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12-03-2011
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La meilleure des énergies… pour le meilleur des mondes

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La meilleure des énergies… pour le meilleur des mondes
(Tepco)
 
Produit d'une époque où les ingénieurs se faisaient démiurges, le nucléaire fait planer sur notre futur une menace que nous ne pouvons plus ignorer. Après l'accident de la centrale de Fukushima au Japon nous devons repenser la façon de produire l'énergie.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Après le séisme dramatique qui a frappé le Japon, l’heure est à la compassion pour les victimes et leurs proches, aux secours d’urgence et à la mobilisation pour la reconstruction des vastes zones sinistrées. Tout prendra du temps, mais c’est une nécessité absolue : il faut en premier lieu éviter que les conséquences déjà effroyables ne soient doublées d’une crise sanitaire, et offrir au plus vite des conditions de vie décentes aux survivants.

Puis viendra le temps de l’analyse et des questions, y compris de celles qui dérangent. Le Japon est un pays démocratique et développé, doté d’infrastructures et de savoir-faire technologiques de tout premier plan. Il était sans doute, et reste très certainement, le pays au monde le mieux préparé à une catastrophe comme celle qui vient de frapper. En matière de transparence et de sûreté nucléaire, il est aussi l’un des pays les plus en pointe au monde. Rien avoir avec l’Union Soviétique de 1986.

Le risque zéro n’est pas de ce monde

Certes, il aura fallu des circonstances plus qu’exceptionnelles pour que l’accident nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl se déclenche à la centrale nucléaire de Fukushima. Mais c’est arrivé. Les experts le rappellent à chaque fois que l’on veut bien les écouter, le risque zéro n’existe pas.
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Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
Située au Nord Est du Japon, la centrale Fukushima Daiichi abrite 4 réacteurs nucléaires. Elle est exploitée par la compagnie TEPCO

Cet accident vient rappeler une évidence, que nous préfèrerions tant oublier : aucune technologie humaine n’est infaillible, que ce soit face aux risques naturels, ou aux défaillances humaines. Par les puissances énergétiques colossales qu’elle mobilise, et par sa concentration extrême, l’exploitation de l’énergie nucléaire reste, et restera toujours, intrinsèquement dangereuse.

Le nucléaire, énergie parfaite... pour un monde parfait

Le nucléaire serait peut-être être la meilleure des énergies, si nous vivions dans un monde parfait. Son exploitation serait sûre si nous n’avions pas à craindre les conséquences de catastrophes naturelles, des plus prévisibles aux plus imprévisibles : séismes, tsunamis, inondations brutales, sécheresses extrêmes et prolongées peuvent affecter plus ou moins gravement et plus ou moins brutalement la sécurité des installations nucléaires.

Son alimentation en combustible serait sans risque, et sans conséquences géopolitiques, si nous n’avions à redouter l’émergence de mouvements terroristes dans les pays où nous nous approvisionnons. Mouvements terroristes que la rancœur due aux inégalités et aux impacts sanitaires et environnementaux de l’exploitation ne font qu’alimenter.

La centrale Kadhafi

Le risque de prolifération, de détournement d’installations civiles à des fins militaires ou au profit de chantages politiques serait inexistant si ce monde n’abritait aucun dictateur aux sombres desseins. Que dire par exemple du cas du Colonel Khadafi, ami de la France, ancien terroriste devenu chef d’Etat respectable, à qui nous étions près à vendre une centrale toute neuve il y a quelques mois à peine, juste avant d’admettre enfin, mais un peu tard, sa vraie nature de tyran sanguinaire ?

Le démantèlement et la fin de vie des installations serait une formalité, si pendant les 40 à 60 ans de fonctionnement, les partenaires industriels et publics étaient si prévoyants et si stables qu’ils anticipent cette déconstruction, maintiennent les compétences et les technologies à chaque instant accessibles. Mais les centrales nucléaires européennes en fonctionnement aujourd’hui n’ont pas été conçues en vue de leur démantèlement, et le maintien des compétences et capacités industrielles pour leur déconstruction n’est pas assuré.

Des déchets confinés et bien gardés

Avec toutes ces réserves, le nucléaire serait une énergie « propre ». En fonctionnement, elle ne rejette dans l’atmosphère que de la vapeur d’eau, ou un peu d’eau chaude dans les fleuves. Bien sûr, il y a les déchets radioactifs. Mais où est le problème, puisqu’il suffit de les confiner et de les stocker en lieu sûr ? Dans un monde parfait, ces lieux de stockage resteront sûrs pendant des centaines de milliers d’années, ils seront correctement gérés par un personnel toujours bien formé, compétent et responsable, mandaté par des autorités démocratiques stables.

