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Ellen MacArthur

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Ellen MacArthur
(Crédit photo : Ellen MacArthur Foundation)
 
« Le recyclage, c'est bien. L'économie circulaire, c'est mieux » explique celle qui, en 2005, battait le record du tour du monde à la voile. Depuis, la navigatrice anglaise a replié les voiles et fait la promotion, à travers sa fondation, des systèmes et des objets réutilisables à l'infini.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Créer une nouvelle génération de pensée : c’est ce à quoi s’attache la fondation Ellen MacArthur qui organise des rencontres entre jeunes et industriels et fournit des outils pédagogiques aux écoles anglaises – et bientôt françaises. De passage à Paris, l’ancienne navigatrice, 34 ans, a répondu aux questions de Terra eco.

Terra eco : A priori, on vous attendrait plutôt sur des sujets comme la défense du milieu marin. Pourtant, votre fondation parle d’économie…

Ellen MacArthur : Quand vous êtes sur un bateau, vous disposez d’une quantité limitée d’huile pour le moteur ou d’eau pour boire. Vous ne pouvez pas vous arrêter en route pour en acheter. Alors il faut utiliser les ressources efficacement. Sur terre c’est pareil. Aujourd’hui, nous utilisons les ressources de façon linéaire : on produit, on utilise et on jette. Il faut au contraire adopter un système circulaire. Mais attention, je ne parle pas de recyclage. Si vous transformez une bouteille de Coca en tee-shirt puis le tee-shirt en semelle de chaussures, c’est évidemment une bonne chose, mais vous finirez toujours par jeter la semelle à la décharge. Il faut concevoir une paire de chaussures de telle façon qu’on puisse ensuite réutiliser ses matériaux. Elle pourra alors redevenir une autre paire de chaussures, puis une autre, à l’infini. C’est possible. Mais je ne suis pas dupe, c’est une tâche herculéenne.

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à ce concept ?

En visitant la Géorgie du Sud, une île à la limite de l’Antarctique. Entre 1900 et 1950, c’était une grande station baleinière avec 7 500 habitants, un coiffeur, une poste car à l’époque, l’huile de baleine était largement exploitée. Aujourd’hui, il n’y a presque plus personne. C’est une constante chez l’homme. Il prend une ressource, l’épuise et part à la recherche de la suivante. Sur cette île, j’ai eu un sentiment de malaise. Alors j’ai voulu en savoir plus sur la gestion des ressources. Pendant quatre ans, j’ai rencontré des agriculteurs, des chefs d’entreprise, des professeurs, des géologues. J’ai appris, au gré des conversations, des choses fascinantes. J’ai fait ma première conférence sur le sujet il y a un an. Mais le seul message que je pouvais passer à la fin était : il faut consommer moins. Ce n’était pas un message positif. Et ce n’est pas la solution. C’est mettre des rustines sur la coque d’un navire en train de couler. C’est alors que je me suis penché sur l’économie circulaire.

Isabelle Autissier est présidente du WWF-France, Catherine Chabaud est ambassadrice pour la Fondation Nicolas Hulot. Le développement durable c’est une mode chez les navigatrices ?

Certaines personnes pensent que je fais ça à temps partiel, que c’est un gentil petit hobby. Mais c’est devenu ma vie ! Je travaille sur ce projet sept jours par semaine. J’ai arrêté la compétition parce que je ne pouvais pas faire les deux choses en même temps. Je suis quelqu’un qui fait les choses à 100%. Que la fondation porte mon nom n’a que peu d’importance. C’est vrai que m’appeler Ellen MacArthur m’a ouvert des portes, que j’ai pu rencontrer directement des pédégés. Mais ce qui compte avant tout, c’est d’inspirer les jeunes pour qu’ils changent le système. Utiliser mon nom est un moyen pour atteindre cette fin.

Plusieurs industriels financent la fondation et notamment Renault. Ce n’est pas un peu paradoxal d’avoir un constructeur de voitures parmi vos soutiens ?

Je voulais de gros industriels qui puissent changer les choses. Je voulais aussi que tous les secteurs soient représentés : télécommunications, énergie, design mais aussi transport. Il ne faut pas se leurrer, on ne vivra pas sans transports. J’avais déjà travaillé avec Renault à l’époque où je naviguais et qu’ils étaient un de mes sponsors. J’avais rencontré des gens prêts à changer les choses. Vous savez, Renault a investi des milliards dans la voiture électrique. Évidemment, l’électrique ce n’est pas la panacée. Il faut souvent, pour produire de l’électricité, utiliser des énergies fossiles. Mais c’est un pas en avant. Tous les industriels dont je me suis entourée ne sont pas parfaits, mais ils avancent. La route est encore longue, mais elle l’est pour nous tous. Et cette fois, il n’y a pas de ligne d’arrivée.
Sources de cet article

- Le site de la fondation

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  • Le recyclage infini n’existe malheureusement pas et n’existera jamais. La matière plastique, en particulier, voit ses propriétés diminuer sévèrement après quelques cycles de recyclage.
    Le recyclage infini est une direction qu’il faut se fixer mais n’est malheureusement pas atteignable.
    Mieux vaut déjà penser à moins consommer et à faire durer les objets que nous utilisons. Mais ça, malheureusement, le label "cradle to cradle", auquel est associée Ellen Mc Arthur, n’en parle pas... dommage.

