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5-07-2011
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Environnement
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Monde

Quand la forêt brûle, la planète chauffe

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Quand la forêt brûle, la planète chauffe
(Crédit photo : PLoS - wikipedia)
 
Le phénomène croissant de méga-feux n'est pas seulement une conséquence du réchauffement climatique : selon un nouveau rapport de la FAO, ces incendies géants en seraient aussi une cause. Zoom sur un dangereux cercle vicieux.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Février 2009, Australie. Une vague de chaleur exceptionnelle traverse le pays. Dans l’après-midi du 7 février, alors que Melbourne enregistre une température record de 46°C, une série d’incendies se déclenchent dans l’état de Victoria. En moins de 24 heures, ces feux de brousse vont détruire 365 000 hectares de terrains, un millier de maisons, et tuer 135 personnes. Dans l’esprit des Australiens, cette journée restera comme un « black saturday », une épreuve traumatisante. Mais pour les scientifiques, ce samedi noir n’est qu’une illustration supplémentaire des ravages qu’un méga-incendie peut causer.

Impressionnants par leur taille, ces méga-feux se distinguent surtout des simples incendies de forêt par les dégâts qu’ils causent. Dans un rapport récemment publié, les experts de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dressent un bref portrait de ce type de sinistres : ils résultent souvent d’une interaction entre plusieurs départs de feux dans une même zone géographique, et ont « un impact social, économique et environnemental particulièrement fort ». Mais il y a un autre problème : ces « méga-incendies » pourraient aggraver le réchauffement climatique.

Le rapport de l’institution indique en effet que dans la plupart des cas étudiés, d’importantes quantités de CO2 ont été relâchées lors de ces méga-feux. « En émettant des gaz à effet de serre, ajoutent les experts, ces gigantesques incendies pourraient provoquer un sérieux effet rétroactif » sur l’élément qui visiblement, les aggrave : le réchauffement climatique.

Feux et réchauffement : qui de la poule et de l’œuf ?

L’inverse était déjà envisagée par les scientifiques. Dans son dernier rapport, la FAO se base sur une poignée de récents méga-incendies (l’Indonésie en 1997, le Botswana en 2008 ou l’Australie et la Russie entre 2009 et 2010), pour étudier leurs causes. Résultat : si nombre d’entre eux ont été déclenchés délibérément par l’homme, notamment dans le but de défricher les terres, la propagation de la plupart de ces méga-incendies est due aux sécheresses. Or, ces événements extrêmes deviennent plus fréquents avec le réchauffement climatique. Par le passé, certaines études ont d’ailleurs souligné le lien de cause à effet entre réchauffement et incendies.

Mais pour Pieter van Lierop, du département forestier à la FAO, ce lien de cause à effet est capital, notamment à cause de « la fréquence et de l’ampleur croissantes des méga-feux, ainsi que des projections météorologiques de saisons d’incendies de plus en plus chaudes et arides ».

Priorité n°1 : la prévention

En 2009, la branche espagnole du World Wildwide Fund (WWF) publiait un « incendiemètre », calculant la vulnérabilité de certaines zones aux feux de forêt. Déjà à l’époque, l’ONG indiquait que le changement climatique ferait croître d’un mois, chaque année, la période de risques de feux de forêt.

Pour sortir du cercle vicieux, quelles solutions ? La FAO met l’accent sur la prévention. « Cela semble simple, mais il faut absolument continuer d’éduquer la population à ces phénomènes », explique Jesus San Miguel Ayanz, chef de l’équipe « forêt » à l’Institut environnemental de la Commission européenne. Autre problème, « certaines terres, notamment autour du bassin méditerranéen, ne sont pas considérées comme rentables, ce qui explique pourquoi les incendies ne sont pas gérés correctement, et ce, malgré les dommages collatéraux ».

En faisant de 2011 l’Année Internationale des forêts, la FAO et plus généralement les Nations Unies ont elles-mêmes mis l’accent sur ce point sensible. Un message, en substance : « protéger nos forêts, c’est protéger la planète ». Aujourd’hui, malgré un phénomène de déforestation en léger ralentissement (1), les forêts n’occupent plus que 31 % de nos territoires.

(1) : Même s’il reste très important, le phénomène de déforestation a très légèrement ralenti depuis les années 1990 : 13 millions d’hectares de forêts ont disparu durant la décennie 2000, contre 16 millions entre 1990 et 1999.


Les pays en développement, particulièrement vulnérables aux méga-feux

Lorsqu’un incendie géant ravage le Botswana en 2008, puis l’Australie l’année suivante, lequel s’en sort le mieux ? Le pays développé, bien sûr. Le rapport des experts de la FAO pointe du doigt la difficulté qu’ont les pays en développement à se remettre de ces sinistres, notamment parce que les moyens de subsistance des habitants sont affectés beaucoup plus durement. Autre problème pour ces pays : il est courant d’utiliser le feu pour défricher les terres et pour pratiquer l’agriculture sur brûlis. « Des techniques qui accroissent le risque d’incendie », pour Pieter van Lierop, forestier à la FAO. Là encore, une seule solution pour les experts : la prévention.
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