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10-03-2005
Mots clés
Marques, Marketing
Multinationales
France

La fièvre des retombées

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L'étude d'impact réalisée pour Paris 2012 prouve que les JO peuvent être une bonne affaire économique. L'engouement qu'elle a suscité a même donné aux Jeux l'aspect d'un miracle économique. Une vision idyllique qu'il faut cependant tempérer.
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Quelle arme contre les sceptiques, cette étude prospective ! En demandant au cabinet de conseil Boston Consulting Group d’évaluer l’impact des Jeux sur l’économie française, le GIP Paris 2012 comptait en premier lieu prouver que l’opération ne serait pas un gouffre financier. Et voilà qu’elle devient la formule magique dont la France a besoin. Les chiffres sont en effet excellents : 6 milliards d’euros de retombées directes pendant la période de préparation (2005-2012) puis 5 milliards par an jusqu’en 2019, avec la création de 42000 emplois pérennes à la clé.

Que regroupent ces chiffres ? Les 6 milliards attendus d’ici aux JO iront principalement aux sociétés de services intervenant dans la préparation et l’organisation des Jeux, au secteur du BTP pour la construction des infrastructures et à l’économie du sport, bénéficiaire d’un nouvel engouement pour les shorts et les survêtements.

Les chiffres font de la gonflette

L’étude du BCG le précise bien : les 5 milliards par an sur la période 2012-2019 et les créations d’emplois sont des retombées "potentielles". Elles se partageraient entre l’économie du sport et le tourisme. Issus d’observations empiriques sur les précédents grands événements sportifs, ces chiffres ne relèvent pas d’une science exacte. Ils nécessiteront en outre quelques efforts. Il faudra augmenter les structures pour accueillir les 4 millions de nouveaux pratiquants sportifs prévus par l’étude. Au niveau du tourisme, la France devra améliorer la qualité de son accueil si elle veut profiter de l’occasion pour freiner l’érosion de sa place de première destination mondiale.

Maître de conférence à la faculté des sciences du sport de Poitiers, Eric Barget juge l’enquête du BCG "sérieuse et assez complète". Mais, selon ce spécialiste de l’impact des grands événements sportifs, les chiffres donnés par l’étude sont supérieurs à la véritable valeur ajoutée que pourraient créer les JO. "Ils génèrent un surplus si des entreprises ou des consommateurs étrangers viennent dépenser de l’argent en France alors qu’ils ne l’auraient pas fait sans cela", explique-t-il. Or, l’étude prend également en compte les dépenses que les Jeux induiront pour des entreprises et des consommateurs français. Et ces dépenses se substitueront à d’autres.

Après les Jeux, la diète ?

Alors, les JO feraient-ils réellement gagner 10 à 20 ans à la France, comme on l’entend parfois ? Selon Eric Barget, la perspective de se retrouver sous les projecteurs du monde entier permet effectivement d’accélérer les projets d’infrastructures (notamment de transport) mais ces dépenses se paient. Les acteurs publics et privés s’endettent et il n’est pas rare qu’à une période d’investissements massifs succèdent quelques années de gel des grands projets. Même Barcelone, qui a su profiter de la dynamique des Jeux, a subi cette "dépression".

Reste que le projet de Paris 2012 a su limiter les coûts. Les JO devraient coûter 4,1 milliards d’euros et bénéficier d’un investissement déjà prévu de 3,2 milliards en infrastructures. Difficile pour le moment de savoir quelle part du financement reviendra à l’Etat et aux collectivités locales (Paris et région Ile-de-France). Ils ont d’ores et déjà garanti 4,77 milliards d’euros pour la réalisation des équipements nécessaires aux JO. C’est en principe la somme maximale qu’ils envisagent de dépenser. Une partie des infrastructures sera en outre réalisée par le secteur privé. En utilisant notamment le système des concessions : les entreprises privées participent en bonne partie au coût de construction et se renflouent sur l’exploitation. Mais gare à ne pas refaire la même erreur que pour le Stade de France : l’Etat avait promis de dédommager le Consortium qui en a la gestion si aucun club de football ne venait s’y établir. Aujourd’hui il lui verse toujours 10,4millions d’euros par an.

Lire l’article lié :
JO : L’essentiel, c’est de les gagner


Athènes a fait ses comptes

Le Comité international olympique (CIO) fait ses comptes. Les derniers JO d’été ont été qualifiés de "succès" par Jacques Rogge. Le président du CIO ne parle pas là de résultats sportifs mais des résultats des "programmes de marketing olympique". C’est qu’au delà du milliard et demi d’euros des droits télé, les revenus générés par les ventes de billets se sont élevés à 202,5 millions d’euros, au-dessus des 183 millions prévus initialement. Les revenus tirés des ventes de produits dérivés sous licence ont dépassé de 26 % les prévisions pour s’établir à 86 millions. Et le programme de parrainage local a permis de recueillir plus de 300 millions d’euros contre un objectif initial de 200 millions. De beaux gains, mais qui sont encore loin des 6,5 milliards d’euros dépensés par la Grèce pour la construction des installations olympiques et autres infrastructures liées aux Jeux.

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