Un soir, une fabricante de soins capillaires m’a confié sa philosophie, qui tenait en une question : « Pourquoi s’appliquer sur la peau ou les cheveux un produit que tu ne voudrais pas manger ? » Ben oui, pourquoi ? Après tout, la crème de jour, le shampoing ou le baume pour les lèvres ont pour fonction d’entrer en contact avec notre organisme. Nourriture de corps ou de visage, de poil ou de muqueuse, le produit cosmétique se doit d’être aussi inoffensif qu’une branche de céleri.
On connaît la déferlante de la cosmétique bio, mais pas encore celle de la cosmétique-frigo, dans la veine tendance du « Fais-le-toi-même, banane ». De la banane justement, on peut s’en tartiner la figure pour un masque hydratant parfumé, en ajoutant deux cuillères à soupe de miel et un demi-pot de yaourt. Le fruit est réputé riche en vitamines et en magnésium. Avantage non négligeable : le gain de temps dû au mélange du soin et du petit déjeuner.
Au poil, cette omelette
Toujours dans la cuisine, on peut utiliser les œufs périmés depuis quelques jours pour bien nourrir son cheveu bio. Avec un soupçon d’huile d’olive ou d’avocat, battre un œuf. Les fans du chef Cyril Lignac monteront d’abord le blanc en neige pour ensuite y adjoindre le jaune et l’huile. Chacun fait comme il peut. Il suffit ensuite de se masser le cuir chevelu humidifié quelques minutes avec la substance. Eviter de se rincer avec de l’eau très chaude, la coupe omelette ne figurant pas encore au programme de l’automne-hiver 2009.
Avec la cosmétique-cuisine, le body sculptural que l’on s’est modelé n’est pas en reste. Chipé à un centre de thalasso de belle facture, voici le gommage au gros sel, qui, avouons-le, desquame méchamment l’épiderme. Il s’agit de cueillir quelques fleurs de saison – ajonc à l’automne sur les îles bretonnes, par exemple, ou camomille au printemps – ou des fleurs séchées pilonnées. Ajouter un peu d’huile pour que le gros grain s’adoucisse un peu : avocat bio, noisette, tournesol, le choix est vaste. Et frotter vigoureusement son corps de déesse recouvert de vilaines peaux mortes. Eviter d’effectuer le gommage les jours post-gadin à bicyclette : sel et plaie à vif ne font pas bon ménage.
Il est essentiel de prendre quelques précautions avant de se passer au labour : se placer impérativement sous la douche pour ne pas assaisonner son appartement et s’abstenir de mouler au soleil pour éviter l’effet croûte de sel. Avantage ultime de ce soin : il est recyclable. Si l’on récupère dans la foulée tous les grains de sel dans une bassine, on les dissout dans de l’eau mi-tiède, mi-froide, on peut y coller ses petits petons durant 20 minutes. Voilà une séance de pédicure ramenée à 30 centimes d’euro.
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