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24-01-2012
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Finance
France
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Sarkozy 2008, Hollande 2012 et la finance : qui a dit ?

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Sarkozy 2008, Hollande 2012 et la finance : qui a dit ?
(Crédits photos : DR)
 
Toulon, 25 septembre 2008. Le Bourget, 22 janvier 2012. Deux discours, deux programmes, deux diatribes contre la finance. Retrouvez qui a dit.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Les phrases choc :

- « Je vais vous confier une chose. Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. »

= Cette première phrase choc est de François Hollande. « Mon adversaire, c’est le monde de la finance », restera la phrase la plus marquante de son discours, reprise notamment en une du quotidien Libération ce lundi 23 janvier.

- « Une certaine idée de la mondialisation s’achève avec la fin d’un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l’économie et avait contribué à la pervertir. L’idée de la toute puissance du marché qui ne devait être contrarié par aucune règle, par aucune intervention politique, était une idée folle. L’idée que les marchés ont toujours raison était une idée folle. (…) Oui, il arrive que l’autorégulation soit insuffisante. Oui, il arrive que le marché se trompe. Oui, il arrive que la concurrence soit inefficace ou déloyale. Alors il faut bien que l’Etat intervienne, qu’il impose des règles, qu’il investisse, qu’il prenne des participations, pourvu qu’il sache se retirer quand son intervention n’est plus nécessaire.(...) Si l’on veut reconstruire un système financier viable, la moralisation du capitalisme financier demeure la priorité. »

= A Toulon, deux semaines après la faillite de Lehman Brothers, Nicolas Sarkozy annonce une longue crise aux Français. Il y prononcera 38 fois le mot « crise », et affiche pour la première fois sa volonté de « moraliser le capitalisme financier », un thème qui deviendra son credo.

Ce qui les indigne :

- « Ce système où celui qui est responsable d’un désastre peut partir avec un parachute doré, où un trader peut faire perdre cinq milliards d’euros à sa banque sans que personne ne s’en aperçoive, où l’on exige des entreprises des rendements trois ou quatre fois plus élevés que la croissance de l’économie réelle, ce système a creusé les inégalités, il a démoralisé les classes moyennes et alimenté la spéculation sur les marchés de l’immobilier, des matières premières et des produits agricoles. »

= Vous aviez deviné, il s’agit bien sûr de Nicolas Sarkozy. Les banques et les rémunérations des banquiers sont la principale cible des discours du Président entre 2008 et 2011. La preuve avec ce montage à charge, mais plutôt bien fait.

- « Les banques, sauvées par les Etats, mangent désormais dans la main qui les a nourries. Les agences de notation, décriées à juste raison pour n’avoir rien vu de la crise des subprimes, décident du sort des dettes souveraines des principaux pays, justifiant ainsi des plans de rigueur de plus en plus douloureux. Quant aux fonds spéculatifs, loin d’avoir disparu, ils sont encore les vecteurs de la déstabilisation qui nous vise. Ainsi, la finance s’est affranchie de toute règle, de toute morale, de tout contrôle. »

= Quand Nicolas Sarkozy pointe des dérives précises, François Hollande s’en prend à l’ensemble du système et cite les institutions financières une à une. Ce qui a l’inconvénient de faire plus de mécontents.

Les solutions :

- « Maîtriser la finance commencera ici par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives. (...) Aucune banque française ne pourra avoir de présence dans les paradis fiscaux. »

= Séparer les banques d’affaires et les banques d’investissements. Les Etats-Unis avaient pris cette décision après la crise de 1929. François Hollande recommande de faire de même aujourd’hui.

