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Et si... ?

Par Penelope
19-02-2013

L’année où j’ai perdu tous mes repères... pour mon plus grand bien !

L'année où j'ai perdu tous mes repères... pour mon plus grand bien !
((P.M. 2012 - Photo mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France.))

Imaginez... Vous êtes persuadé de vous occuper correctement de votre voiture (ou votre vélo, votre maison, votre bateau...), car vous faites bon gré mal gré tout ce qu’on vous a appris qui était bon pour elle depuis que vous l’avez. Parfois les avis étaient un peu divergents, vous avez testé (pour les plus courageux), ou vous êtes fiés à la tradition. Vous n’aviez même pas consciemment peur de vous tromper, car ce n’était pas vraiment une option que l’on vous avait présentée comme possible. Ou encore vous aviez intégré l’idée que, de toutes façons, tout le monde disant quelque chose de différent vous vous trompiez forcément quelque part et il fallait faire avec...

Bref, depuis des années, vous avez consciencieusement mis du produit vaisselle dans le réservoir à lave-glace (vous n’y voyez pas très bien mais on vous a dit que c’est normal, et on vous vend un liquide décapant pour récupérer un peu de visibilité de temps à autres, seul problème ça vous fait tousser et ça raye un peu le pare-brise à force), de l’huile de friture (non filtrée) dans votre moteur, du gasoil au lieu du sans plomb... Quelques voyants se sont bien allumés, joyeusement déconnectés par les mécanos qui savent mieux que vous, c’est eux les spécialistes. Donc plus de problème apparent, mais vous sentez quand même que votre voiture n’est plus aussi réactive et efficace qu’à ses premiers jours. C’est normal vous dit-on, c’est l’âge... Et puis un jour, vous découvrez qu’en fait le produit vaisselle, le décapant, le gasoil, et les déconnections n’étaient pas du tout ce qui était prévu pour votre voiture. Elle a gentiment toléré tout ça (avec quelques conséquences, mais elle roule encore de quoi vous plaignez-vous ?), ce qui ne veut pas dire qu’elle était prévue pour ingurgiter tout cela.

C’est un peu l’effet que cela me fait depuis que j’ai découvert le fonctionnement du corps humain.

Pendant une trentaine d’années j’ai cru un bon nombre de choses qu’il ne me serait pas venu à l’esprit de remettre en question. Depuis 2 ans j’ai donné un coup dans la fourmilière sans le faire exprès, et forcément ça a quelque peu modifié les tracés habituels. Certaines autoroutes sont devenues impraticables tandis que de petits chemins de traverse se sont révélés à mes yeux. Les plus grosses vagues sont venues de mon entourage : « mais tu n’as pas peur ? »

Pour diverses raisons j’ai commencé par devenir végétarienne,

une fois acquise la certitude que je n’allais pas devenir une anémiée gravement carencée en fer si je me passais de viande rouge plus de 2 semaines consécutives. Ça paraît évident pour la moitié de la planète (je n’ai pas de mémoire des chiffres mais je sais à présent qu’un paquet de gens vivent en très bonne santé en étant végétariens et même plus), mais à moi cela me paraissait simplement « impossible » tant les croyances que j’avais faites miennes au sujet du mythe des protéines animales étaient solidement ancrées. Première vague de « mais tu n’as pas peur de manquer de protéines ? »... Autant dire qu’aujourd’hui, après des kilomètres de lignes de lectures, des rencontres, des recherches plus que poussées, et l’expérimentation personnelle m’ayant permis de découvrir d’autres façons de me nourrir qu’en tuant des êtres vivants qui ne m’ont rien fait, non seulement je n’ai plus de doute sur ce choix, mais cela me ferait plutôt rire si ce n’était pas aussi néfaste pour mes concitoyens que de perdurer sur le modèle dominant actuel.

Et puis j’ai découvert l’hygiénisme et le crudivorisme-frugivorisme.

