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23-11-2009
Mots clés
Social
Recyclage, Déchets
France
Reportage

L’or est dans la poubelle

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L'or est dans la poubelle
 
Collecter, valoriser, revendre, sensibiliser. Tels sont les quatre piliers d'une "ressourcerie". Il en existe une dans le XVIIIe arrondissement de Paris : l'Interloque étale ses vitrines de bric à brac devant les mirettes des passants. Entre ses murs, l'association donne aux objets récupérés une seconde vie. Reportage en cette semaine européenne de la réduction des déchets.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Tout a commencé en 2006. A l’époque, l’Interloque est une association qui lutte contre l’exclusion sociale. Sa devise, mélange d’italien et d’anglais : “Restore confidence”. Comprenez “restaurer la confiance”. Aux SDF, Rmistes du quartier, elle ouvre ses portes quotidiennement, propose des activité diverses pour occuper les journées dénudées. Déjà, l’association fait le tour des poubelles pour assembler les matériaux nécessaires aux ateliers de création. Alors quand ses fondateurs apprennent l’existence d’un réseau de ressourceries, ils y trouvent vite le moyen de lier l’écologie à l’insertion.

La solution ? Employer des démunis pour collecter, transformer, vendre des objets et éduquer, du même coup, le public à la nécessaire réduction des déchets. “Ça permet de jouer la carte de l’intégration dans le quartier. On peut faire participer les gens. Pas seulement les exclus mais tous les habitants des alentours, les commerçants”, souligne Fanny Van Brederode, assistante chef de projet et l’une des neuf employés de l’association. Pour la plupart, ceux-là sont des chômeurs en fin de droit ou rmistes, passés bénévoles ou stagiaires avant de devenir “technicien du réemploi”. A la caisse, ce jour-là, Martin est l’un de ceux là. Autrefois au chômage, il discute aujourd’hui avec les clientes. D’autres jours, il sortira pour la collecte ou le recyclage.

Tout sauf la literie

“Le bébé a continué de grossir, et nous avec”, souligne Fanny. La première boutique d’ Interloque a pris de l’embonpoint. Désormais, quatre enseignes occupent une partie de la rue Trétaigne et un coin de la rue des Cloÿs. Là, on reçoit les objets apportés par les clients, enlevés sur commande par un camion ou entassés dans la remorque d’un drôle de vélo : matériel informatique, meubles, vaisselle, livres, vêtement... “On prend tout, sauf la literie”, résume Fanny. Car les matelas sont trop difficiles à stocker et délicats sur le plan de l’hygiène. Surtout, l’Interloque ne dispose pas pour le moment de filière de recyclage pour la literie.

Pour le reste, le traitement varie. Certains objets, encore en bon état, sont revendus sur les étals de la rue Trétaigne. Là, au milieu de la masse bigarrée d’objets, une cliente saisit une paire de chaussures à 5 euros, à l’allure quasi neuve. “Vous vous rendez compte dans le commerce, ça vaudrait beaucoup plus”, souffle-t-elle. Dans son sac en plastique, une espèce d’énorme boule à thé, sort la tête. Celle-là servira à “faire des bouillons ou à faire cuire des pois chiches en les plongeant dans l’eau. Quand je vois ce qui est jeté, ça me fait mal au coeur”, poursuit la cliente.

“On n’est pas Emmaüs”

Les objets en mauvais état sont envoyés vers un centre de recyclage. Quelques autres retrouvent vie de l’autre coté de la rue. Là les déchets se métamorphosent en œuvres d’art ou en matériel design rigolo. Nelson, quadragénaire aux traits asiatiques, tient la boutique. Fièrement, il exhibe une horloge formée d’un couvercle de casserole, un tabouret en pneus de vélos, un fauteuil recouvert de vieux tissus de jeans. Certains objets sont nés de la main de quelques artistes comme cet ancien employé de la RATP qui transforme rails et vieux équipements en sculptures. D’autres ont été réalisés au sous-sol de l’association par des exclus, des handicapés. Des groupes scolaires aussi.

La ressourcerie, “ce n’est pas Emmaüs. Quand vous allez à la déchetterie, vous ne faites pas un don. Chez nous, c’est pareil. Les gens qui apportent des objets ont une démarche éco-citoyenne. Mais nous ne sommes pas dans le caritatif”, souligne Fanny. Une démarche qui tisse peu à peu sa toile. En 2008, l’association est parvenue à collecter plus de 120 tonnes de déchets, presque que deux fois plus que l’année précédente. Sur ces 120 tonnes, une vingtaine est partie à la poubelle mais 100 tonnes ont été réutilisés ou recyclés.

A lire aussi dans Terra eco :
- Puente Hills : la montagne de déchets
- L’Internationale de la récup
- Un monde 100% recyclable

Sources de cet article

- L’interloque, 7,7 ter et 8 rue de Trétaigne 75 018 Paris. Local d’apport : 14 rue des Cloÿs, 75 018 Paris. Ouverts du lundi au samedi de 10h à 13h et de 14h à 19h.
- Semaine européenne de la réduction des déchets
- Photos : dogbomb et dixhuitinfo

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