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26-11-2012
Mots clés
Alimentation
France

Critique n°1 : « N’importe quoi, du bio en grandes surfaces ! »

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Critique n°1 : « N'importe quoi, du bio en grandes surfaces ! »
(Crédit photo : marta nascimento - réa)
 
Le groupe Système U a signé une convention avec 1 300 producteurs de lait et s'engage à acheter 12 millions de litre par an.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Rappelez-vous, il y a deux ans, la « guerre des prix » faisait rage. Auchan placardait les abribus d’affiches en quatre par trois proposant 50 aliments bios à moins d’un euro. Leader Price s’engouffrait dans la brèche et Leclerc balançait sur la Toile un site comparant les prix des produits bios dans différentes enseignes de la grande distribution. Au supermarché, la course au bio pas cher était lancée. La Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique) tirait le signal d’alarme : en bout de chaîne, les producteurs allaient encore être les dindons de la farce ! « Si cette bataille commerciale est avant tout une opération publicitaire, elle s’appuie sur des mécanismes déjà subis par les paysans qui pourraient bien avoir des conséquences destructrices sur la filière bio », lançait la fédération. Le torchon brûle-t-il toujours entre les grosses enseignes et les agriculteurs bios ? Quelque part au pays du lait en bouteille, l’optimisme est pourtant de mise. Tout commence lorsque deux chefs de produits du groupe Système U viennent faire un tour à l’assemblée générale du groupement de producteurs bios Biolait. A priori, ces deux mondes se méfient l’un de l’autre. Ils vont pourtant devenir partenaires. En avril 2011 est signée une convention entre les producteurs – Biolait –, l’embouteilleur – la laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel – et le distributeur – Système U. Ce dernier s’engage à acheter 12 millions de litres de lait par an pendant trois ans. « Et aujourd’hui, nous sommes déjà au-delà de ces volumes », précise Loïc Dété, directeur du groupement. Au-delà de ce contrat de long terme, Système U montre un visage peu connu dans la grande distribution. « Ils n’ont pas discuté le prix de vente de notre lait, explique Loïc Dété. Ils nous ont prouvé que le partage équitable de la valeur ajoutée est possible sur la filière bio. »

Aujourd’hui dans les enseignes Système U, on trouve, sous marque de distributeur, le lait Biolait à 0,99 euro le litre. Le prix de vente à la sortie de la coopérative reste secret. « Mais je peux vous dire qu’on s’y retrouve, assène Loïc Dété. Ce n’est pas comme certaines enseignes où le prix du litre est si bas que faire vivre une famille et faire prospérer une ferme devient une gageure. »

1 300 producteurs concernés

Pour Biolait, l’opération n’est qu’une pierre à l’édifice de l’avenir du lait bio. Mais une pierre de taille. Pour chaque bouteille vendue, 3 centimes sont reversés par Système U à l’accompagnement à la conversion en bio. Le président du groupe, Serge Papin, annonçait fièrement en septembre dernier que 700 producteurs seraient convertis en trois ans. Alors qu’au départ, en 1994, ils n’étaient qu’une poignée, Biolait rassemble aujourd’hui quelque 1 300 producteurs, réunis en 600 exploitations, et « récolte » 107 millions de litres de lait dans 51 départements français. Depuis dix ans, le liquide est distribué dans les enseignes spécialisées Biocoop, qui vendent désormais moins de tonnes que Système U. « Pour autant, il n’est pas question de se passer de la distribution spécialisée, qui a un rôle historique et éthique dans le soutien à notre filière », précise Loïc Dété. Mais dans le bio démocratisé, la grande distribution pèse désormais pour 45 % des ventes globales de produits. « On lui fera de la place, sous réserve qu’elle respecte ses partenaires, c’est-à-dire nos producteurs », lance le directeur du groupement.

Filière pérenne

Si l’homme se permet de dicter ses règles, c’est qu’il a fait ses calculs. Alors que la coopérative représentait moins de 14 % de la collecte nationale en 2007, elle pèsera pour plus d’un tiers en 2014. « Depuis notre création, notre objectif a toujours été de valoriser au mieux le lait de nos producteurs et de construire une filière bio pérenne. Et pour cela, on doit se battre quotidiennement sur le prix de vente et peser lourd sur le marché », conclut Loïc Dété. De quoi retrouver la foi dans les mariages entre bio et grande distribution ? « L’exemple de Biolait et Système U devrait être considéré comme un modèle à suivre en matière de relations sociales, se félicite Julien Adda, secrétaire général de la Fnab. Mais rien ne nous dit que ce type de démarche se généralisera. » — 
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