Des mots un peu barbares qui ne donnent pas vraiment envie en soi, surtout quand on a grandit dans la peur mythique des carences combinée au comblage émotionnel alimentaire... L’hygiénisme étant simplement le mode d’emploi du corps (vous savez, celui qui permet de savoir quel est le carburant le plus adapté en fonction du type de moteur et de l’usage qu’on veut en faire). En gros, mes cours de biologie m’ont semblé non seulement très lointains, mais surtout très éloignés de ce que j’ai découvert ! Certes, j’avais déjà entendu moult fois qu’il fallait bien mâcher, pour diverses raisons plus ou moins parlantes. Là j’ai enfin compris pourquoi, tout comme le principe des combinaisons alimentaires (dont j’avait aussi vaguement entendu parler sans bien comprendre le pourquoi du comment) s’est tout d’un coup éclairé. De l’amylase salivaire au fonctionnement digestif de l’estomac à l’intestin grêle en passant par le pourquoi de la « maladie » et l’équilibre acido-basique, en quelques pages d’un livre de Désiré Mérien [1] trouvé par hasard dans une bouquinerie-salon de thé (ma gourmandise m’aura au moins apporté cet accès), tout était dit. Et le contre-coup était celui de découvrir à quel point mon alimentation était loin d’être physiologique... Et je ne parle même pas de Nutella &Co, de Coca ou de « bonbons » qui ont été abondants dans mon enfance-adolescence (et ont entre autres amplement contribué à un nombre de passages peu sympathiques chez le dentiste, parents vous croyez vraiment que c’est « bon » pour vos enfants, même à petite dose ??), ni même des dérives que l’on peut voir grâce à cette chère « industrie » agro-alimentaire... Pourtant il y aurait à dire (ne me lancez pas sur le sucre raffiné ou les produits laitiers, j’ai de gros contentieux en cours avec eux...), mais même sans aller par là c’est juste effarant ce qu’on peut nous faire croire, le tout bien entretenu à grands coups du marteau de la peur. Car il faut le reconnaître, remettre vraiment en question son alimentation, cela relève dans notre société du parcours du combattant. Il faut pour cela :

  • Une connaissance implacable de la physiologie et des fonctionnements du corps humain, avec une grande capacité à se remettre en cause
  • Une confiance en soi à toute épreuve (appuyée sur les connaissances sus-mentionnées) pour sortir des sentiers battus
  • Une bonne stabilité émotionnelle (je ne vous raconte pas si celle-ci s’appuyait sur l’alimentation...)
  • Un peu de recul par moment (quand les « mais t’as pas peur », « tu vas manquer de ci ou de ça », « mais tu ne peux pas manger que ça », et autres « il faut bien mourir de quelque chose » et « tu ne sais pas ce qui est bon » deviennent un peu trop pesants)
  • Beaucoup d’amour, pour soi d’abord, et pour les autres ensuite
  • Une conviction et une volonté sans faille si l’on habite en ville (où à chaque coin de rue alternent boulangeries et restaurants, avec souvent une pharmacie – ou une banque – entre les deux...). En cas de faille on fait avec, mais sans s’étonner ensuite que la machine s’entartre et toussote...
  • Une bonne débrouillardise ou un bon réseau pour l’approvisionnement

Pourtant, une fois que l’on sait que l’état normal du corps est la pleine santé, qu’il va tout faire pour la garder, et que la maladie n’est qu’une tentative du corps pour regagner cet état, ça explique pas mal de choses. J’ai d’ailleurs croisé beaucoup de personnes qui n’ont pas comme moi été gavés de médicaments à chaque occasion depuis leur enfance, et qui étrangement sont rarement malade. Qui de l’oeuf ou de la poule ? Dans mon cas il est clair que les médicaments entretenaient sérieusement mon déséquilibre immunitaire... Et que depuis que je n’en prends plus, mes rhumes sont beaucoup moins nombreux, sont bien plus gérables et durent moins longtemps !

Depuis quelques mois j’expérimente donc grandeur nature le retour à une alimentation « physiologique » (par phases, car je ne dispose pas encore de tous les points énumérés ci-dessus à commencer par la stabilité émotionnelle) : des fruits (bien mûrs), de la verdure (dont quelques plantes sauvages quand le contexte s’y prête), des légumes (crus ou vapeur selon la période), quelques oléagineux (souvent trop quand ils sont déjà décortiqués, mal de tête assuré si je dépasse la dose que mon corps peut assimiler !), et jeûne matinal (pas de petit-déjeuner, seulement de l’eau ou un jus frais filtré si j’ai un extracteur sous la main). Cela paraît « extrême » pour beaucoup, mais ce qui me paraît extrême à moi maintenant c’est l’ignorance crasse dans laquelle nous avons été plongés... Et à laquelle nous tenons tant que toutes les excuses sont faciles à trouver pour qui veut « justifier » un mode de vie qui lui détruit la santé...

