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1-04-2010
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CO2 : « La France envoie de mauvais signaux aux pays émergents »

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CO2 : « La France envoie de mauvais signaux aux pays émergents »
 
Seulement 75 ! C'est le nombre de pays qui se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, a indiqué l'ONU mercredi. Pour Emmanuel Guérin de l'Institut du développement durable et des relations internationales, ce résultat risque d'être « insuffisant pour rester sous la barre des 2 degrés d'élévation moyenne des températures à la surface du globe ».
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Emmanuel Guérin, comment interpréter ce chiffre de 75 pays « seulement », déjà engagés dans des objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre ?

Il faut d’abord distinguer dans les pays qui ne figurent pas dans ces « 75 » ceux qui n’ont encore rien inscrit dans leurs annexes - en gros, les pays africains à l’exception de l’Afrique du Sud ou du Maroc - et ceux qui se refusent à le faire comme Cuba, la Bolivie ou le Venezuela. Pour ceux qui sont dans les « 75 », pas de surprise, les gros émetteurs sont là. Maintenant, je ne vous le cache pas, les problèmes de procédures que nous avons rencontrés à Copenhague en décembre constituent un atout pour ceux - les politiques - qui veulent faire ralentir les choses.

Cette faible mobilisation suffira-t-elle à garantir une limitation du réchauffement de la température moyenne de la planète à deux degrés ?

Il est très difficile de répondre. Ce que l’on sait, c’est qu’il va falloir se situer entre 48,2 et 49,2 gigatonnes eq. CO2 d’ici à 2020 pour atteindre cet objectif. Or en additionnant tous ces objectifs de réduction, la calculette nous indique une fourchette à cette échéance de 40 à 48 gigatonnes. Vous noterez l’importance des écarts. Ces calculs sont effectués sur la base de nombreuses hypothèses comme le niveau du PIB, notamment dans les pays émergents. Donc ça va être compliqué, c’est certain. Maintenant, ce qu’il faut voir, c’est que nous devons nous situer dans le haut de la fourchette. Il faut donc aplanir nos différences.

On entend peu parler du sommet de Cancún. Pourquoi ce silence ?

Je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est que les Mexicains doivent nous informer de l’objectif qu’ils fixent à la conférence de décembre 2010. Est-ce la signature d’un accord juridique et donc contraignant ? Je veux bien, même si j’en doute fortement. Est-ce le fait de rendre opérationnels les MRV (Measurement, reporting and verification, ndlr) c’est-à-dire le fait de mesurer, de notifier et de vérifier les émissions (cette question avait été l’un des points d’achoppement à Copenhague, ndlr) ? Ou bien est-ce le fait de mettre en œuvre les mécanismes de coopération entre les pays (programme REDD contre la déforestation, transfert de technologies, financement…) ? Je ne sais pas. Mais les Mexicains doivent désormais se prononcer rapidement.

Que penser du sommet alternatif de Cochabamba en Bolivie sur le climat fin avril ?

Je ne sais pas. Je suis partagé. L’initiative lancée depuis Copenhague par le président Morales était une bonne chose. On nous avait annoncé des milliers de participants. Aujourd’hui, il semblerait que cette initiative ne soit pas davantage qu’une caisse de résonance des propositions de la délégation bolivienne.

Vous étiez à Copenhague au cœur de la délégation française. Vous avez pu y mesurer de près la détermination et le pro-activisme de la France en matière de lutte contre le changement climatique. Comment jugez-vous la cacophonie actuelle, notamment sur la question de la taxe carbone ?

Je la juge mal. Je dirais que c’est un mauvais signal envoyé au monde et notamment aux pays émergents. Vous savez, ce que regardent ces pays, ce n’est pas le chiffre de réduction des émissions glissé dans une annexe. C’est la façon dont nos pays occidentaux tentent de mettre en place un chemin, une politique, des mesures, pour avancer vers des économies décarbonées. Avec ce va-et-vient sur la taxe carbone, on donne le signal d’une incroyable difficulté à engager cette transition. C’est dommage.

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