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24-06-2004
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Politique
Géopolitique
Amériques

Etats-Unis : John Kerry, le "K" social

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John Kerry n'est pas seulement le "cousin de Brice Lalonde" qui parle en français aux journalistes français. Il n'est pas seulement le candidat anti-Bush. Kerry le démocrate a aussi dévoilé un programme politique lourd, très lourd. Réformes économiques et sociales profondes, promesses teintées de rose et de vert : s'il est élu à la présidence des Etats-Unis, John Forbes Kerry invitera les Américains à une révolution. Le deuxième volet de notre enquête sur la course à la Maison blanche dévoile les ambitions et les limites de JFK, le "K" social.
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Tandis que l’Amérique pleure son "grand" président républicain Ronald Reagan, la course à la Maison blanche continue. L’anti-bushisme n’a rien perdu de sa vigueur. L’actuel locataire du bureau ovale George W. Bush se démène comme il peut pour faire oublier la sale guerre en Irak, le controversé Patriot Act ou la zone de non-droit de Guantanamo. Et pendant ce temps, que fait John F. Kerry ? Il bat la campagne. Vole de meeting en meeting. Harangue ses supporters. Montre sa trombine à la télévision. Et parle emploi, emploi, emploi, lutte forcenée contre les délocalisations, protection sociale, éducation et... emploi ! Contrairement à ce qu’on pourrait penser, son programme politique ne se résume pas à "être le cousin de Brice Lalonde" et parler en français aux journalistes français, ni même à rejouer l’air des années Clinton. Mise en doute du dogme ultralibéral, Etat providence, etc. Quand Bush chante les louanges d’une économie toujours plus déréglementée, le candidat démocrate entend porter un coup d’arrêt au libre échange sauvage. A y regarder de près, le "JFK" cru 2004 propose aux Américains un vigoureux coup de barre à gauche.

Des classes moyennes très moyennes

L’homme au profil austère a, du reste, concocté une recette mêlant des ingrédients éprouvés. Question ton, il convoque ni plus ni moins que Roosevelt. "Un ‘Real Deal’ : 100 jours pour changer l’Amérique". C’est sous cette bannière que Kerry multiplie les promesses - "une couverture santé pour 95% des Américains", "les emplois d’abord" - et les attaques. Ainsi, cet "index de la misère des classes moyennes", qui dresse un portrait sans fard des cinquante états américains. Les salaires ? "Entre 2000 et 2003, [ils] ont diminué de 0,2% (en tenant compte de l’inflation)." Les frais d’inscription à l’université ? "Une hausse record de 13%." Les primes d’assurance maladie ? + 11%. Le prix de l’essence ? + 15%. L’index relève enfin une baisse de treize points de l’indice du niveau de vie des classes moyennes sur la même période, "soit la plus importante détérioration depuis le mandat de Jimmy Carter". "La ’révolution’ mise en oeuvre par les néo-conservateurs a divisé le pays. Les pauvres sont de plus en plus pauvres. L’emploi va mal. Les droits des femmes, les libertés individuelles sont en danger et la religion joue un rôle inquiétant dans la politique", martèle Connie Bordes, représentante du parti démocrate en France. Pour elle, le programme de Kerry est un ballon d’oxygène pour une Amérique en crise aiguë.

3 millions d’emplois en 500 jours

Aiguillonné par ses rivaux les plus à gauche du "parti de l’âne" - John Edwards, possible futur vice-président, Howard Dean ou Dick Gephardt - JFK fait la part belle au social. Pour un peu, il y aurait du Lula dans son programme. Les Etats-Unis n’ont-ils pas perdu 3 millions d’emplois industriels depuis le début du mandat de Bush ? Sans complexe, le candidat démocrate s’engage à "créer 10 millions d’emplois en quatre ans, dont 3 millions dans les cinq cents premiers jours" de son mandat. Impossible ? "Sous Bill Clinton, l’économie avait créé 11,5 millions d’emplois entre 1992 et 1996", rappelle François de Chantal, chercheur au Centre français sur les Etats-Unis (CFE-IFRI). Pour ce faire, Kerry annonce un programme à deux facettes. La première consiste à faire la guerre aux délocalisations. "Il veut les interdire purement et simplement dans les entreprises et secteurs d’activités qui reçoivent des subventions fédérales, explique Ray Riemer, ancien diplomate et vice-président de Democrats Abroad France, le parti démocrate dans l’Hexagone. Ensuite, il promet d’aider les sociétés qui renonceront à délocaliser, en les subventionnant sous forme de crédits d’impôts. Enfin, au niveau international, il envisage de faire le forcing pour faire inclure des clauses ‘morales’ dans les traités commerciaux signés par les Etats-Unis".

La Chine dans la ligne de mire

Les Américains "ne veulent pas d’un gouvernement qui ignore le travail des enfants, la suppression des droits des ouvriers, la destruction de l’environnement et d’autres violations des droits universels fondamentaux, tempête Kerry sur les plateaux de télévision, sur un ton à faire pâlir d’envie les responsables d’Amnesty International. Cette administration s’est assoupie quand il s’agit de faire respecter nos lois commerciales". Pan ! Dans les dents de l’administration Bush. Kerry jure qu’il réclamera "une enquête sur la répression des droits des ouvriers chinois"... Quitte à tendre le bâton pour se faire battre : "En 2000, le sénateur Kerry a voté en faveur de la normalisation de relations commerciales permanentes avec la Chine !", rappelle opportunément le républicain Steve Schmidt. Deuxième facette du plan emploi : relancer les embauches. Côté entreprises privées, JFK annonce des exonérations de charges sociales pour les créations de postes. Ce qui fait glousser les stratèges républicains. Eux rappellent qu’en 1993, Kerry avait voté "contre de telles exonérations pour les PME/PMI et les exploitations agricoles familiales." Côté public, le candidat démocrate mise sur la sécurité et l’environnement. Il promet d’aider les états à créer 100000 emplois de policiers, 100000 emplois de pompiers, 50000 postes de soldats supplémentaires et plusieurs centaines de milliers d’emplois dans l’environnement. Pour un peu, la recette rappellerait les emplois jeunes de Lionel Jospin...

La Sécu, c’est bien !

Mais ce n’est pas tout. Attentif à la santé de ses concitoyens, JFK tient à la sécurité sociale comme à la prunelle des yeux. "Il ressuscite et simplifie l’ambitieuse réforme de la couverture santé que n’avait pas pu faire passer Clinton par manque de majorité au Congrès, insiste Ray Riemer. Il veut allouer des crédits fédéraux aux Etats pour que ceux-ci garantissent la couverture de 99% des enfants et 95% des adultes."...

...SUITE DE L’ARTICLE

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