Sus au radon. Aux Etats-Unis, le mois de janvier a été déclaré mois du radon. Le pays lance une campagne massive de mesure et d’information sur ce gaz radioactif, présent naturellement dans le sol et qui peut, dans certaines conditions, pénétrer dans les bâtiments via les fissures du sol et provoquer des cancers du poumon. Et chez nous, en France ? Pas de panique, Terra eco vous dit tout.
Votre commune est-elle concernée ?
La première chose à faire est de se renseigner sur le « potentiel radon » de sa commune. En clair, le sol de votre commune émet-il ou non ce gaz – qui vient de la dégradation de l’uranium et du radium contenu dans les sous-sols granitiques et volcaniques ? Pour ce faire, vous pouvez utiliser l’excellente carte produite par l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) que nous reproduisons ci-dessous. Sont principalement frappées la Bretagne, le Massif central, les Vosges et la Corse. Dans ces régions, le radon est le polluant de l’air intérieur le plus nocif pour la santé (en dehors du tabac, bien sûr).
Si ma commune est exposée, que dois-je faire ?
La concentration en radon varie énormément d’un bâtiment à un autre. Il faut donc faire des mesures dans votre logement. Commencez par vous assurer que votre ville ne mène pas déjà une campagne.
« Dans le cadre du plan national sur le radon, de nombreuses communes organisent des distributions d’outils de détection du radon, appelés dosimètres passifs », indique Eric Dechaux, chargé d’affaires à l’ASN (l’Agence de sûreté nucléaire) et coordinateur du plan national sur le radon. Si ce n’est pas le cas, c’est à vous de faire le test à vos frais. L’IRSN publie sur son site une liste de cinq sociétés agréées pour commercialiser ces tests, qui coûtent une vingtaine d’euros. Au bout de deux mois de mesures,
vous pourrez leur renvoyer le ou les dosimètres passifs utilisés pour connaître le niveau d’exposition de votre maison. Vous pouvez aussi contacter un prestataire agréé dans votre région (
voir la liste ici) mais cela vous coûtera bien plus cher.
Si ma maison est polluée, que dois-je faire ?
« On considère qu’un logement est exposé au radon si le niveau de concentration dans l’air dépasse 300 becquerels par mètre cube (Bq/m3) », nous indique Eric Dechaux. Si l’exposition est faible – en deçà d’environ 500 Bq/m3 – il suffit souvent de mieux ventiler votre logement. C’est-à-dire d’
« ouvrir les fenêtres fréquemment, de vérifier que les entrées d’air ne sont pas obstruées ou que le moteur de la ventilation mécanique fonctionne ». On peut aussi améliorer l’étanchéité du sol, en comblant les fissures ou en bouchant les entrées d’air au niveau des canalisations.
« Si le niveau de concentration de radon est plus élevé, ou si ces solutions ne suffisent pas, il faut envisager des travaux plus importants, avec l’aide de professionnels du bâtiment », poursuit Eric Dechaux. Dans ce cas, des subventions
peuvent sous conditions être accordées par l’Anah (l’Agence nationale de l’habitat).
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