Financiers, pétroliers et marchands d’armes
...Les donateurs, ceux que l’ont appelle les "funders" constituent la seconde source de revenus. La fracture de la société américaine s’est caractérisée par une franche bi-polarisation politique. Les indéfectibles supporters de Bush d’un côté, ceux qui le haïssent de l’autre. Celle-ci se traduit par une guerre ouverte entre les funders des deux camps, et par une explosion de leurs dons. Côté Bush, on trouve les milieux de la finance, de l’énergie, et le lobby militaro-industriel, révèlent Susi Alger et Sheila Krumholz, auteurs d’une enquête sur les principaux soutiens financiers des candidats pour l’organisation Opensecrets.
- Illustration : Ponofob
Enron est dans la course
70 des principaux contributeurs de Bush - entre 100.000 et 200.000 dollars - sont issus de la communauté financière : Merrill Lynch, Credit Suisse First Boston, JP Morgan Chase. La plupart sont ou ont été sous les feux de la justice après les scandales de ces deux dernières années. Bush est également soutenu par de gros industriels de l’énergie : Exxon Mobil, Chevron Texaco et... Enron. L’entreprise à l’origine du plus grand scandale économique américain, lui a versé un total de 600.000 dollars ! Egalement, une vingtaine d’industriels des médias et quelques poids lourds militaires. Parmi eux, Lockheed Martin est le premier marchand d’armes au monde, et le principal fournisseur du Pentagone depuis plusieurs années.Le pari de George Soros
Face à "W", les démocrates battent le rappel de leurs soutiens traditionnels. Les grandes organisations de fonctionnaires, les syndicats, des lobbies et l’industrie du divertissement (Hollywood en tête). Surtout, les démocrates se sont trouvé un allié providentiel de poids, en la personne du milliardaire hongrois George Soros. Il a déjà déboursé 16 millions de dollars et déclarait en novembre dernier au Washington Post qu’il faisait "de la défaite de Bush une affaire personnelle, une question de vie ou de mort". Avant d’ajouter : "Si on me garantit que le fait de donner l’intégralité de ma fortune personnelle (7 milliards de dollars, NDLR) à un candidat démocrate lui permet d’être élu président, je le ferai".La moisson de l’Internet
La troisième source financière de la campagne démocrate provient des Comités d’action politique (PAC). Constitués uniquement de citoyens anonymes, ces PAC font essentiellement appel au Web pour moissonner des sommes importantes. La majeure partie des 42 millions de dollars collectés par Howard Dean a ainsi été levée via le site Internet MovOn.org auprès de 300.000 personnes. John Kerry n’a levé que 4 millions de dollars sur la Toile. Mais le directeur financier de sa campagne ne cache pas vouloir mettre la main sur les 300.000 soutiens de Dean, puisque celui-ci a jeté l’éponge.- Illustration : Ponofob
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