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23-02-2004
Mots clés
Politique
Institutions
Amériques

OPA sur la Maison Blanche

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Le grand cirque de l'élection présidentielle américaine a repris la route. Pour comprendre les enjeux de l'élection du 2 novembre prochain, Terra Economica consacre une série d'enquêtes à cette campagne hors normes. Notre premier volet fait le point sur les enjeux financiers de la course à la Maison Blanche, qui s'apparente en fait à une immense foire du marketing. Tandis que les deux camps affûtent leurs arguments politiques, leurs partisans ont déjà mis sur la table près de 260 millions de dollars. Pourquoi et comment les candidats lèvent-ils autant d'argent ? Qui les finance ? Terra Economica livre quelques éléments de réponse.
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L’une est flanquée de l’âne démocrate. L’autre de l’éléphant républicain. Avions, autocars, trains... Les caravanes présidentielles vont sillonner les Etats-Unis de la côte Ouest à la côte Est, jusqu’en novembre prochain, direction le "bureau ovale" et la présidence de la première puissance mondiale. Tout oppose les principaux candidats. D’un côté, le "président de guerre" sortant George W. Bush aura traversé l’une des crises majeures de l’histoire contemporaine, déclenché deux conflits, alloué plus d’un milliard de dollars quotidiens aux dépenses militaires et porté les chiffres de la croissance américaine à 4% en 2003. De l’autre, ses challengers, John Edwards et John Kerry, se posent en alternative à ce qu’ils nomment le "pouvoir des lobbies", et exhortent les Américains à chasser "W" de la Maison Blanche.

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Illustration : Ponofob

Les vannes sont grand ouvertes

Opposés sur le fond, l’âne et l’éléphant ont pourtant un point commun : leur victoire sera aussi - surtout - une affaire d’argent. Ce dernier est aux Etats-Unis, plus qu’ailleurs, le nerf de la guerre électorale. Pour l’élection qui s’annonce, les vannes sont déjà grand ouvertes. En 2000, George W. Bush avait réuni près de 170 millions de dollars pour se faire élire. Son infortuné rival, le vice-président sortant Al Gore, disposait d’un budget de 130 millions "seulement". Quatre ans plus tard, la course aux fonds ("funds race") a déjà permis à George W. Bush d’encaisser 132 millions de dollars (plus de 100 millions d’euros). Et son équipe claironne qu’il aura réuni la somme record de 200 millions de dollars avant la Convention républicaine du 30 août.

Bush et les démocrates à égalité

Dans le camp démocrate, les primaires en cours aboutiront à la désignation d’un seul candidat. A lui de défier le président sortant le 2 novembre prochain. Avant son retrait le 18 février dernier, Howard Dean battait la campagne assis sur un matelas de près de 42 millions de dollars. John Kerry, qui n’en est qu’au début de sa levée de fonds, en a réuni 25 millions, John Edwards 17 millions environ. Même les candidats qui ont jeté l’éponge ne peuvent être qualifiés de "petits joueurs". Joe Lieberman et le général en retraite Wesley Clark disposaient de près de 14 millions de dollars chacun. Si bien que les candidats en lice dans ces primaires démocrates totalisent la somme de 135 millions de dollars. A égalité avec "W".

Des équipes pléthoriques

"L’argent achète le président", titrait récemment le New York Times. Une étude réalisée par Charles Lewis pour l’organisation indépendante d’investigation Center For Public Integrity montre que c’est notamment la capacité d’un candidat à lever d’importantes sommes qui lui permet de s’installer dans le bureau ovale. "Vrai", confirme François-Bernard Huyghe, docteur en sciences politiques, enseignant à HEC et à l’Ecole de Guerre Economique. "Aux Etats-Unis, explique ce spécialiste de la vie publique américaine, la politique est avant tout une affaire économique et financière. Construire une campagne en vue de gagner la Maison Blanche nécessite de monter une équipe pléthorique de collaborateurs, tous experts dans leurs domaines."
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Illustration : Ponofob

Marketing politique ou grande lessive ?

Il faut donc financer des déplacements permanents, des avions et trains spéciaux, organiser une grand-messe qui réunit les milliers de délégués du parti. "Il faut surtout financer une communication permanente, alimenter un budget publicitaire hors normes et payer les cabinets de marketing politique qui dispensent leurs précieux conseils, poursuit François-Bernard Huyghe. Outre-Atlantique, le marketing politique est une science, un métier à part entière. Et il coûte très cher aux candidats." Eux et leurs soutiens martèlent en effet leurs messages à la télévision, à la radio ou dans la presse écrite. Lors de la campagne présidentielle 2000, Bush, Gore et les groupes qui les soutenaient avaient ainsi investi un total de 4 milliards de dollars dans le marketing politique. A titre de comparaison, le budget de marketing de l’industrie du détergent s’élève à presque 5 milliards de dollars annuels. A ce niveau, la campagne présidentielle contribue significativement au PIB américain.

Les financements publics sont boudés

Pour réunir de telles sommes, les candidats des principaux partis peuvent tout d’abord avoir recours à des fonds d’origine publique, sous le contrôle du Federal Election Campaign Act (FECA) de 1971 et du Revenue Act de la même année. Ces textes ont été complétés par la loi de mars 2002 (lire encadré). Mais, en fait, les candidats préfèrent se détourner du système public pour ne plus être assujettis aux plafonds qui encadrent les subventions privées. Ainsi, George W . Bush et John Kerry ont décidé de ne pas solliciter d’aide publique pour leurs campagnes. En revanche, leurs partis recevront environ 75 millions de dollars chacun pour financer leurs conventions : le 8 août pour le premier, le 27 juillet pour le second...

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