Il y a également l’énergie nécessaire pour fabriquer une centrale, installation technologique très concentrée, nécessitant des quantités impressionnantes de béton, d’acier et de matériaux spéciaux, mobilisant des outillages et équipements conçus spécifiquement. Mais qui s’en soucie, puisque dans notre monde idéal, cela contribue à créer des emplois. Et les prouesses technologiques valent bien quelques pressions sur les ressources naturelles, non ?

Nos risques sont exponentiels

Mais ce monde idéal n’est pas le nôtre, et nous devons apprendre à composer avec l’incertain et l’imprévisible.

Au delà du seul nucléaire, c’est la résilience d’un modèle énergétique centralisé et concentré qui est questionnée. Les risques industriels sont exponentiellement proportionnels aux puissances mises en jeu. Les risques de désorganisation, de déstabilisation et de rupture du réseau de distribution sont "proportionnels au cube" du niveau de concentration et de centralisation des moyens de production.

Un séisme, un volcan

Notre modèle énergétique actuel, concentré, centralisé, vulnérable, et pour tout dire dangereux n’est pas une fatalité. Il est un héritage d’une époque récente où le développement technologique des pays dits industrialisés était avant tout un instrument de pouvoir, un reflet de la puissance et de l’autorité des Etats. Il est le révélateur d’une vision, d’une ambition, largement partagée entre élites politiques et élites technocratiques de l’époque, dans laquelle l’homme moderne se voit triomphant de la nature et de ses caprices. Vision échue à l’aune du multilatéralisme et des rapports de coopération, mais à laquelle nous avons tant de mal à renoncer aujourd’hui, même quand tel volcan islandais ou telle faille sismique vient nous rappeler notre vraie mesure.

Pourtant, ce modèle n’est pas une fatalité. De même que nous avons su concevoir des infrastructures de communication décentralisées où, à l’instar d’internet, chacun est à la fois producteur, distributeur et consommateur, certains ont déjà mis en œuvre et démontré qu’il était plus réaliste et efficace d’adopter un modèle de production énergétique décentralisé. Dans ce modèle-ci, les risques inhérents aux fortes concentrations de puissance seraient inexistants, reposant sur des moyens de productions distribués, localisés près des lieux de consommation, exploitant au maximum les énergies « gratuites » que sont le vent, le soleil, la biomasse, l’énergie des vagues, ou celles du sous-sol. Sans oublier les « négawatts », cette énergie réellement propre au potentiel insoupçonné.

Un autre modèle, local et créateur d’emplois

Autrefois limité à de faibles consommations, ce modèle a su profiter de la technologie pour prétendre désormais alimenter tout type de réseau, s’il est couplé, pour certains pics de charge, à des énergies traditionnelles telles que les turbines à gaz ou les multi-générations alimentées par des énergies fossiles.

Non seulement ce modèle est techniquement robuste. Mais il permet d’exploiter localement des technologies avec des ressources disponibles à proximité, de créer en masse des emplois sur le territoire où l’énergie est consommée. Il permet également de développer une innovation collaborative, sans mobiliser d’énormes moyens ni prendre un risque d’investissement insensé sur une seule technologie. On peut donc raisonnablement le conseiller à des décideurs publics et privés désireux d’assurer la pérennité et la stabilité.

Penser maintenant au service des générations futures

L’objet de cette contribution n’est pas de « récupérer », à des fins partisanes ou polémiques, l’émotion légitime que le drame japonais suscite. Il s’agit d’apporter un regard prospectif sur les enjeux de nos choix énergétiques et sur la manière dont ils répondent aux besoins des générations présentes, en influençant la vie des générations futures.

Nous pensons à la façon dont nous pouvons maintenant envisager de reconstruire et de transformer ce monde dans lequel grandissent nos enfants.

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Nicolas Imbert est directeur de Green Cross France et Territoires. Green Cross, ONG créée par Mikhaïl Gorbatchev en 1993, se focalise sur le lien entre environnement, économie et société. Par des actions de plaidoyer et des projets concrets, elle s’engage pour un futur plus durable, à travers ses 34 organisations nationales.

Directeur de l’institut Inspire (Initiative pour la Promotion d’une Industrie Réconciliée avec l’Ecologie et la société) et secrétaire général de la Ligue ROC

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    22.08 à 17h18 - Répondre - Alerter
  • il y aurait même du nucléaire un peu plus acceptable s’il utilisait le thorium au lieu de l’uranium, hélas il n’en résulterait pas le plutonium, si précieux pour faire des bombes : http://www.telegraph.co.uk/finance/...