    3.01 à 10h39 - Répondre - Alerter
  • Bravo à Ellen MacArthur, et toutes ces personnes ou associations qui agissent concrètement, sur leur terrain, qui se bougent et surtout qui n’attendent pas des directives gouvernementales qui n’arriveront jamais. Consommer utile, acheter des produits de base fabriqués au plus proche de la population, refusez au temps que possible toutes marchandises issues de l’autre coté de la planète qui coûtent très cher à l’environnement (que nous payons de toutes façons en impôts, taxes, subventions...).

    Un petit bonjour à TomJT, Le livre sur la décroissance ?????
    D’abord que pensez vous de ce livre ?
    Quel sens donnez vous à votre vie ?
    Les idées sur la décroissance, c’est bien, mais je pense que le plus sage et le plus utile est d’agir concrètement, et il devient urgent d’agir , se retrousser les manches comme certaines personnes osent le faire, si on veut espérer garder une planète viable pour nos enfants.

    24.12 à 09h26 - Répondre - Alerter
  • Je trouve ces idées magnifiques mais personnellement, étant de la génération de la consommation et du gâchi, j’ai beaucoup de mal à me contrôler et à acheter AUTREMENT.
    Nous avons besoin de leaders forts qui nous obligent à nous remettre en question continuellement, à modifier notre façon de vivre et surtout pour ne pas baisser les bras devant tant de gens qui se fichent totalement de l’environnement ?

    20.09 à 21h07 - Répondre - Alerter
  • ispis : Bravo

    Bravo l’économie circulaire est vraiment une bonne chose, qui doit être développée.

    15.09 à 10h06 - Répondre - Alerter
  • Eliodora : Réponse à TomTJ

    Pendant combien de siècles les scientifiques ont affirmé que la terre était au centre de l’univers ?
    Définition du mot Utopie= lieu qui n’existe pas encore !
    Je crois qu’il faut sortir de la vision linéaire des choses : le temps n’est pas linéaire, ni l’espace.
    Bienvenu donc aux objets qui après leur "cycle" de vie, se dessoudent dans la terre sans la polluer.

    13.09 à 09h09 - Répondre - Alerter
    • TomTJ : Thermodynamique

      Je pense que vous ne lirez jamais ce message, mais je vous recommande vivement la lecture du livre la decroissance de Mr Georgescu

      http://classiques.uqac.ca/contempor...

      Car, même s’il était possible d’aller contre le second principe de la thermodynamique, comment pensez vous remettre en bouteille par exemple le produit vaisselle que vous utilisez pour faire votre vaisselle sans dépenser aucune énergie ? Comment pensez vous récupérer les gommes usées des pneus sur la route ?

      16.09 à 21h23 - Répondre - Alerter
      • Dans l’écoparc de Kalundborg (Danemark), il y a 9 usines et les déchets de l’une devient la ressource d’une autre ( comme cela se passe dans la nature où tout se transforme). La centrale thermique par ex.vend les deux cent mille tonnes de gypse que sa production génère à l’usine voisine ^pour la production de panneaux e plâtre. Ces déchets s’accumulaient avant dans une décharge. Autre ex. : plus d’un million de tonnes de résidus de levure de l’usine de production d’insuline de N ovo Nordisk est récupéré pour enrichir l’alimentation des huit cent mille cochons qu’élèvent les fermes voisinantes. Ce sont désormais vingt-trois projets de collaboration ( 10 sur la gestion partagée de l’eau, 7 sur l’énergie et 6 sur les déchets) qui permettent une économie de 3 millions de mètres cubes d’eau, 45 mille tonnes de pétrole et 15 mille tonnes de charbon chaque année ; ce qui évite que 175000 tonnes de dyoxide de carbone soient rejetées dans l’atmosphère. Donc oui, à bas l’économie linéaire et vive l’économie circulaire !!!

        17.09 à 10h05 - Répondre - Alerter
        • Bonsoir Eliodora

          Je ne comprends pas votre raisonnement : votre défendez une forme de recyclage, ce qui est louable mais contraire à l’esprit de l’article : comment sont recyclés les gaz de cette usine thermique ou les excréments des cochons qui sont eux aussi des déchets ? Est ce que la neuvième usine alimente la première, et ceci à l’infini sans aucun apport de matière première/énergie ?

          Prenez un peu de temps pour lire la référence que je vous donnais, puis vous soutiendrez, entre autres, la decroissance... C’est dommage car vous semblez impliquée dans ce sujet, mais le recyclage à l’infini, comme le voyage dans le passé sont malheureusement impossibles, et ceci pour la même raison. Un jour, l’humanité se fera une raison !

          Cordialement
          Tom

          6.10 à 00h38 - Répondre - Alerter
  • Ce travail n’est pas herculéen, il est impossible car contraire au second principe de la thermodynamique.

    Quand les sportifs cesseront ils de faire autre chose que du sport ? Car cette fondation transporte un sophisme grossier : celui du recyclage à l’infini...

    Ca me rappelle une histoire de pieces jaunes...

    12.09 à 15h04 - Répondre - Alerter
  • Bravo enfin quelqu’un qui utilise sa notoriété de manière pragmatique, intelligente et honnête ! elle ne travaille à l’évidence pas pour elle, pas pour son petit plaisir personnel, pas pour trouver des sponsors qui pourraient lui payer des voyages à l’oeil, pas pour avoir son nom partout dans les médias, elle n’a pas un ego surdimensionné.............Elle a choisi une voie difficile, pas spectaculaire, pas poudre aux yeux, de longue haleine mais oh combien indispensable, efficace et qui portera ses fruits dans plusieurs années.
    ça fait du bien des gens comme ça..............pas du genre Maud Fontenoy,Jean Louis Etienne Nicolas Vannier et autres Nicolas.........il y a de l’espoir.

    10.09 à 10h44 - Répondre - Alerter
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