J’ai testé cet été 2 mois complets de tout cru, dont un mois entier exclusivement fruits (en partie sous forme de jus). Deux mois sans aucune courbatures (avec pourtant des activités physiques qui s’y prêtaient fortement pour moi), sans problèmes de digestion (alors que j’y suis habituée depuis euh... aussi loin que je me souvienne), sans problème ORL (idem), et j’ai vu disparaître mon psoriasis et mes allergies aux poils de chat... Disparition aussi des boutons (amélioration générale de l’état de la peau) et de la rétention d’eau dans les jambes (présente plusieurs mois par an depuis plusieurs années), diminution de la cellulite (conséquence logique de la détoxination), je n’en finirais pas de lister toutes les conséquences positives de ce changement d’alimentation... Certes, c’était l’été, et d’autres facteurs sont entrés en jeu, mais je connais suffisamment ma santé et mon corps pour savoir que l’alimentation en a été le facteur majeur. J’ai même appris depuis que l’alimentation a une énorme part dans l’expression des gênes. On m’aurait menti ?

L’hiver et un paquet de nœuds émotionnels sont arrivés brusquement sur tout ça, mon alimentation étant passée le mois suivant dans un mode très chaotique. Je suis restée végétarienne, c’est à peu près tout. J’ai du faire un bon nettoyage pendant l’été car malgré les nombreux écarts je n’ai pas repris d’anti-histaminiques lors des quelques nuits passées ensuite au milieu de poils de chats, ce qui aurait été impossible auparavant. Mais le corps a ses limites qu’il ne m’a pas laissé ignorer longtemps : retour progressif du psoriasis, et au bout d’un moment le premier mal de gorge a pointé sons nez. J’ai donc pu tester ce que j’avais lu : 24h de jeûne et il n’y paraissait plus, disparu le mal de gorge (encore un mythe qui s’effondre, manger est la dernière chose à faire quand on est malade dans la majorité des cas... Certains le sentent spontanément, mon instinct est pour sa part très amoindrit après des années de « il faut manger pour reprendre des forces »...). Moi qui ai vu ma santé décliner au fil des ans, le lien entre tout est si évident maintenant... Je ne vois donc plus les microbes comme de « méchants agresseurs », et petit à petit je vais vers un plus grand respect de mon corps, de ma vie. Et je ne peux que demander pardon à mon corps de n’avoir pas su avant et de mettre à présent tant de temps à intégrer tout cela au plus profond de moi. Je sais maintenant que la santé est une chose normale, et qu’elle tient de ma responsabilité personnelle. Dans le genre changement de repères, j’avoue, celui-là est pas mal.

Quelques liens pour aller plus loin...

[1] Les clés de la nutrition – Désiré Mérien

COMMENTAIRES ( 3 )
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  • Bonjour Pénélope,
    Si votre alimentation actuelle améliore vos problèmes de santé, tant mieux pour vous, et je vous souhaite que cela dure ainsi. Néanmoins, j’ai de mon côté entendu un tout autre son de cloche que je voudrais vous soumettre pour voir si cela vous inspire des réflexions. Il s’agit de l’alimentation "paléo" dont, si vous pratiquez l’anglais, vous trouverez des descriptions ici  :
    http://www.marksdailyapple.com/
    et sinon ici  : http://vivre-paleo.fr/
    En gros, des points communs avec votre régime, mais les deux grosses différences portent sur la viande et les sucres (lents ou rapides).
    Je ne suis moi-même pas encore complètement convaincue, notamment puisque j’ai conscience de l’aspect environnemental néfaste de l’élevage d’animaux, mais ce régime me semble plus logique / instinctif / naturel et mieux adapté à l’homme d’après mes connaissances, moins complètes peut-être que les vôtres.
    Je serais ravie de prendre connaissance de votre avis sur le sujet.

    28.02 à 22h16 - Répondre - Alerter
    • Bonjour Angela,

      j’ai en effet entendu parler de ce mode d’alimentation/de vie, mais étant végétarienne par un choix profond aussi bien réfléchi que ressenti, cela ne peut me convenir. Quant au côté "instinctif" de manger de la viande, je connais peu d’humains qui d’instinct ont envie de croquer dans une vache ou même un lapin, alors que les carnivores (qui ont par chance les crocs, les griffes et le système digestif adapté) ont cet appel... ;)

      Concernant la différence sur les sucres, si je me souviens bien l’alimentation paleo les limites alors que le crudivorisme vers lequel je favorise mon orientation les place en base (par les fruits). Physiologiquement la 2ème option me semble plus cohérente (la cellule se nourrit de sucres), mais je comprends qu’à des fins d’adaptation dans un environnement où les fruits ne sont pas abondants d’autres choix aient pu être développés. Dire ce que ces choix donneront à terme n’est pas de mon ressort, et puis il ne faut pas oublier que l’alimentation n’est pas tout même si elle joue un rôle primordial (cf. les fameux centenaires d’Okinawa) ;)

      D’une manière générale je pense que de si grands changements dans un mode de vie, remettant en cause généralement une grande partie de ce que l’on a pu apprendre depuis l’enfance, nécessite de bien se renseigner et de bien s’écouter. Cela peut prendre du temps, le point commun dans tous les cas est le fait de reprendre la responsabilité de sa santé et de sa vie et ne plus s’en remettre aveuglément à des "experts".

      De mon côté je continue à explorer, à expérimenter, je fais des allers-retours entre différents types d’alimentations et cela me confirme mes premières impressions. Mais cela reste mon expérience personnelle ! ;)

      18.04 à 16h56 - Répondre - Alerter
    • Un complément que je viens justement de lire et que je trouve très juste sur le sujet de la viande même si je ne suis pas en accord personnel avec tout :

      "[...] de nos jours, ce qui dérange, ce n’est pas le fait de consommer de la viande, ce n’est pas une histoire de "sensiblerie", car tout être vivant est un prédateur, la vie n’existe qu’en se nourrissant d’autres vies. Les plantes aussi sont vivantes et sensibles, comme les animaux... et celui qui voudra être logique avec lui-même et ne pas détruire d’autre vie pour se nourrir devra mourir, il n’y a pas d’autre alternative.
      La loi de la Nature est impitoyable : la vie ne peut exister que si elle se nourrit de la mort d’autres êtres vivants...
      Le chasseur Massaï ou Pygmée, qui affronte la dure réalité de la brousse, qui risque sa vie en allant chasser, qui respecte le gibier qu’il convoite et qui ne tuera QUE pour son alimentation et celle de sa famille, pour sa survie, ce chasseur a le DROIT le plus absolu de consommer de la viande, et de plus, cette viande sera de très bonne qualité, et toute la violence, l’agressivité que peut amener la consommation de viande lui est nécessaire dans sa lutte quotidienne pour la survie, comme elle était nécessaire au chasseur du néolithique...

      A l’inverse, le citadin "moderne" n’a en général plus AUCUN vrai contact avec la nature. Il ignore et méprise superbement les problèmes de la "Vie sauvage", (un nombre incroyable de citadins, surtout parmis les jeunes, n’ont jamais vu un poulet, un mouton ou une vache autrement qu’en photo), n’a que très peu d’activité physique et surtout AUCUN "exutoire" à la violence et l’agressivité que va provoquer une consommation excessive de viande... Le citadin devrait donc être très prudent et limiter au maximum, voire supprimer toute consommation de viande...

      D’autant plus que, et c’est ce qui dérange le plus et devrait amener toute personne sensée et responsable à "boycoter" complètement la viande "industrielle", le manque TOTAL de respect qu’a l’homme envers les animaux d’élevage n’est pas sans répercussion sur la qualité de la viande proposée, et par suite sur la santé du consommateur.

      Ce qui dérange, ce sont les méthodes "modernes" de production des aliments, et en particulier les scandaleuses et honteuses méthodes d’élevage , pour qui l’animal n’est plus considéré comme un être vivant et sensible, mais est réduit à un "produit de consommation", à une "production industrielle de viande" (une "machine à fabriquer de la viande"), ce qui dérange, c’est la cruauté des méthodes d’abatage que le citadin consommateur, attablé devant sa côte de boeuf ou son poulet roti préfère superbement ignorer... [...]"

      Source : http://www.ateliersante.ch/groupes-...

      18.04 à 18h41 - Répondre - Alerter
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A PROPOS

En plein apprentissage d’un "autre monde" possible depuis 2010... A chaque nouvelle découverte, info, rencontre, je teste, j’expérimente, je m’approprie de nouveaux savoirs et mode de vie, et réalise à quel point j’ai vécu "conditionnée" sans remettre "mes bases" en question pendant 30 ans. Ces bases étaient pourtant si faussées, et les conséquences si peu en accord avec mes croyances profondes... De prises de conscience en expériences, peu à peu j’ai lâché plein de peurs inutiles et me sens ainsi de plus en plus vivante et cohérente, consciente de chaque pas sur ce chemin. Et reconnaissante de toutes les rencontres et expériences qu’il m’apporte !

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