    Extraits : "Il ne s’agit pas d’un nouveau pari en physique nucléaire, mais des travaux du Prix Nobel Carlo Rubbia effectués au CERN sur l’utilisation du Thorium. Il est peu onéreux, propre,et représente une alternative sans risques à l’uranium.
    Le Dr Rubbia explique qu’une tonne de ce métal (dont le nom honore le dieu norvégien du tonnerre - le jour de Thor a donné Thursday/Jeudi) produit autant d’énergie que 200 tonnes d’uranium, ou 3,500,000 tonnes de charbon. Une petite poignée pourrait éclairer la ville de Londres pendant une semaine.
    Le Thorium brule les résidus de plutonium que produisent les réacteurs à uranium.
    A la fin des années 40, après avoir travaillé sur le Manhattan Project, les savants américains avaient été tentés de s’intéresser au Thorium pour l’utiliser dans des réacteurs civils. Mais l’Amérique avait besoin des résidus de Plutonium laissés par l’Uranium pour fabriquer des bombes. Les ingénieurs du CERN avaient tenté en vain d’obtenir des budgets de la Commission européenne dans les années 1999-2000. Les experts français siègeant à Bruxelles ne souhaitaient pas la remise en question des énormes investissements réalisés par la France dans la filière de l’Uranium."
    les chinois eux sont moins bêtes :
    http://www.express.be/business/fr/t...

    27.03 à 18h26 - Répondre - Alerter
  • bonjour, les énergies propres existent , des gens sont en prison pour les avoir découvertes ,
    voir ces 2 liens : en pps ,
    bonne vision : " Energie propre " http://fr.netlog.com/groups/beaut__...
    ou en ppf ;
    http://www.picdo.net/fichiers/2011/...

    Véhicule propre : http://www.picdo.net/fichiers/2011/...

    c’est voulu le pétrole avec d’autres saletés qui nous envahissent, la terre se venge de ce qu’on lui fait subir . maintenant, vous le savez, à vous de divulguez ces informations ,
    je pense que si vous ne mettez pas à jour ces informations, et si vous le pouvez , aidez ces gens emprisonnés à sortir de leur geôle .
    vous aussi, vous serez complice de ce qui se trame sur notre dos , si vous ne faîtes rien !
    Bien à vous Laly dans la lumière de la vie

    14.03 à 11h11 - Répondre - Alerter
  • Même dans un monde équilibré cette énergie est à rejeter, vous ne parlez pas de l’exploitation du combustible qui pollue durablement les pays producteurs, (vous ne pensez guère au Niger par exemple ). Il y a tellement d’alternatives à cette source d’énergie qui sont au point.

    14.03 à 08h52 - Répondre - Alerter
  • N’oublions pas que le nucléaire :
    - nous fournit l’électricité la moins chère au monde
    - répond à une demande croissante de la part des consommateurs
    - est sans doute le mieux encadré de tous les moyens de produire de l’énergie

    Je suis frappé d’entendre les discours d’activistes bien connus, tels M.Lhomme, qui demande à sortir du nucléaire en France très rapidement. Mais il n’y a pas un mot sur les raffineries et terminaux pétroliers actuellement en feu au Japon, ce qui est une autre conséquence du tremblement de terre. Nous avons vraiment deux poids deux mesures dans la façon d’aborder les choses. Ce n’est pas rationnel.

    Une question à tous ces activistes : comment fait-on pour fournir l’électricité de la France sans nucléaire et en quelques années. Que vous le vouliez ou pas, à 78% d’électricité nuke, nous ne sommes pas dépendants du pétrole... mais de l’atome.

    13.03 à 15h27 - Répondre - Alerter
  • Les dangers *connus* du nucléaires sont déjà fort nombreux. En France, le lobby est très fort, et il est difficile d’avoir des informations à peu près neutres. Le réseau "sortir du nucléaire" rassemble des informations sur le sujet ; malgré la maladresse de certaines actions, et la réserve qu’il convient d’adopter à la lecture des textes, vous concluerez tous rapidement que ce qu’ils prétendent est bien plus crédible que le discours Besson-Areva. Voir ici http://sortirdunucleaire.org/ .

