continuent de se relayer jour et nuit pour projeter de l’eau sur ce réacteur pour le refroidir, malgré les risques liés à la radioactivité.

A plus long terme, le seul moyen pour prévenir une fuite radioactive majeure serait peut être d’enterrer la centrale sous du sable et de béton selon les ingénieurs de la centrale. Mais pour l’heure, la priorité absolue reste le refroidissement des réacteurs, et non la construction d’un sarcophage. "’Il s’agit d’une course contre la montre", a déclaré à Tokyo le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano.

Vendredi 18 mars, 10h30 :

Le Japon relève de 4 à 5 le niveau de gravité des accidents dans les réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima. De leur côté, les autorités françaises ont classé l’accident survenu à Fukushima au niveau 6.

Vendredi 18 mars, 9h00 :

Les opérations se poursuivent à Fukushima ce matin. Des camions équipés de canon à eau sont mobilisés et Tepco, l’exploitant de la centrale, espère rétablir l’électricité dans la journée (ce qui pourrait éventuellement relancer les systèmes de refroidissement, en panne depuis une semaine). A lire sur lemonde.fr : Dans la centrale de Fukushima, la solitude des "pompiers" du nucléaire.


Jeudi 17 mars, 19h00 :

Lors de son point presse quotidien l’AIEA (L’agence internationale de l’énergie atomique) évoque une situation qui "reste très sérieuse à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi" mais "raisonnablement stable par rapport à hier" (mercredi).

Jeudi 17 mars, 16h30 :

Le bilan provisoire du séisme et du tsunami est de 5 321 morts. 9 329 personnes sont officiellement portées disparues. 500 000 personnes sont sinistrées, 850 000 foyers sont toujours privés d’électricité et 1 million et demi de foyers n’ont plus l’eau courante dans le nord du pays.

La carte ci-dessous, publiée par l’Institut central de météorologie et de géodynamique de Vienne (ZAMG), simule la progression des émissions radioactives entre le Japon et les Etats-Unis du samedi 12 mars (jour de l’explosion du réacteur n°1 à Fukushima) au vendredi 18 mars.

Ausbreitung der Wolke von Fukushima/ permanente Freisetzung/Caesium-137 (global)

© ZAMG

Pour les événements des jours précédents (du vendredi 11 mars au jeudi 17 mars 14h), cliquez ici : Japon : chronique d’une catastrophe nucléaire

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  • Une info totalement surréaliste : 2 sondages avec d’un côté 70% de réponses favorables à la sortie du nucléaire, et de l’autre 55% favorables à la poursuite du nuclaire !
    Quelle que soit l’orientation de l’opinion publique à l’issue de cette catastrophe, on peut malheureusement prédire une grande déferlante de sondages dont les seuls retenus seront ceux dont les résultats donneront la majorité aux pro-nucléaires.
    Il faudra un jour que les instituts de sondage rendent des comptes à propos de leurs méthodes ainsi que de leurs critères de choix des échantillons de population sondée.

    22.03 à 18h06 - Répondre - Alerter
  • Il y a une cause tres importante de la catastrophe de Fukishima qui n’a pas été mentionnée jusquà présent et qui est l’échec de la conference de Copenhague. Les lecteurs se rappelleront que cette conference mondiale sur le rechauffement climatique a été comme Sendai emportée par un Tsunami, le tsunami des négateurs du réchauffement climatique. Alors que la conférence devait passer en revue toutes les sources d’energie et adopter des dispositions mondiales pour que l’atome soit relativisé pour laisser place à la croissance des energies renouvelables incarnées par exemples par la creation en Europe de l’IRENA, tout a ete abandonné depuis deux années qui ont été totalement dominées par les sceptiques. Or ce sont les memes qui nient le rechauffement climatique et qui dirigent l’atome. C’est a cause du refus de regarder en face les chiffres du réchauffement climatiques que nous avons partout au pouvoir dans le monde des hommes politiques qui sont des supporters fanatiques du nucleaire aussi bien civils que militaires. C’est dans ce contexte que se situe le refus de la maintenance industrielle , c’est a dire le refus de depenser de l’argent à dementeler des sites trop vieux. C’est plus net au Japon que partout ailleurs car ce pays portait symboliquement a bout de bras le protocole de Kyoto dont il a demandé a sortir lors de la conference de Cancun en decembre 2010. Les partisans de l’energie nucleaire affirment d’une part qu’ils sont de tout coeur avec les objectifs du rechauffement climatique parce que le nucleaire fait baisser le taux de CO² mais ils ajoutent aussitot qu’ils refusent de payer le moindre centime pour que le protocole de Kyoto soit plus solide, pour que le nucleaire en tant que moyen de developpement propre finance à son tour des énergies renouvelables ou contribue a stopper le brûlage des forets.

    20.03 à 23h50 - Répondre - Alerter
  • SVP, stoppez ce discours anxiogene ! vous publiez un tweet 22h44 (Heure japon) a l’heure une ou serie de nouvelles presque positives arrivent (realimentation en electricite des reacteurs 1&2, , maitrise de la temperature etc...). Elles se font rares depuis vendredi dernier, jour de la premiere secousse. Vous me decevez. Je suis un fidele lecteur de vos pages et je ne pensais pas un jour vous voir faire du TF1. Que vous ne soyez pas d’accord sur les politiques nucleaires est une chose mais SVP ne vous servez pas de la peur pour faire passer vos idees. Contentez de vous de faits. Encore une fois vous me decevez !
    Anthony (resident au Japon)

    20.03 à 15h54 - Répondre - Alerter
    • Il y a quelques améliorations certes (rebranchement électrique de plusieurs réacteurs...), mais toutes les autorités du nucléaire évoquent une situation "préoccupante", en particulier sur le réacteur n°3 (d’où s’échappent à nouveau des fumées ce lundi). Lorsque les choses seront sous contrôle, en espérant qu’elles le soient avant d’envisager la construction d’un sarcophage, je peux vous assurer que Terra eco le dira, et s’en réjouira comme des millions de personnes au Japon et ailleurs.

      Julien Kostrèche, rédacteur en chef de terraeco.net

      21.03 à 11h01 - Répondre - Alerter
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