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22-01-2010
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Claude Lorius : « Si seulement les choses étaient aussi simples qu’en Antarctique »

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Claude Lorius : « Si seulement les choses étaient aussi simples qu'en Antarctique »
 
Claude Lorius, l'un des pionniers des forages glaciaires en Antarctique revient sur l'Appel des pôles, une initiative internationale qui vise à mobiliser l'opinion sur la situation en Arctique et en Antarctique.
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Claude Lorius est un pionnier des forages glaciaires en Antarctique. Il a participé à 22 expéditions polaires françaises et internationales. Il est l’un des découvreurs de la méthode de reconstruction des paléoclimats à partir de l’air emprisonné dans les vieilles glaces. Médaille d’or du CNRS, membre d’honneur de l’ONG le Cercle Polaire, il est le premier Français à recevoir en 2008 le prestigieux prix Blue Planet.

Terra eco : Vous travaillez depuis 50 ans sur la question des pôles que vous connaissez pour ainsi dire, comme votre poche. L’appel des pôles, lancé à l’initiative de l’ONG le Cercle polaire dont vous faites partie, et qui réunit une centaine de personnalités dans le monde, veut répondre à l’urgence environnementale. Pensez-vous que cette initiative puisse faire avancer les choses et est-ce déjà le cas ?

Claude Lorius : "Alors ça, c’est bien une question de journaliste. Nous n’avons pas beaucoup de recul sur cet appel des pôles. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’avec l’année polaire internationale qui vient de s’achever, la question a largement mobilisé. Après c’est comme sur toute question, tout débat, les choses ne vont jamais aussi vite qu’on le souhaiterait. Mais nous avons un ambassadeur des pôles, qui a pour nom Michel Rocard, nous avons un exemple parfait de quelque chose qui marche et qui a pour nom le Traité de l’Antarctique. Ne nous demandez pas d’aller plus vite que la musique. Nos pôles souffrent, c’est une évidence, et la centaine de personnalités, des scientifiques, des politiques, et plus généralement des gens sensibilisés à cette urgence, qui ont signé cet appel, tentent de faire bouger les choses. Et ça ne peut se faire par un claquement de doigts."

Justement, pourquoi ne pas s’inspirer de ce Traité de l’Antarctique, signé en 1961, et de le décliner pour l’Arctique ? L’urgence ne l’exige-t-elle pas ?

"Mais ce n’est pas aussi simple ! En Antarctique, vous avez un continent quasiment inhabité. Où il y a peut-être quelques ressources. Dans des conditions d’exploitation très incertaines. En Arctique, vous avez, on le sait, beaucoup de ressources en sous sol au fond de l’océan et quelques mines sur le littoral. Mais en Arctique, vous avez aussi tous les pays riverains qui ont des intérêts propres, ce qui ne va pas sans causer quelques problèmes. Donc cette idée de faire de l’Arctique un espace protégé, étanche à l’exploitation, comme c’est le cas en Antarctique où il est pour l’instant en tout cas impossible de faire ce que l’on veut, est une idée complexe à mettre en œuvre."

Je vous sens un peu désabusé Claude Lorius, presque pessimiste...

"Donnez-moi une bonne raison de ne pas l’être. Je travaille sur la question des pôles depuis 50 ans. J’ai bien conscience que nous n’avançons pas assez vite. Mais nos sociétés sont-elles prêtes ? De l’individu aux États, en passant par les grandes multinationales, j’ai vraiment le sentiment qu’il n’y a pas d’autre priorité que la recherche du confort, de la richesse et du pouvoir. Et cette conclusion ne peut pas me rendre optimiste. Vous savez, je n’ai pas cru un seul instant que Copenhague pouvait réussir. Avec des négociateurs et des États ayant des objectifs aussi divergents autour d’une même table, je crois qu’il n’existait pas d’autre issue possible. Alors oui je veux bien admettre que je suis pessimiste et que le fait que nos sociétés n’avancent pas assez vite me désespère. Mais en disant cela, je n’apporte aucune solution nouvelle sauf à croire à l’imprévisible."

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