    Les "accidents" nucléaires ces dernières années ne doivent pas être minimisés. La tempête de 1999 a causé un disfonctionnement du refroidissement de la centrale de Bordeaux. La presse a relayé l’info : c’est public. On a frôlé la catastrophe, et si cette tempête se repdoduisait, on vivrait le même stress, car aucune mesure supplémentaire n’a été prise depuis. On voit qu’au Japon, où la sécurité est bien plus contrôlée, les accidents arrivent aussi (et ce n’est pas le premier vrai accident !). On peut citer des centaires d’exemples similaires où la France a joué avec le feu. Areva et les exploitants, eux, ne risquent rien, car leur responsabilité pénale est plafonnée, et ils embauchent des sous-traitants de rang 3 ou 4. Le problème est donc... uniquement nôtre. Citoyens, agissez !

    Je n’ai pas de solution à proposer. Mais s’il faut choisir entre la peste et le cholera, ce serait bien de choisir ensemble et de ne pas faire confiance à des entreprises privées très intéressées pour choisir à notre place ce qui est mieux pour nous.

    13.03 à 14h14 - Répondre - Alerter
  • Bonjour

    Entièrement d’accord avec votre analyse. La confiance aveugle (une des formes de la religiosité) dans la capacité du système techno-industriel à résoudre les problèmes dans une fuite en avant vers toujours plus de maîtrise technique en ignorant délibérément qu’un monde parfait n’existe pas, est d’ailleurs en place dans d’autres domaines (OGM, nanotechnologies, utilisations des pesticides, etc.).

    Il ne s’agit pas d’ailleurs en écrivant cela de refuser a priori les recherches scientifiques et l’innovation technologique mais d’adopter à leur égard une démarche réellement raisonnée et citoyenne d’évaluation qui n’est pas laissée seulement aux dires des experts, comme celle que propose le collectif Sciences citoyennes, par exemple.

    Un autre exemple, celui de l’agriculture où une conjonction d’intérêts a érigé en dogme qu’il est impossible de se passer des pesticides (et plus généralement du modèle dominant agro-industriel) si on veut "nourrir le monde" comme ne cesse de le répéter la FNSEA, et bien d’autres.

    Pourtant comme le rappelle un rapport publié sous l’égide de l’ONU, dont je cite ici une partie de la présentation qu’en fait le journal, Le Monde dans son édition du 9 mars 2011,

    #début de citation

    Pour satisfaire les besoins alimentaires de la planète, il va falloir sensiblement augmenter la production agricole, et, dès lors, réinvestir massivement dans l’agriculture. Massivement, mais "surtout différemment", estime le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, le Belge Olivier De Schutter.

    Mardi 8 mars, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, il devait appeler la communauté internationale à "une réorientation radicale des investissements dans l’agriculture".

    Jusqu’alors, les politiques de soutien à l’agriculture visaient essentiellement à orienter celle-ci vers un mode de production industriel. Pour M. De Schutter, il faut à présent qu’elles soutiennent "l’agroécologie", autrement dit qu’elles favorisent le développement d’une agriculture s’appuyant sur la polyculture plutôt que la monoculture, utilisant des semences traditionnelles plutôt qu’industrielles, des biopesticides et des engrais organiques plutôt que des produits de synthèse, pour lutter contre les espèces invasives et fertiliser les sols.

    #fin de citation

    Dans de nombreux domaines, de l’énergie à l’agriculture, il est possible de sortir du cercle vicieux dans lequel nous conduisent une foi aveugle dans les bienfaits du "progrès" et du toujours plus tant en termes de production que de consommation matérielle.

    Contrairement à ce que disait M. Besson hier soir sur France 3, ce ne sont pas les écologistes qui ont la "foi" et utilisent des arguments non rationnels, mais ceux qui justement font confiance à la toute puissance de la technologie pour nous tirer d’affaire...
    Et qui sont réduits à nous expliquer quand les catastrophes arrivent que le nuage radioactif s’est arrêté à nos frontières. Ces irresponsables nous mentent alors délibérément comme ils mentent quand ils disent qu’il est impossible de se passer du nucléaire ou des pesticides. Et leurs mensonges nous éloignent de la démocratie.

    13.03 à 10h03 - Répondre - Alerter
  • Certes, mais cela veut dire consommer beaucoup, beaucoup, beaucoup, moins. C’est dans le même package, alors il faut avoir l’honnêteté de le dire ! Sinon on est un peu trompeur...

    13.03 à 09h32 - Répondre - Alerter
  • L’objet de cette contribution n’est pas de « récupérer », à des fins partisanes ou polémiques, l’émotion légitime que le drame japonais suscite.

    C’est pas beau de mentir

    13.03 à 00h39 - Répondre - Alerter
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