publicité
haut
Accueil du site > Actu > Énergie > Total veut voir la vie en rose en 2030
5-02-2010
Mots clés
Multinationales
Climat
Interview

Total veut voir la vie en rose en 2030

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Total veut voir la vie en rose en 2030
 
Entre la fermeture d'une raffinerie à court terme et la raréfaction à long terme des ressources, quelle est la stratégie de la multinationale pétrolière ? Entretien avec Jean-François Minster, son directeur scientifique.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Total envisage de fermer sa raffinerie de Dunkerque et l’Union française des industries pétrolières a confirmé cette semaine la situation critique de cette activité en Europe. N’est-ce pas un symptôme d’une évolution nécessaire ?

La crise s’est traduite par un ralentissement de l’économie et notamment de l’utilisation des transports, et en même temps, cette conjoncture s’inscrit dans une tendance sous-jacente : avec l’amélioration des véhicules, l’accent mis sur les transports en commun, le train, il est probable que l’on soit entrés dans une période de décroissance structurelle de la consommation de carburant en Europe et aux Etats-Unis. Les marchés et les besoins ne sont plus là. Mais il faut bien différencier de ce qui se passe à l’échelle mondiale.

Et à plus long terme comment voyez-vous l’activité de Total ?

Total est un groupe pétrolier et continuera de l’être, mais en se transformant en un groupe énergétique. La question est : quels seront les besoins en énergie de demain ? Avec la croissance de la population – nous serons quand même moitié plus en 2050 ! - le développement des pays émergents et malgré la baisse de la consommation énergétique dans l’OCDE, nous estimons que cette dernière augmentera de 1,2% par an jusqu’en 2030. Il faut y faire face dès maintenant et cela passe notamment par les énergies fossiles. Les énergies renouvelables croissent extrêmement vite mais partent de très bas. Dans notre analyse, le pétrole, le charbon et le gaz, continueront à occuper 70 à 75% du mix énergétique mondial en 2030 contre 80% aujourd’hui.

Mais pour répondre à cette demande n’est-ce pas le rôle de Total de faire la transition vers une autre offre ? Mettre quelques centaines de millions dans les « énergies nouvelles » quand on investit environ 18 milliards par an, c’est peu...

Les énergies renouvelables sont nettement plus chères que les fossiles. Avoir une autre offre, ce serait d’abord faire accepter de payer l’énergie plus chère. Sinon, pour qu’elles deviennent compétitives, indépendamment de mécanismes d’Etat, cela passe par le progrès technologique. Mais le temps de transformer les résultats des laboratoires en techniques industrielles, il faut 5 à 10 ans. Ce n’est pas un problème de mauvaise volonté ou même d’argent... Deuxième chose : on ne peut pas faire croître très longtemps une industrie à un rythme extraordinaire, comme le photovoltaïque qui est à +30% par an. Il y a deux ans, le marché s’est retrouvé en rupture d’approvisionnement en silicium purifié parce que la chaîne industrielle n’arrivait pas à suivre. Puis au cours de la crise, il y a eu une transformation radicale et l’industrie chinoise a fait apparaître du photovoltaïque deux fois moins cher sur le marché et du coup les entreprises européennes ont connu d’énormes difficultés économiques. Ces deux situations de tensions démontrent bien qu’il est difficile d’aller plus vite.

Le pétrole va pourtant devenir rare, comment préparez-vous la transition ?

Nous pensons que la production pétrolière devrait plafonner vers 2020 et les énergies renouvelables devront donc compléter au maximum, avec d’autres sources comme le charbon. Dans nos projections, elles y arriveront tout juste et la période 2020/2030 sera extrêmement sensible. La clé de cette transition est l’efficacité énergétique. Je trouve que l’effort est insuffisant et que l’on met trop l’accent sur la production d’énergie. Cela concerne tout les secteurs et chez nous aussi cette part doit continuer à augmenter. Pour les véhicules de demain, il faudra des matériaux plus résistants et plus légers comme du plastique. Ces matériaux, c’est la pétrochimie qui les fabrique. La consommation d’un moteur dépend également du carburant et du lubrifiant et c’est nous qui faisons cette recherche. C’est vrai aussi dans l’habitat : c’est nous qui produisons des polystyrènes. Il faudra les rendre plus denses et plus isolants.

A lire aussi sur Terra eco :

- Warren Buffet : "100% de voitures électriques en 2030"

- A qui profite le réchauffement climatique ?

- Amory Lovins : «  Je réquisitionnerais tout pour produire propre »

Sources de cet article

Photo : BOURGIES STEPHANE (DE) / TOTAL

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas