Bridget Kyoto déteste les opportunistes du climat

Vous la sentez, cette âcre odeur de foutage de gueule ? Vous le voyez, l’encombrement du corridor climatique ? Tout le monde s’engouffre dans le sauvetage du climat (ce n’est pas trop tôt, c’est sûr) : Anne Hidalgo et son diesel, Ségolène Royal et ses feux de bois, Laurent Fabius et Lima. C’est marrant comme c’est devenu ZE sujet. A croire que François Hollande mise tout son quinquennat sur le succès de la COP21 à Paris l’année prochaine. Cela dit, ce n’est pas bête, le climat, c’est aussi consensuel qu’une baisse de TVA. A part un libertarien américain, qui oserait hurler que la planète se refroidit ? Promettre des actions minimes pour dans vingt ans, cela n’engage que ceux qui y croient, ça ne coûte pas cher et ça fait roucouler les écolos.

Tout le monde s’est esbaudi à l’annonce de l’accord prétendu historique entre Chine et Etats-Unis pour inverser la courbe des émissions de CO2 (1). A y regarder de près, on voit que la Chine promet d’atteindre son pic d’émissions en 2030. Traduction : on les fait exploser jusque-là. Les Etats-Unis, eux, promettent 0,43 % de CO2 en moins par an. Dans le genre effort de guerre, on a connu mieux.

Vous allez m’accuser de n’être jamais satisfaite et vous aurez raison. Soyez sûrs d’autre chose, l’accord qui semble se dessiner à Paris ne sera ni contraignant ni à la hauteur. On prend les paris ?