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13-01-2005
Mots clés
Géopolitique
Moyen-Orient

La violence redouble

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Quand les risques physiques de faire des affaires en Irak échappent à tout contrôle.
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...Al-Abadi et Tofiq m’ont tous deux relaté une réunion - dont la presse ne se fit jamais l’écho - qui se tint à la fin f’octobre 2003. Les 25 membres du Conseil de Gouvernement irakien ainsi que les 25 ministres intérimaires qui y étaient réunis, décidèrent à l’unanimité de ne pas prendre part à la privatisation des sociétés ou infrastructures publiques d’Irak.

Mais Bremer ne désarma pas. Les lois internationales interdisent aux occupants de vendre eux-mêmes les biens publics. Mais elles ne disent rien au sujet des gouvernements fantoches qu’ils installent. Bremer, qui avait tout d’abord juré de remettre le pouvoir à un gouvernement irakien issu d’élections directes, se rendit à Washington, au début du mois de novembre, pour une réunion en privé avec le président Bush. Et il revint avec un plan B. Le 30 juin, l’occupation s’achèverait officiellement, mais pas dans les faits. Elle laisserait la place à un gouvernement nommé par Washington. Celui-ci ne dépendrait pas des lois internationales empêchant les occupants de vendre les biens publics, mais d’une "constitution intérimaire." Et ce document protégerait les investissements de Bremer et les lois sur les privatisations.

Au début, le plan B sembla prendre. Bremer persuada le Conseil du Gouvernement irakien de tout accepter : le nouvel échéancier, le gouvernement et la constitution intérimaires. Il parvint même à glisser dans la constitution une clause que personne ne releva, l’article 26. Ce dernier stipulait que, tant que durerait le gouvernement intérimaire, "les lois, les régulations, les ordres et les directives publiés par l’Autorité du Conseil Provisoire... seraient maintenus" et ne pourraient être changés qu’après la tenue d’élections générales.

6 - LA VIOLENCE REDOUBLE

Bremer avait trouvé un créneau légal : il y aurait une parenthèse - de sept mois - entre la fin officielle de l’occupation et la date prévue pour les élections générales. A l’intérieur de cette parenthèse, les interdictions imposées par les conventions de la Hague et de Genève et relatives à la privatisation n’auraient pas cours. Car, grâce à l’article 26, les propres lois de Bremer tiendraient. Au cours de ces sept mois, les investisseurs étrangers pourraient venir en Irak et signer des contrats valables pendant quarante ans pour l’achat de biens irakiens. Si un futur gouvernement irakien décidait de changer les règles, les investisseurs pourraient intenter des procès en vue de dédommagements.

Risques physiques

Cependant, Bremer avait un formidable rival, le Grand Ayatollah Ali al Sistani, doyen des chiites en Irak. Al Sistani saisit toutes les occasions pour s’opposer au plan de Bremer en exigeant que des élections directes soient tenues immédiatement et que la constitution soit rédigée après celles-ci, et non auparavant. Chacune de ces demandes, si elles avaient trouvé satisfaction, aurait fermé la parenthèse de privatisation de Bremer. Or le 2 mars, alors que les membres chiites du Conseil de Gouvernement refusaient de signer la constitution intérimaire, cinq bombes éclatèrent devant les mosquées de Kerbala et de Bagdad, tuant près de 200 fidèles. Le général John Abizaid, commandant en chef des Etats-Unis en Irak, avertit que le pays était au bord d’une guerre civile. Effrayé à cette idée, al Sistani fit marche arrière et les élus Chiites signèrent la constitution intérimaire. L’histoire se répétait : le choc provoqué par une attaque violente préparait le terrain pour une thérapie de choc.

Les risques physiques de faire des affaires en Irak semblaient rapidement échapper à tout contrôle. Chose qui, une fois encore, n’était pas prévue. Quand Bremer arriva en Irak pour la première fois, la résistance armée était si diminuée qu’il put déambuler avec une équipe de protection minimale. Puis, au cours des quatre premiers mois de son mandat, les soldats américains essuyèrent 109 tués et 570 blessés. Durant les quatre mois suivants, alors que la thérapie de choc de Bremer avait fait effet, les pertes américaines doublèrent quasiment, avec 195 soldats tués et 1633 blessés. Beaucoup en Irak prétendent que ces événements sont liés. Que les réformes entreprises par Bremer constituèrent le principal facteur de poussée de la résistance armée...

(A SUIVRE)

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