L’esprit de Nelson Mandela

Réunir dans un stade une centaine de chefs d’Etat parmi lesquels Barack Obama et Raúl Castro : quel tour de force ! Il y a au moins deux façons d’interpréter cette scène. La première est au diapason de l’atmosphère cynicodésabusée qu’entretiennent certains professionnels de l’info en continu, habilement secondés par des commentateurs ès n’importe-quoi-pourvu-que-ça-crée-une-petite-polémique. A cette aune, le concert d’hommages adressés à Nelson Mandela ne constitue rien d’autre qu’une figure médiatique imposée, puisqu’un parcours aussi consensuel interdit la moindre distance ou regard critique.

En ce début d’année 2014, alors que l’on se souhaite mutuellement et sincèrement le meilleur, on peut aussi voir dans cette « communion » autour d’un destin sans pareil la traduction d’une aspiration profonde de chacun d’entre nous – en dépit de tout ce qui nous sépare au quotidien : vivre ensemble, simplement, au-delà des différences. Imaginons Barack Obama, penché sur la dépouille de Mandela, se disant : « Ce qu’a fait cet homme me fait rêver. C’est cela mon chemin. » Imaginons, soyons fous, tous les chefs d’Etat réunis autour de la dépouille du grand homme, se laissant aller à la même méditation.

Soudain, l’esprit de Madiba flotterait au-dessus des négociations les plus inextricables de ce siècle : conférences sur le changement climatique, sur le conflit israélo-palestinien, sur la prolifération nucléaire, sur l’invention d’un nouveau modèle de prospérité économique, sociale et écologique. Si les « grands » de ce monde déployaient enfin cette capacité à imaginer demain tout en dépassant leur intérêt propre, alors… Alors, pour les élites, rien n’est gagné. Mais depuis longtemps, un peu de l’esprit de Nelson Mandela flotte au coeur de la société civile, ce chaudron dans lequel le changement s’invente déjà, tous les jours, en dépit de la crise. Bonne année 2014, à vous et à tous vos proches ! —

A nos lecteurs

Le magazine que vous lisez est, exceptionnellement, un numéro daté janvier-février. Pourquoi ? Parce que la presse est en crise et qu’elle doit sans cesse cogiter sur de nouveaux modèles. « Terra eco », média indépendant et créé il y a dix ans, ne fait pas exception à la règle et est lancé dans cette réflexion. C’est pourquoi nous concentrons nos moyens sur la préparation du numéro de mars, en kiosques le 28 février, et sur un projet éditorial rénové dans les mois à venir.

En remplacement du numéro de février, nous adresserons à nos abonnés un hors-série à paraître et leur donnons accès au hors-série numérique « Miam ! Beurk ! ». Notre objectif reste inchangé : porter un autre regard sur nos assiettes, nos villes, nos vélos et notre planète… et changer le monde. Nous vous invitons à continuer de lire nos informations quotidiennes sur Terraeco.net. Enfin, n’hésitez pas à faire découvrir « Terra eco » autour de vous : élargir notre lectorat est un objectif permanent, pour lequel votre aide est précieuse. A cet effet, nous avons développé une nouvelle offre d’abonnement mensuel, encartée dans ce magazine, qui permet de nous découvrir à petit prix et sans engagement de durée. Nous comptons sur vous ! —