Monsanto ne pouvait pas laisser le gouvernement croquer tout cru son MON810 sans réagir. Depuis que, le 9 janvier, des "doutes sérieux" ont été soulevés sur celui-ci par le président de la Haute autorité sur les OGM Jean-François Le Grand (sénateur UMP), le géant de l’agrochimie était pourtant resté bien silencieux. Parce que la société se donnait le temps de préparer sa riposte. Jour J : jeudi 31 janvier, date à laquelle le colis a été posté rue de Varenne. Il contenait une lettre adressée au directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et un rapport scientifique étayé.
La firme agrochimique, qui a passé au crible les études mentionnées dans l’avis de la Haute autorité provisoire, s’applique à démonter un par un les arguments avancés. "Les prétendus faits scientifiques nouveaux ne pourraient en aucune cas rapporter la preuve d’un risque [pour la santé et pour l’environnement]" martèle le président de Monsanto France dans sa lettre. "Au vu de ces éléments, conclut Jean-Michel Duhamel, il ne fait aucun doute que l’avis ne remplit aucun des critères qui permettraient, à titre exceptionnel, à l’Etat français de suspendre l’effet d’une autorisation délivrée en toute légalité et aux termes d’une évaluation scientifique rationnelle."
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