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Mon plombier est une multinationale

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On pensait que les grands groupes tueraient le petit commerce et les services de proximité, à coup de centres commerciaux. Plus subtile, la stratégie des multinationales consiste en fait, parfois, à "devenir" un artisan ou un commerçant tout près de chez nous. Caviste, boulanger, coiffeur... Nos boutiques préférées n'ont peut-être, déjà, plus rien d'indépendant. Bienvenue dans le siècle du commerce transnational de proximité.
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Imaginez un plombier honnête et compétent, capable de refaire votre carrelage, poser un carreau, réparer votre lave-linge. Le tout, dans la demi-heure. Même la nuit de Noël... Impossible ? Du temps des Trente glorieuses et du petit commerce de papy, sûrement. Mais nous vivons au XXIe siècle. Bientôt, les petits commerçants et artisans ne se plaindront plus de la concurrence des grands groupes. Ils "seront" de grands groupes. Un exemple ? Maisoning. Cette marque créée de toute pièce il y a quelques mois est la propriété du géant Suez. 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2003. Plus de 170000 salariés dans le monde entier. Suez n’a rien d’un "artisan du coin".

Un simple coup de fil à un centre d’appel national - basé à Tours - suffit à faire déplacer un technicien pour réparer votre téléviseur dans le centre de Bordeaux. Pour réussir ce tour de passe-passe, la Lyonnaise des Eaux (filiale de Suez) a racheté en 2001 deux grosses PME, et leur clientèle : STP Dépannage et Dépannage numéro 1, spécialisées dans les interventions rapides à domicile. "L’objectif est d’étendre nos activités au-delà du compteur d’eau et de toucher directement les particuliers, à l’intérieur du domicile", explique Hervé Racine, le pédégé de Maisoning. Pour tisser son réseau national la Lyonnaise fait son marché. "On attend le moment venu pour racheter des fonds de commerce, avec des équipes déjà présentes de 5 à 7 personnes, mais dont les compétences sont souvent réduites à une seule activité, comme le chauffage", raconte Hervé Racine. Dernier cas en date : un artisan parisien et ses salariés. Pénétrer le cocon familial intéresse une autre multinationale, Veolia (ex-Vivendi Environnement) et sa filiale Proxitherm. En quelques mois et deux coups de cuillère à pot, celle-ci a monté son propre réseau. Comme sa concurrente, Proxitherm débarque avec le carnet de chèque et rachète de petites agences existantes. Une cinquantaine de patrons-artisans et leurs salariés seront ainsi tombés dans son escarcelle d’ici à la fin 2004.

Le verre qui cache la cuve

Spectaculaire, cette incursion de grands groupes dans les services "de proximité" est le dernier avatar de la longue histoire de la concentration des entreprises. Un détour par la moindre rue commerçante permet, déjà, de dresser un état des lieux sans appel : du matin au soir, le moindre petit acte de consommation peut se faire au contact d’une multinationale. Faire réparer la voiture chez Midas (2800 centres dans le monde). Acheter une baguette chez Paul (4300 salariés en France, voir encadré). Boire un café chez Starbucks (3,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires), société cotée en Bourse aux Etats-Unis (Nasdaq). Bien souvent, ces "grands petits commerçants" mettent en valeur un savoir-faire, un certain sens de la tradition, pour entretenir cette notion de proximité. Du bois, des tonnelles, des "Petites récoltes"... C’est l’habillage des cavistes Nicolas. S’ils ont conscience d’avoir affaire à une "chaîne" de magasins, les consommateurs qui poussent la porte de cette enseigne ignorent probablement qu’ils sont clients du groupe Castel, premier négociant européen, avec plus de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires (2001).

Mon coiffeur aussi ?

Dans les centres-villes, les épiceries indépendantes ont été poussées vers la sortie, laissant la place aux petites enseignes de grandes sociétés. Ce sont toujours des commerces de petite taille, la marque en plus : Petit Casino et Spar pour le groupe Casino, 8 à Huit et Proxi pour Carrefour... le numéro deux mondial de la grande distribution. Le plombier, le caviste et le boulanger ne sont pas seuls. Même les femmes de ménage ont leur "petit" groupe : Shiva. Et attention, votre coiffeur est peut-être aussi une multinationale. A la tête des salons Saint-Algue, Jean-Louis David, Intermede, City Looks et Coiff & Co, l’on trouve une seule et même entité : le groupe américain Regis : 10000 salons dans le monde, coté au Nasdaq. On pourrait multiplier les exemples à l’envi. Même la mort et ses pompes funèbres sont une affaire de "gros". En atteste le profil de PFG et Roblot : 1000 boutiques en France, 6000 emplois, un chiffre d’affaires de 515 millions d’euros (2003).

Question d’échelle

Cette évolution, on l’a dit, marque la généralisation aux commerces et services de proximité d’une tendance à l’œuvre ailleurs, et notamment dans l’industrie : la concentration, et la course aux économies d’échelle. Schématiquement, si 150 salons de coiffure achètent ensemble le même shampooing 5 en 1, ils vont pouvoir négocier le flacon à 20 euros l’unité, quand le patron d’un petit salon l’obtient au mieux à 23 euros. Conséquence : à qualité de service égale, les 150 pourront proposer une coupe à prix plus faibles que leurs petits concurrents. Les clients se bousculeront à leur porte. Les autres salons devront à leur tour se concentrer pour espérer survivre. "S’y ajoute le phénomène de la marque. Un coiffeur situé en centre-ville, verra forcément ses ventes décoller si on lui appose une marque connue du public", assure Thierry Fourez, qui n’est pas coiffeur mais directeur des franchises des boulangeries Paul...

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