Une si lente prise de conscience |
Ce best-seller, d’abord publié dans le New Yorker, lance l’alerte sur la toxicité des pesticides, notamment pour les oiseaux, dont il constate le déclin. Les risques de cancer sont pour la première fois évoqués. L’ouvrage, catalyseur du mouvement écologiste américain, est sitôt attaqué par les industriels. Leurs angoisses sont fondées : en 1964, les Etats-Unis adoptent une loi exigeant d’eux des preuves d’innocuité avant toute mise sur le marché. (Crédit photo : DR)
Cette année-là, le DDT, un insecticide, est banni. Trois ans plus tard, un texte de loi axé sur la sécurité des utilisateurs est adopté. Les avancées sont ensuite européennes. En 1991, une directive harmonise les conditions de mise sur le marché et élimine certaines substances dangereuses. Mais il faut attendre 2008 et la première mouture du plan Ecophyto pour qu’un large panel de pesticides, 30 substances, soit retiré du marché. A ce jour, des produits suspects, glyphosate en tête, restent commercialisés. (Crédit photo : DR)
Entre le diagnostic de la leucémie qui frappe ce céréalier en 2002, à l’âge de 44 ans, et le moment où la Mutualité sociale agricole (MSA) admet le lien avec l’usage des pesticides, quatre ans se sont écoulés et le tribunal des affaires de Sécurité sociale a été saisi. Cette décision marque néanmoins un tournant. Depuis, d’autres pathologies ont été inscrites au tableau de la MSA : maladie de Parkinson en 2012, certains lymphomes en juin dernier. (Crédit photo : DR)
Cette association est créée à Ruffec (Charente) à la suite d’une réunion de professionnels victimes des produits phytosanitaires. A l’époque, l’association regroupe 50 personnes. Quatre ans plus tard, elle compte 180 membres et traite des dizaines de dossiers par an. Au bout du fil ? « Des personnes de toute la France atteintes de cancers du sang, de la vessie, de la prostate ou d’Alzheimer et qui suspectent un lien avec leur exposition aux produits », note Ophélie Robineau, la chargée de mission. (Crédit photo : DR)
Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale compile tous les travaux de scientifiques réalisés depuis trente ans sur les pesticides. Verdict : outre les risques avérés de lymphomes, de cancer de la prostate et de maladie de Parkinson, l’étude souligne « une augmentation significative du risque de morts fœtales, de malformation congénitale », et indique qu’« un excès de risque de leucémies ne peut être écarté ». De même pour la maladie d’Alzheimer. (Crédit photo : DR)
Après la mort de son père d’un cancer bronchopulmonaire, Valérie Murat dépose plainte contre X pour homicide involontaire. L’objectif ? Faire reconnaître, au pénal, la responsabilité des firmes et des services de l’Etat pour une intoxication chronique. James-Bernard Murat, viticulteur, a eu recours pendant quarante-deux ans à l’arsénite de sodium. Ce fongicide, dont « les risques accrus de cancer pour les travailleurs de la vigne » étaient connus dès 1987, n’a été interdit qu’en 2001. (Crédit photo : France 2)
Après avoir respiré accidentellement des vapeurs d’herbicide, cet agriculteur est tombé dans le coma et en a gardé des séquelles. Considérant que le fabricant n’avait pas signalé « ces risques sérieux », le tribunal de grande instance de Lyon l’a condamné à verser des indemnités. Monsanto a fait appel. Le produit incriminé, le Lasso, a été retiré du marché français en 2007, soit quinze ans après la Grande-Bretagne et vingt-deux ans après le Canada. (Crédit photo : DR)
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