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innovation politique

Par Rodrigue Coutouly
7-11-2011

Une transition écologique est-elle possible ?

La sympathique revue Politis publie ce mois-ci, un hors série intitulé "De l'utopie à la réalité, les transitions écologiques". Or, les articles de ce numéro sont particulièrement décevants : ils ne sont pas à la hauteur de la désespérance de nos contemporains et de leurs espérances à imaginer un avenir plus radieux.

Prenons quelques exemples de cette déception. Sur l’urbanisme, par exemple, on y imagine l’avenir sous la forme de "maisons bio à 100000 euros", comme si, dans un pays urbanisé à 80%, nous allions tous pouvoir construire sur "un joli terrain au milieu des bois et des collines" (sic). Penser que notre transition se fera avec ce genre de rêve de retour à la nature, c’est oublier les structures sociales et les habitudes et modes de vie de la majorité de nos contemporains : or, la transition ne se fera qu’avec l’ensemble de la société.

Autre exemple, un article consacré aux villes "slows", joli concept réservé aux agglomérations de moins de 50000 habitants. Et les autres ? Celles où vivent la plupart de nos contemporains ? Trop compliqués et pas assez idylliques pour Politis qui préfèrent les passer à la trappe !

Il faudrait que les journalistes de Politis se penchent sur une réalité plus pragmatique : la transition écologique pour l’habitat suppose d’abord de s’attaquer à nos grandes agglomérations complexes, ces villes qui ne font pas rêver, sans petite maison au milieu des bois et sans rue piétonne mais où vivent la majorité de leurs contemporains et de leurs lecteurs. je les invite donc à lire les articles de la thématique "habitat urbanisme" du site innovation politique/fiscalité environnementale.

Mais au-delà de l’exemple de l’urbanisme, le numéro de Politis pêche surtout pour sa vision naïve de la transition écologique : qui va l’impulser ? Qui va piloter le changement ? Et bien, le long article d’introduction de Christian Arnsperger imagine un phénomène qui relève du miracle : la révolution écologique se diffuse dans le monde "capitaliste" de la green économy puis elle "passe" naturellement à une société de "pluriéconomie postcapitaliste". Ce phénomène se fera seule par la vertu combinée d’une "écologie des monnaies" post-euro et avec l’instauration d’un revenu de transition économique, sorte d’allocation universelle (dont on ne dit rien de son financement en ces temps où l’argent public coule à flot !).

Mais où sont les pouvoirs publics ? L’Etat ? Seules structures capables aujourd’hui de renverser et de s’opposer au libéralisme triomphant, elles sont oubliées dans ce schéma et ce dossier aussi irréalistes que frustrants. Seul l’article de Salvador Juan fait preuve de lucidité sur ces questions mais la place qui lui est laissée ne lui permet qu’un constat d’impuissance ainsi que l’expression d’une analyse lucide de l’intérêt de la fiscalité écologique (merci !).

Alors, comment réaliser la transition écologique ? En appliquant des politiques volontaristes au niveau des Etats et des collectivités territoriales qui mettent les acteurs sociaux devant leurs responsabilités : soit vous êtes pour la transition et vous serez aidés, soit vous vous en fichez et vous en payerez le prix. Journalistes de Politis, c’est bien l’utopie et les rêves, mais c’est mieux quand ces derniers sont réalisables : l’Utopie d’hier doit devenir la réalité de demain, et, pour cela, il faut en payer lucidement le prix !

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