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28-04-2011
Mots clés
Santé
Sciences
Pollution
France

20 000 enfants dans les radars pendant 20 ans

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20 000 enfants dans les radars pendant 20 ans
(Crédit photo: erikhuiberts/Flickr)
 
20 000 enfants étudiés pendant vingt ans par 400 scientifiques. Et en ligne de mire, entre autres, l'espoir de mieux comprendre l'impact des polluants sur la santé. Mais pourquoi diable ont-ils vu si grand ?
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Le 1er avril, le gouvernement a lancé l’ « Etude longitudinale française depuis l’enfance » (Elfe). Un travail scientifique de 20 ans lancé sur 20 000 enfants français depuis la naissance jusqu’à l’âge adulte. Traquées, des milliers de réponses à des questions diverses : influence de l’environnement familial ou géographique sur le développement... Lien entre alimentation, polluants chimiques et obésité ou cancers... Jamais réalisée en France, cette étude gigantesque enthousiasme les scientifiques. Mais pourquoi donc ?

20 000 enfants

C’est dans 344 maternités que les marmots seront « recrutés ». Mais pas n’importe quel bambin. Seulement ceux nés à quatre semaines spécifiques de l’année. Leur mères seront interrogées, leur état de santé, leur situation familiale, leurs progrès scolaires scrutés. Et ainsi de suite jusqu’à leur vingtième anniversaire. Mais pourquoi suivre tant d’enfants ? D’abord parce qu’il risque d’y avoir des « pertes » en cours de route : désistement, changement de pays, décès... Surtout parce que c’est seulement à partir d’un certain seuil que les résultats deviennent intéressants. « Contrairement aux animaux dans les expériences, les humains sont exposés à une combinaison de facteurs. Nous avons besoin d’un grand nombre de sujets pour avoir une puissance statistique et détecter les corrélations », explique Ilias Kavouras, coordinateur du pôle environnement-santé de Elfe.

Pendant 20 ans

Jusqu’ici les études chargées de scruter l’influence des polluants se faisaient sur une région et une durée donnée. Voilà désormais les scientifiques lancés à l’assaut de la France et collés à leur paillasse pour vingt ans. Leur choix : commencer au berceau. « Les enfants sont particulièrement vulnérables. Ils n’ont pas le même système de désintoxication que les adultes. Et à poids constant, ils boivent, mangent et respirent plus. Ils sont donc plus sensibles aux polluants chimiques et à la pollution atmosphérique », expose Stéphanie Vandentorren, responsable du groupe biosurveillance. Les chercheurs ont aussi décidé de marquer les bambins à la culotte. « Les gens sont exposés à des milliers de polluants tout le temps mais à de très petites concentrations. Il faut du temps pour que les effets sur la santé se fassent sentir », souligne Ilias Kavouras.

En croisant les infos entre les groupes...

400 scientifiques vont bûcher sur l’étude, répartis en 3 groupes et une myriade de sous-groupes. Au pôle environnement et santé, on va chasser la présence de pesticides, phtalates, bisphénol A ou de métaux lourds, l’exposition au téléphone portable aussi. Ailleurs, on va étudier la santé des enfants, ou leur origine sociale. Mais voilà, les frontières entre les groupes sont poreuses et l’information est appelée à circuler. « Si on veut mesurer le développement neurologique, on prendra par exemple des individus à niveau d’éducation égale. On aura ainsi des facteurs égaux sauf celui que l’on cherche et on pourra déterminer plus facilement une causalité », explique Stéphanie Vandertorren.

... et entre les pays

La France n’est pas la seule à se lancer dans l’aventure. La Grande-Bretagne mène des études de ce type depuis l’après guerre, les Etats-Unis en entament une, la Finlande, le Canada et le Japon aussi. L’intérêt d’ouvrir les frontières ? Avoir à sa disposition une population encore plus grande, sur un sujet donné. Apprendre des erreurs et des réussites des autres aussi. Comparer l’influence du milieu et de la culture enfin. « En comparant avec les Etats-Unis et le Canada sur le sujet des pesticides par exemple, on va pouvoir voir si la France a une spécificité à cause de la vigne », souligne Stéphanie Vandentorren.

Une étude maousse pour un prix maousse ?

« C’est difficile de donner un prix précis pour les 20 années parce que nous ne savons pas ce que nous allons étudier dans 5, 10 ans et que les techniques auront sans doute évolué », explique Ilias Kavouras. La facture pour l’Etat s’annonce néanmoins lourde. « Mais si nous comprenons pourquoi les enfants tombent malades ou pourquoi ils ne réussissent pas à l’école et si le gouvernement décide d’utiliser nos informations pour améliorer la situation, le prix pourra être compensé à long terme. Les gouvernements changent mais je suis optimiste. Je pense que ces données seront utilisées pour mettre en place des politiques qui ont du sens... »

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