« Comme aurait dit Cabu, il faut qu’on sorte un journal encore meilleur, donc on va le faire. Je sais pas comment, on va l’écrire avec nos larmes », a promis Patrick Pelloux, urgentiste et collaborateur de Charlie Hebdo, sur France Inter au lendemain de l’attentat qui a ôté la vie à 12 personnes. Décimée mais unanime, la rédaction de l’hebdomadaire satirique s’est remise à l’ouvrage dès vendredi dernier.
Le prochain numéro, à paraître ce mercredi 14 janvier, sera tiré à cinq millions d’exemplaires, soit cinquante fois plus qu’en temps normal. « Les recettes du prochain numéro seront reversées aux familles des victimes », a indiqué Louis Dreyfus, le président du directoire du Monde, après un entretien avec des membres de Charlie Hebdo.
L’option d’une édition hommage a été écartée. « Même pas mal » : tel était le message de la conférence de rédaction des rescapés, relatée dans Libération. Dans le prochain journal à la pagination réduite de moitié, les espaces traditionnellement réservés aux auteurs décédés ne resteront pas blancs. Des inédits de Cabu, de Charb, de Wolinski et d’Honoré seront publiés.
Pour que le cri de victoire des terroristes, « On a tué Charlie Hebdo », ne devienne pas réalité, le journal a bénéficié d’un soutien massif. Libération a prêté ses locaux, Le Monde et Canal + ont fourni des moyens humains et matériels. De son côté, le distributeur Presstalis a décidé de ne pas facturer la prestation. A cela s’ajoutent les dons : un million débloqué par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, 250 000 euros par Google. Sans compter les 132 000 euros récoltés spontanément sur Internet et l’appel J’aide Charlie lancé par la plateforme Presse et Pluralisme, qui a déjà rassemblé plus de 200 000 euros. Pour que ce soutien exceptionnel porte ses fruits, il ne manque qu’un seul acteur : le lecteur. Ce mercredi, achetez Charlie Hebdo et abonnez-vous.
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