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Animer, c’est sa vraie nature !

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Animer, c'est sa vraie nature !
(Crédit photo : Marie Gerhardy)
 
Sensibiliser les enfants à la biodiversité, à sa protection et à l’écologie. Voilà les missions de Jean-Christophe Zasio, animateur nature dans un centre d'accueil du Bas-Rhin.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Il faut dépasser le parking exigu pour découvrir la vaste clairière qui abrite le Floessplatz. Le centre d’accueil et d’animation s’étend sur six hectares de verdure au cœur de la forêt alsacienne du Guirbaden, dans le Bas-Rhin. Sur l’allée qui serpente entre les bâtiments, Jean-Christophe Zasio s’entretient avec la directrice du centre. L’animateur nature voudrait installer un verger sur le terrain. « Ce serait une mine d’activités pour les enfants ! Découvrir la culture des arbres fruitiers, entretenir la plantation… » Sensibiliser les enfants à la protection de la nature par sa découverte est primordial pour Jean-Christophe. « On se sent toujours investi d’une petite mission… Mais je crains que les parents ne relaient pas ce message après le séjour. »

Le Floessplatz accueille des colonies durant les vacances scolaires, et des publics de tous âges le reste de l’année. Jean-Christophe préfère les classes vertes : « Avec un rien, on peut émerveiller les enfants et les intéresser. Les adultes sont plus blasés. » Sourire aux lèvres et lunettes de soleil sur le front, l’animateur prend un plaisir visible à présenter l’« hôtel à insectes » qu’il a élaboré avec les enfants, sorte de totem rempli de tubes où viennent se nicher les petites bêtes à la belle saison.

Distribuer des granulés aux poules, changer la paille des lapins… La faune et la flore du centre sont des sources intarissables de jeux et de découverte. « Pour embarquer les gens, tu dois être passionné par la nature, accro, fan ! Etymologiquement, animation veut dire donner vie. Il faut éviter la routine, toujours créer. »

« On m’a appris et j’apprends encore »

Pour Jean-Christophe, l’animation nature n’était pas une vocation. « Quand j’étais petit, mes parents m’ont fait aimer la nature, mais sans me dire systématiquement qu’elle était en danger. A l’époque, on parlait beaucoup moins d’écologie. » Mais la graine était semée. Son bac en poche et après un bref passage en BTS chimie, Jean-Christophe rencontre un directeur de centre de vacances qui lui transmet sa passion. Il intègre son équipe, puis passe son Bafa et obtient un poste permanent. Enfin, à l’âge de 23 ans, il se spécialise dans l’animation nature. C’était il y a quatre ans.

« Ce n’était pas une évidence, on m’a appris et j’apprends encore. Les instituteurs qui accompagnent les classes vertes sont souvent plus calés que nous sur l’écosystème de la région ! » Jean-Christophe souhaite désormais transmettre son savoir à son tour. La directrice du Floessplatz rappelle que le département a lancé de nombreux projets écologiques et les demandes d’animations sur la biodiversité explosent. Le centre suit le mouvement : à ses traditionnelles activités de découverte de la nature, il ajoute la sensibilisation à l’écologie.

Des chèvres et du saucisson

Et toutes les occasions sont bonnes pour apprendre les gestes verts. « Il faut rappeler aux enfants de fermer le robinet pendant qu’ils se brossent les dents, de ne pas utiliser trop de papiers, etc. Et notre propre comportement doit correspondre à notre discours. Comme beaucoup, je n’en fais pas assez, et ils ne manquent pas de le relever ! » Le Floessplatz brosse un éventail d’activités écolos le plus large possible. A l’aide d’une maquette ludique et d’objets hétéroclites, les enfants peuvent par exemple jouer à trier les déchets. « On a souvent des réactions très vives. Ils proposent des solutions extrêmes, comme ne plus utiliser l’électricité pour limiter le réchauffement climatique », s’amuse Jean-Christophe.

Mais les moyens de l’association Joyeuse jeunesse, à qui appartient le centre, sont limités, et l’animateur doit faire preuve d’imagination. De la serre à papillons à la volière, les nombreux équipements ont été créés et sont entretenus avec les enfants, et grâce à la vente du miel en provenance de ses ruches, le Floessplatz peut continuer de nourrir ses animaux. « On se débrouille. Les chèvres de la ferme nous ont été fournies par un éleveur des Alpes. Soit on venait les chercher, soit il en faisait du saucisson ! » Mais Jean-Christophe ne manque pas d’idées pour ravir l’imaginaire des enfants. « Une balade nocturne est par exemple l’occasion de raconter les légendes de la forêt du Guirbaden ou de faire entendre une chouette hulotte. Et d’expliquer que non, ils ne croiseront ni loups, ni ours, ni… dinosaures ! »


Fiche métier

- C’est quoi ?

L’animateur nature encadre des groupes pour leur faire découvrir des sites naturels et les sensibiliser à la protection de la faune et de la flore.

- Quelle formation ?

Il est possible d’exercer dès le bac, mais une formation bac +2 à bac +5 dans le domaine de la biologie et de l’environnement est particulièrement appréciée. La voie royale reste le BTSA Gestion et protection de la nature, option animation nature, de niveau bac +2. On peut le préparer en alternance. Les DUT biologie et carrières sociales option animation sociale et socioculturelle sont également des portes d’entrée dans la profession. Des diplômes d’animation de type Bafa, Defa, BEATEP ou BPJEPS sont un plus.

- Salaire

De 900 à 1 500 euros nets mensuels, selon les employeurs et la formation.

- Qui recrute ?

Le nombre de postes est limité, mais le métier devrait se développer. Environ 75% des animateurs nature sont employés par des associations. Parmi elles, les 63 Centres permanents d’initiatives pour l’environnement (CPIE) emploient 350 animateurs nature. Les réserves et les parcs naturels régionaux embauchent également, mais principalement des saisonniers. On peut encore citer les collectivités locales, les écomusées, les syndicats d’initiatives, les maisons de la nature…

- Évolution possible

En possession du BTS, l’animateur peut participer à des études environnementales ou passer le concours de technicien territorial, pour un poste dans une collectivité locale.

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Jeune journaliste, particulièrement intéressée par le théâtre, mais j’espère toucher à un maximum de domaines tout au long de ma carrière.

1 commentaire
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  • Anonyme : métiers verts

    bonjour,

    étant moi même animatrice nature et ayant passé de longs moments en recherche d’emploi, je me permets d’intervenir sur cet article qui met le métier d’animateur nature comme un métier de demain !
    Actuellement, trouver un poste d’animateur nature relève de la chance.
    Demain ? ce métier aura disparu remplacé par des chargés de mission ou coordinateurs de projets...l’évolution du métier est nécessaire et en accord avec les problématiques environnementales.
    à l’heure actuelle sur le marché de l’emploi, les jeunes en possession du BTSA option animation ne trouveront pas de travail. Il faut arrêter de faire entrer des jeunes dans cette filière et revoir entièrement ce BTSA et ses modules.
    Maintenant, étant donné qu’aucun état des lieux sérieux dans aucune région n’a été fait...ces diplômes ont encore de beaux jours devant eux !

    12.11 à 16h08 - Répondre - Alerter
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