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29-03-2012
Mots clés
Energies
France

Pomper les réserves stratégiques de pétrole : une fausse bonne idée ?

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Pomper les réserves stratégiques de pétrole : une fausse bonne idée ?
(Crédit photo : Sagess)
 
Eric Besson l'a confirmé. Si l'Agence internationale de l'énergie donne son feu vert, la France ira puiser dans ses stocks de pétrole pour enrayer la montée des prix à la pompe. Au risque de donner un mauvais signal environnemental.
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Parce qu’elle est adhérente depuis 1974 à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la France a l’obligation de constituer des stocks de pétrole équivalant à 90 jours d’importation nette de l’année précédente (selon les règles de l’UE, elle doit couvrir 90 jours de sa consommation intérieure moyenne). En décembre 2011, date des dernières données de l’AIE, ses stocks pouvaient lui permettre de tenir 98,6 jours en autonomie.

Ces réserves sont conservées sous trois formes - essences, distillats (gazole, fioul domestique et kérosène) et fiouls lourds - dans des dépôts répartis dans 7 zones dites de « défense ».

Les réserves doivent permettre à chacune de ces zones de disposer d’au minimum dix jours de supercarburants et de quinze jours de gazole et fioul domestique. Les réserves sont alimentées par les entreprises pétrolières qui sont tenues de garder ainsi de côté 27% des produits mis sur le marché français l’année précédente. Une partie de ces produits est gérée par la Société anonyme de gestion des stocks de sécurité (Sagess) dans ses réservoirs. Le reste est stocké par les opérateurs eux-mêmes.

A quoi servent les stocks ?

Les stocks stratégiques sont uniquement destinés à la population civile et aux entreprises. L’armée gère séparément ses propres réserves. C’est le gouvernement, en coopération avec l’AIE et l’Union européenne, qui prend la décision de ponctionner ces réserves. Celles-ci doivent servir « dans l’éventualité d’une perturbation du ravitaillement en pétrole susceptible de provoquer des dommages économiques considérables », souligne l’AIE. Et ne doivent pas être utilisés « pour modérer les prix ».

Une bonne stratégie économique ?

L’objectif du gouvernement est simple : il s’agit de faire baisser les prix. Mais la baisse risque d’être limitée. « Ça peut jouer pendant quelques jours. Mais les tendances lourdes ne dépendent pas du gouvernement français. Il suffit que demain il y ait une tension avec l’Iran pour que les prix repartent à la hausse », a souligné Jacques Percebois, professeur à l’université de Montpellier et directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie, sur RMC .

La preuve, pour Yves Cochet, député Europe Ecologie - Les Verts, « cette mesure avait été prise l’année dernière [1] mais ça n’a rien fait du tout ! » En effet, à l’époque, le prix du baril avait bien perdu cinq ou six dollars (3,7 à 4,5 euros) mais la baisse avait été effacée en quelques jours.

Pis, si la France vide ses réservoirs, il faudra bien les remplir à nouveau et ce, « au prix du marché qui sont aujourd’hui très hauts, de 105 dollars le baril pour le Brent de la mer du Nord (79 euros), de 125 dollars pour le WTI (94 euros) à la bourse de New York. Mieux vaut garder les vieux stocks », estime Yves Cochet. « D’ailleurs, ces réserves n’ont jamais été faites pour moduler les prix. Elles ont été inventées pour tenir trois mois en cas de guerre », rappelle le député.

Une bonne stratégie écologique ?

Ponction dans les réserves pour l’UMP, TIPP flottante pour les socialistes. Les partis sont décidés à limiter la casse dans le porte-monnaie des Français. Mais « cela témoigne de beaucoup de démagogie de la part des dirigeants. Le prix du pétrole à New York, Rotterdam, Londres mais aussi le prix de l’essence à la pompe ne vont pas cesser d’augmenter. Et la part du budget des ménages consacrée à l’énergie va continuer d’augmenter. Simplement parce qu’on a à faire à des ressources non renouvelables ! », souligne Yves Cochet.

« Ce n’est pas un hasard si les deux pays qui proposent de puiser dans les réserves stratégiques, les Etats-Unis et la France, sont tous les deux en campagne électorale… », décrypte pour sa part Pierre Terzian, directeur de la revue Pétrostratégies, sur le site de RMC

[1] le 23 juin dernier, alors que la production de brut libyen faisait défaut sur le marché, l’AIE avait annoncé la mise sur le marché de 60 millions de barils issus de stocks stratégiques des Etats-Unis (pour 50%), de l’Europe (pour 30%) et des pays asiatiques (pour 20%)

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