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Loup de mer solidaire

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Loup de mer solidaire
(Crédit photo : DR)
 
Corentin de Chatelperron est prêt à tout pour mener son projet solidaire : faire du jute un matériau d'avenir au Bangladesh.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Il y a deux ans presque jour pour jour, Corentin de Chatelperron franchissait le canal de Suez sur un petit rafiot à voile de 9 mètres. A 27 ans, cet ingénieur quasi novice en voile s’était lancé un pari fou : celui de naviguer entre le Bangladesh et la France sur Tara Tari, un bateau de pêche construit en fibre de jute (plante herbacée cultivée pour les fibres textiles longues et soyeuses de ses tiges) à Dacca, la capitale bangladaise. Son but ? Prouver la solidité de ce matériau renouvelable produit par quatre millions de famille au Bangladesh, et promouvoir son utilisation.

D’une voix calme, ce jeune ingénieur nous avait raconté comment il avait essuyé des tempêtes, subi quelques avaries, avant d’être poursuivi par la Navy sri-lankaise puis d’être tracté par un cargo omanais pour éviter les pirates du golfe d’Aden (le récit de ces aventures est à retrouver ici). Il avait finalement parcouru près de 9 000 miles marins sur sa petite coque de jute, en 186 jours. Du jamais vu.

Juste du jute

Champ de jute à Savar, au Bangladesh

Une fois rentré au port, Corentin était la preuve vivante qu’il ne s’était pas trompé. La fibre de jute est un matériau solide qui peut remplacer la fibre de verre. D’autant qu’elle est plus économique - elle coûte 1,50 euro le kilo à Dacca, contre 2,30 euros pour la fibre de verre importée, assure Corentin de Chatelperron - et est renouvelable, contrairement à la fibre de verre.

La seconde partie de son projet commençait. Il lui fallait prouver qu’une exploitation industrielle de ce matériau - dont on ne fait pour l’instant que des sacs et des tapis - est possible et rentable. « Il est urgent de lancer cette filière au Bangladesh avant que la fibre de verre importée n’envahisse le marché, comme ce fut le cas il y a quelques années en Inde et au Sri Lanka. Le Bangladesh peut même devenir leader dans l’exploitation de cette ressource écologique et économique », soutient l’aventurier solidaire.

Six mois plus tard, Corentin était de retour à Dacca pour créer l’association, Gold of Bangal, et lancer en équipe un laboratoire de recherche sur la fibre de jute financé grâce à plusieurs mécènes et aux prix et bourses qu’il collectionne depuis son retour. « Nous avons fait des recherches pendant près d’un an avant de trouver le bon modèle de tissu », raconte Corentin. L’équipe pouvait alors embaucher un ingénieur mécanique pour concevoir les machines à tisser à grande échelle. Un second pari de gagné.

Machine de cardage à Savar

« Le jute n’est pas une plante miracle , nuance le jeune ingénieur. On trouve des matériaux similaires dans chaque partie du monde, notamment l’abaca aux Philippines, le canna en Asie tropicale ou même le bambou et le lin. Il faut simplement essayer d’exploiter les ressources locales plutôt que d’importer des produits nocifs. »

Depuis, le laboratoire travaille sur des modèles de surfs, sur du mobilier, ou encore sur des pièces automobiles à fabriquer à partir de jute. Et Corentin réfléchit déjà à l’étape suivante : lancer l’entreprise qui vendra la fibre de jute aux chantiers et aux entreprises du pays. Une entreprise sociale - le but est de développer l’utilisation du jute et non de faire du profit - mais 100% bangladaise. « C’est vrai que les entreprises de ce type sont souvent créées dans les pays d’origine de leurs fondateurs. Ce sera à nous de tracer le chemin à suivre », reconnaît Corentin de Chatelperron. On se dit que le jeune ingénieur est un habitué en la matière.

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