- « Je n’hésite pas à dire que les modes de rémunération des dirigeants et des opérateurs doivent être encadrés. Il y a eu trop d’abus, trop de scandales. Alors ou bien les professionnels se mettent d’accord sur des pratiques acceptables, ou bien nous réglerons le problème par la loi avant la fin de l’année. Et si les dirigeants sont intéressés au résultat, les autres salariés doivent l’être aussi. S’ils ont des stock-options, les autres salariés doivent en avoir aussi ou à défaut bénéficier d’un système d’intéressement. Voilà quelques principes simples qui relèvent du bon sens et de la morale élémentaire sur lesquels je ne céderai pas. »

= Nicolas Sarkozy a pris pour cheval de bataille la rémunération des financiers. Plusieurs mesures ont été prises pour limiter notamment les bonus, mais elles restent exceptionnelles et aucune limite permanente n’a été instaurée. Une prime contre dividendes exceptionnelle vient enfin d’être mise en place, mais son montant sera bien plus faible que prévu. A noter que François Hollande propose encore de supprimer les stock-options et d’encadrer les bonus. Reste à voir si ces mesures seront ou non appliquées si ce dernier était élu.

« Il faudra bien aussi se poser des questions qui fâchent comme celle des paradis fiscaux, celle des conditions dans lesquelles s’effectuent les ventes à découvert qui permettent de spéculer en vendant des titres que l’on ne possède pas ou celle de la cotation en continu qui permet d’acheter et de vendre à tout moment des actifs et dont on sait le rôle qu’elle joue dans les emballements du marché et les bulles spéculatives. »

= Pêle-mêle, c’est le Nicolas Sarkozy de Toulon qui pointe ces failles du système financier. Ces points ont commencé à être évoqués à l’échelle européenne, avec le timide soutien de la France. Le processus est en cours, notamment sur la vente à découvert. François Hollande propose, quand à lui, d’ « interdire les produits financiers toxiques ». Mais il lui faudra bien sûr l’aval des autorités européennes.

« Je proposerai aussi, si l’on veut éviter d’être jugés par des agences de notation dont nous contestons la légitimité, de mettre en place au niveau européen une agence publique de notation. »

= Les décisions des agences de notation privées déstabilisent la zone euro ? Créons une agence publique ! Voilà la proposition de François Hollande... qui laisse beaucoup d’économistes sceptiques.

« Nous avons besoin d’Europe, elle doit nous aider à sortir de la crise mais pas imposer une austérité sans fin qui peut nous entraîner dans la spirale de la dépression. Les disciplines sont nécessaires, des engagements devront être pris pour le désendettement et être respectés. Mais c’est la croissance qui nous permettra d’y parvenir le plus sûrement. C’est pourquoi je proposerai à nos partenaires un pacte de responsabilité, de gouvernance et de croissance. » 

= Sur ce point, le candidat François Hollande se distingue énormément du candidat Sarkozy de 2008. Dans son discours du Bourget, le socialiste a proposé une alternative à l’austérité, pour tenter une relance européenne. Le changement de cap sera toutefois difficile, alors que le Vieux continent s’est lancé dans une course à l’austérité.

« La remise en ordre du système financier ne serait pas complète si en même temps on ne cherchait pas à mettre un terme au désordre des monnaies. La monnaie est au cœur de la crise financière comme elle est au cœur des distorsions qui affectent les échanges mondiaux. Et si l’on n’y prend pas garde, le dumping monétaire finira par engendrer des guerres commerciales extrêmement violentes et ouvrira ainsi la voie au pire des protectionnismes. Car le producteur français peut faire tous les gains de productivité qu’il veut, il peut à la rigueur concurrencer les bas salaires des ouvriers chinois, mais il ne peut pas compenser la sous-évaluation de la monnaie chinoise. Notre industrie aéronautique peut être aussi performante que possible, elle ne peut pas lutter contre l’avantage de compétitivité que la sous-évaluation du dollar donne aux constructeurs américains. »

= Quand Hollande voit la relance comme solution, Nicolas Sarkozy souhaitait lui la fin de la concurrence monétaire du dollar et du yuan. La question a été très houleuse, entraînant même ce que l’on a appelé une guerre des monnaies, jusqu’à ce que l’urgence de la crise de la dette ne relègue la question au second plan. Hollande ne l’a pas du tout évoqué dans son discours.

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