publicité
haut
Accueil du site > Actu > Santé > Les blouses vertes
Article Abonné
10-05-2007
Mots clés
Santé
Développement Durable
France

Les blouses vertes

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
A Béziers, une clinique d’avant-garde mise sur le développement durable. Objectif : soigner, certes, mais soigner propre.
SUR LE MÊME SUJET

Paradoxe : les établissements hospitaliers censés soigner les patients nuisent à la santé. Ce sont en effet de grands pollueurs. Le plus curieux, c’est que l’on y pollue en vertu du principe de précaution, poussé à l’extrême. Après les seringues à usage unique, les établissements utilisent désormais des bistouris en métal jetables. « Un comble », s’emporte Olivier Toma, directeur de la clinique Champeau à Béziers, devenue fer de lance du développement durable dans le domaine de la santé. Issu de l’hôtellerie – avant de diriger cette clinique, il gérait un Novotel –, ce quadragénaire a inventé le concept d’« éco-clinique » sur le tas, « en expérimentant des choses pour améliorer la qualité des services proposés aux patients ».

JPEG - 52.4 ko
(Crédit : ©beerkoff - FOTOLIA)

En dix ans, la clinique Champeau a peu à peu fait sa mue selon le principe de base : « D’abord ne pas nuire, pour mieux soigner ensuite. » Cette évolution, tient à préciser Olivier Toma, a pu se faire grâce à « une sensibilité évidente des professionnels de santé à ces questions ». Pourquoi alors de telles pratiques ne sont pas plus répandues ? « Parce que les directeurs d’établissements ne partagent pas forcément ce volontarisme. Parce qu’une politique de santé durable manque en France. »

Mais qu’est-ce au juste qu’une éco-clinique ? A l’origine, la clinique Champeau a fait comme partout. Elle a mis en place un tri sélectif de ses déchets, poussant le principe à l’extrême avec dix-sept cibles différentes : verre, plastique, huile, déchets biodégradables, imagerie médicale, médicaments non utilisés, etc. Les bâtiments ont été structurés en fonction de ce vaste tri. Quant aux bistouris jetables, le directeur de la clinique a pris le parti de les stériliser et de les envoyer à une ONG œuvrant en Afrique. Ce qui, en revanche, est impossible avec les seringues. Trop dangereux. Voilà un poste de déchets qui ne sera a priori jamais réductible.

A la faveur de travaux de rénovation et d’extension de l’établissement, le concept d’éco-clinique s’est renforcé avec la construction de matériaux non-polluants. L’établissement a également mis en place un circuit de pasteurisation de son eau, évitant ainsi toute épidémie de légionellose. La clinique Champeau fut ainsi la première en France à décrocher la certification ISO 14001, dès 2001, et Haute qualité environnementale.

Des tonnes de couches

Prochaine étape ? Utiliser des couches bio. Avec 1 500 naissances chaque année, la clinique ne consomme pas moins de 60 000 couches. « Une pollution monstrueuse », reconnaît Olivier Toma. Son projet est donc, pour ces produits comme pour d’autres, de mutualiser les achats avec d’autres établissements publics ou privés de manière à faire baisser les coûts. Le prétexte du : « écologique = cher » n’a donc plus lieu d’être. C’est d’ailleurs dans cet esprit qu’Olivier Toma a créé au printemps 2006 le Comité du développement durable en santé (C2DS) qui regroupe à ce jour deux cent quarante adhérents : des médecins, des infirmières, des directeurs d’établissements et des architectes.

Bébé pollueur

S’il dit « ne pas supporter le discours écolo-dogmatique des politiques », Olivier Toma cherche à éveiller les consciences de ses pairs et s’emporte : « A-t-on le droit, dans les hôpitaux et les cliniques, d’acheter des produits toxiques pour les personnels et les patients ? Non. » Et de citer un récent rapport de Greenpeace (1) selon lequel des traces de phtalates – substances utilisées pour assouplir le PVC auraient été retrouvées dans le sang du cordon ombilical de nouveaux-nés. « Un scandale. » Déplorant l’absence d’actions communes entre les ministères de la Santé et de l’Environnement, Olivier Toma compte sur le volontarisme des professionnels hospitaliers pour avancer. Un travail de longue haleine, assurément.
Sources de cet article

Le site du Comité du développement durable en santé (C2DS)

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas