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8-10-2008
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Interview

"Grenelle : Des députés ignorants, timorés et sous influence"

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"Grenelle : Des députés ignorants, timorés et sous influence"
 
Un an après les consultations du Grenelle de l'environnement, une première version de la loi était étudiée par les députés ce jeudi 9 octobre. Les réactions de Yannick Jadot ancien patron des campagnes de Greenpeace France.
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Les ONG et de nombreux militants ou partisans écologistes accusent les politiques d’avoir partiellement vidé les conclusions du Grenelle de l’environnement de leur contenu, de dénaturer un texte porteur d’avenir. En bref, de se dédire des promesses de l’année passée en faisant du développement durable de façade.

Yannick Jadot, membre du rassemblement écologique en vue des élections européennes, ancien patron des campagnes de Greenpeace, répond aux questions de Terra Economica à ce sujet :

On parle aujourd’hui d’une loi "Grenelle 1" sans consistance. Est-ce votre point de vue ?

Non. Rares sont les organismes, même les plus critiques, qui disent que le Grenelle à été totalement vidé de son sens. Il y a eu de belles avancées. L’axe principal porte à mon avis sur le volet énergie, avec deux directives phares : économie et efficacité énergétique. Cependant, on assiste à un recul par rapport aux conclusions du débat de 2007, c’est indiscutable. Le versant transport a beaucoup perdu de sa portée. De même pour la pêche ou l’agriculture.

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une loi cadre. Le financement et les détails de la mise en œuvre pratique du "Grenelle 1" seront débattus dans le "Grenelle 2" au printemps 2009. C’est à ce moment que nous verrons comment les choses prendront tournure.

Quel est l’état d’esprit des parlementaires vis-à-vis de cette loi ? La France est-elle prête à faire sa révolution durable ?

J’en doute. Aujourd’hui, les députés sont soit ignorants des tenants et aboutissants des problèmes environnementaux et du rapport coûts/avantages très profitable à moyen et long terme, soit trop timorés pour engager un vrai changement, soit trop influencés par des lobbies industriels.

Trop nombreux sont ceux qui, à l’approche des différentes crises que nous connaissons en ce moment (crises alimentaire, financière, économique, énergétique, environnementale, régression sociale) rêvent de retrouver le mode de production des Trente Glorieuses. Cette époque est terminée. Il est temps d’aller de l’avant, de modifier les mentalités.

Oui, ces mesures vont coûter de l’argent, comme tous les changements. Christian Jacob et Jean-François Copé plaidaient dernièrement pour une neutralité budgétaire du Grenelle. C’est une aberration. Surtout quand on voit les efforts que les gouvernements font pour sauver à grands coups de plans ruineux un système financier bourré de contradictions. C’est affligeant pour les individus qui tiennent ces propos, et inquiétant pour les moyens qui seront mis à disposition des mesures du Grenelle.

Ce sera un test. Nous verrons enfin comment le Parlement se comporte avec les questions environnementales, après le fiasco des OGM.

Que demandez-vous aujourd’hui ?

Je pense qu’il faut investir dans les secteurs porteurs d’économie de la ressource. Et pour ça, prenons exemple sur des pays ou des régions pionnières dans le domaine du développement durable comme l’Espagne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les pays scandinaves ou la Californie. Arrêtons de rêver à un retour aux Trente Glorieuses.

Il faut aussi lancer un débat important en France, trop négligé par le Grenelle : celui du nucléaire. Quand on voit que Nicolas Sarkozy a décidé seul de la construction d’un deuxième EPR en 2017, malgré les discussions de l’année dernière, on ne peut qu’exiger plus de négociations.

Il faut aussi continuer à parlementer, à informer. Lorsque le député Patrick Ollier propose un amendement pour développer le chauffage électrique, qui est une absurdité économique et environnementale, il devient pressant de mieux présenter la logique écologique.

Enfin, il faut renouveler en profondeur la classe politique. En finir avec les discours imprégnés d’attachement à la vieille industrie, de frilosité face aux changements nécessaires, de mauvaise foi sur les questions financières liées à ces réformes de fond.

Crédit photo : Ambassade de France

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