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14-09-2012
Mots clés
Pêche
Europe

Oui, on peut repeupler nos mers en 5 ans (seulement)

Oui, repeupler nos mers en 5 ans, c’est possible

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Oui, on peut repeupler nos mers en 5 ans (seulement)
(Wunluv - Flickr )
 
Des poissons plein les mers et des milliards d'euros dans les poches des cirés. C'est à cela que pourrait ressembler l'avenir des pêcheurs européens. A condition de respecter des moratoires sur les espèces menacées.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Maquereaux, morues, merlans, les poissons disparaissent dangereusement de nos eaux. Si certains imaginent déjà la tristesse de leur assiette, d’autres craignent le bouleversement des écosystèmes marins. D’ultimes enfin, pleurent la déroute des pêcheurs, ces acteurs d’un système déjà largement sous perfusion publique.

Rien d’inéluctable, pourtant. Les poissons pourraient revenir rapidement buller dans nos mers et les pêcheurs s’en mettre plein les poches de cirés. La New Economics Foundation, un think tank britannique indépendant s’est penché sur les moyens d’en finir avec la crise des ressources halieutiques dans les mers du Nord-Est atlantique. En cinq ans, assure leur rapport, la plupart des populations de poisson étudiées pourraient retrouver un seuil dit « durable ». Pour atteindre l’âge d’or, pas d’hésitation : il faut introduire des moratoires dès 2013 sur les populations victimes de surpêche. Des interdictions plus ou moins longues en fonction de la capacité des espèces à regonfler leurs rangs : pour certains, une petite année suffira pour d’autres, il faudra cinq ou dix ans.

10,56 milliards pour les pêcheurs

Mais que se passera-t-il pour l’armada de pêcheurs et de navires forcée de rester au port ? Ceux-là devront être indemnisés à hauteur de la perte de leur revenu et de la dépréciation de leur flotte pendant la période de poisson maigre. « Ils ne seront pas payés à ne rien faire, tempère néanmoins Rupert Crilly, auteur principal du rapport de la NEF.Ils seront employés pour collecter des données, surveiller l’espace maritime ou vérifier que le moratorium est bien respecté. » Coût total du trou à combler pour les pêcheurs : 10,56 milliards d’euros. Une somme que l’expert voit préférablement venue de l’escarcelle privée, austérité européenne oblige.

Comment convaincre les investisseurs de placer des billes dans l’aventure ? En leur promettant un retour sur investissement plus que raisonnable. Ils pourraient par exemple prêter de l’argent aux pêcheurs pour couvrir le manque à gagner et prélever une part sur leurs bénéfices futurs, imagine Rupert Crilly. Car la manne s’annonce importante. Plus nombreux à frétiller dans les eaux, les poissons seront en effet plus faciles à réunir dans les filets, chaque bateau pourra réduire le nombre d’heures passées en mer et donc limiter le coût de sa main d’œuvre. Mieux, les spécimens attrapés auront eu le temps d’atteindre la maturité : plus gros, ils devraient se vendre plus chers sur le marché. « Après la restauration des stocks, la valeur totale des prises triplerait, générant 16,85 milliards de revenus par an », souligne le rapport. Résultat : 1,48 euro engrangé pour chaque euro investi en moyenne sur dix ans et 14 euros créés pour le même euro englouti, si l’on considère une période de 40 ans (2013-2052).

Une mer à exploiter avec précaution

Mais, pour garder ses couleurs dorées, la manne devra être raisonnablement exploitée. « Pour que cette pêche reste durable, il faut réduire la capacité de la flotte, soit en réduisant le nombre de navires dans les eaux ou de limiter le nombre de jours passés en mer par chaque bateau », suggère Rupert Crilly. « La surpêche est un problème depuis des décennies, depuis la révolution industrielle en fait. Nous n’aurons pas d’impact si nous ne faisons pas un effort radical », Rupert Crilly. Or l’occasion semble belle : l’Union européenne a, sur sa table de travail, la réforme de sa politique commune de la pêche qui doit entrer en vigueur en 2013. « Si on ne change pas maintenant, il faudra attendre encore dix ans », alerte M. Crilly.
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    4.07 à 08h35 - Répondre - Alerter
  • ... alors, cela voudrait dire que finalement, le problème ne serait pas aussi grave que l’on veut bien le dire !!!

    ... et que l’on peut continuer à consommer comme avant... car, quand on sera à 5 ans du pied du mur, il sera toujours temps de commencer à s’en occuper...

    C’est comme cela que le doute ira s’installer chez les gens.
    Car si l’on propose deux voies, la tentation sera forte de prendre la voie du moindre effort.

    En outre, comme il a été dit plus haut, le problème de la surpopulation mondiale ET celui de l’aspiration générale à une vie meilleure, rendent le problème encore plus grave qu’il ne nous apparaît.

    24.09 à 21h40 - Répondre - Alerter
  • Didier Barthès : Moratoire obligé

    Il peut y avoir des débats sur la rapidité de la reconstruction d’une faune riche dans les océans, mais de toutes façons : Oui, il faut instaurer des moratoires sur la pêche et même réserver définitivement de vastes zones sans pêche de façon à ce qu’elles constituent un réservoir permanent de biodiversité où tous les mécanismes de la sélection natuelle joueront à plein pour péréniser la vitalité des espèces. Ces zones en plus participeront au repeuplement des océans, en exportant à côté leur "surplus".
    Il va de soi aussi que la durabilité de telles mesures suppose que nous mettions un frein à l’expansion démographique humaine, car sinon tous nos efforts en la matières seront réduits à néant.
    Là encore, comme toujours en matière d’environnement, il nous faut penser à long terme.

    15.09 à 10h12 - Répondre - Alerter
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